Les deux font vraiment la paire (et non l'affaire)
Contre toute attente, la non-venue du président déchu Marc Ravalomanana, ce samedi 19 février 2011, n’a pas fait l’effet d’une étincelle qui allait embraser la Capitale de Madagascar mais a fait l’effet d’une douche froide pour ses partisans venus en masse dès 7h du matin aux abords de l’aéroport international d’Ivato.
Il faut dire que, depuis l’avant-veille, les forces de l’ordre était sur en alerte et sur le qui-vive. Ainsi, la ville était quadrillée d’éléments motorisés et la foule bien contenue et encadrée. Chose curieuse, après avoir tout de même pris leurs précautions, les magasins et tous les commerçants ont ouvert leurs portes, comme si de rien n’était. Ou plutôt, comme si la majorité des Antananariviens savaient déjà que Marc Ravalomanana ne viendrait pas. Celui-ci devait tout de même savoir qu’en l’état actuel des choses, ce n’est pas sur un coup de tête -comme il a l’habitude de le faire- qu’il peut faire fi du passé récent et effacer ses « errements » comme on efface une ardoise avec une éponge.
Surprise au comptoir ! Ka aiza ilay hery ary izao ? (où est la force maintenant ?)
En tout cas, en moins d’une journée, il a vécu ce quoi’il a fait à Pierrot Rajaonarivelo en 2006. Et par deux fois C’est sûrement au comptoir d’Air Link, dans l’aéroport de Oliver Tambo de Johannesburg qu’il s’est rappelé, sans doute, ses paroles de défi en 2009 : « tsapao aloha ny hery izay vao manandrana aty » (mesurez d’abord vos forces avant de me défier). Car, se targuant d’être encore le président, il a compris qu’il n’avait plus aucun pouvoir. Mais qui lui a dit de les transmettre à un directoire militaire au lieu de les avoir transmis, comme le stipule la constitution, au président du Sénat, à la rigueur à son Premier ministre. Manque de jugeote, avant cet acte anticonstitutionnel, il avait dissous son gouvernement. Et c’est l’air rageur qu’il est reparti vers sa résidence sud-africaine, non sans avoir déclaré qu’il allait se plaindre à Chissano.
Marc Ravalomanana, lors du point de presse en anglais. "I'm shocked..."
Décidément, il ne suit plus le cours des évènements, étant donné que le Chissano en question a envoyé, pas plus tard qu’hier, la feuille de route amendée et qui reste à signer dans le courant de la semaine prochaine. L’après-midi, lors d’un point de presse, en anglais et à Jo'burg, il s’est dit choqué, déçu d’avoir déçu ses milliers de partisans et que son équipe va s’atteler à trouver une alternative pour qu’il revienne dans son pays. En tout état de cause, de peur de rater le train de la feuille de route (le dialogue malgacho-malgache est déjà achevé, Mister Tiko), il risque fort de revenir comme il est parti. C’est-à -dire en catimini à Anadranomanelatra. Où ailleurs.
Hanitra Razafimanantsoa, égérie juridique patentée de Ravalomanana et consorts et aussi cons sortis
Une autre personne qui vient de se faire des ennemis pour rien, Me Hanitra Razafimanantsoa qui a pris les journalistes malgaches, sauf un, pour des canards boiteux. En effet, comme elle venait d’Afrique du Sud, par le vol qui a eu un retard de 30 minutes et sans Dada Ravalomanana, les journalistes sont allés au-devant d'elle comme c’est d’usage pour l’interviewer. Sa réaction est tout simplement imbécile. D’un air dédaigneux, elle a toisé tous les confrères pour faire entrer dans son auto une journaliste caucasienne (de race blanche car j'ignore sa nationalité) et un seul malgache travaillant, il va sans, dire, pour encenser celui qui entretien son quotidien.
Voilà Me Hanitra, un très mauvais réflexe. Se mettre un journaliste à dos, c’est déjà pas bien, mais se mettre à dos la majorité des journalistes malgaches présents, c’est purement et simplement de l’ostracisme. Mais où compte-t-elle donc aller avec ce genre de réflexe indigne d’un magistrat ? Elle foule au pied le droit de l’individu à être informé. En plus, que trouve-t-elle de différent entre les nombreux journalistes malgaches et SA journaliste « vazaha » ? Didier Ratsiraka avait fait la même erreur peu avant sa seconde chute en 2002. Cela ne lui a servi à rien. Comme il s’agit d’une véritable déclaration de guerre, elle n’aura qu’à s’en prendre à elle-même si tous ses faits et gestes, seront, au contraire, décortiqués. Car tous ont eu la même réaction : « mais pour qui se prend-elle ? Pour la reine d’Angleterre ? Combien de milliards est-elle payée par Ravalomanana ? » Déjà , elle n’a aucun sens de la communication, dans son sens d’expliquer, expliquer, expliquer. Et qu’est-ce que cette journaliste « vazaha » pourrait donner de plus en matière d’information, que n’ont pas les « mpanao gazety malagasy » ? Pauvre femme déjà à la coupe de la « mouvance Ravalomanana », à peine avoir mis le pied à Madagascar. Quant au comportement imbécile de Me Hanitra Razafimanantsoa, elle est littéralement sous la coupe intellectuelle de son… maître. La corporation malgache du métier de journaliste pourra lui pardonner, mais elle n’oubliera pas le dédain que cette bonne femme a sûrement appris de son « Dada ». Et la vie continue…
Jeannot Ramambazafy