A quoi jouent les Etats-Unis d’Amérique en distillant des (bonnes) nouvelles à retardement ? Ils roulent pour un état ou toujours pour les beaux yeux de Marc Ravalomanana ? C’est comme l’histoire de bois de rose à propos d’une descente du FBI chez le fabricant de guitare Gibson, (en novembre 209) dispatchée un an après (janvier 2011)… Bon.
Figurez-vous que c’est depuis octobre 2010 que le projet RANOn’ALA a démarré, avec un budget de 6,8 millions de dollars issus de l’Usaid (Agence Américaine pour le Développement International). Le fameux « American people » quoi. Mais ici, il ne s’agit plus de la démarche du Pam (Programme alimentaire mondial) dont la raison de vivre et de pérenniser la mendicité en distribuant des vivres collectés par-ci par-là …
Le projet " Rural Access to New Opportunities for Health and Water Resource Management " ou RANOn’ALA est plus réaliste et plus en accord avec la volonté de vraiment aider les pauvres Malgaches à prendre leur destin en mains. Ainsi, le projet RANOn’ALA a pour objectif de fournir de l’eau potable, un assainissement et un environnement sain permettant un accès économiquement viable aux communautés vulnérables de la région. Voilà la fameuse canne à pêche dont je fais toujours allusion, à la place de poissons prêts à consommer… Ainsi, certains aspects de ce projet utilisent des innovations technologiques (téléphonie mobile, par exemple) afin de mieux atteindre et aider les populations cibles.
Le projet RANOn’ALA est mis en œuvre par un consortium composé de partenaires ayant chacun des compétences significatives et des relations importantes qui pourront contribuer à la réussite du projet. Ainsi, CRS/Madagascar, Research Triangle Institute (RTI), Conservation International (CI), Missouri Botanical Garden (MBG), et Caritas/Madagascar apportent leur expérience du terrain, leur expertise technique et leurs connaissances des problématiques environnementales pour assurer la réussite du projet. Trois fournisseurs de services contribuent également à la mise en œuvre du projet RANOn’ALA. Il s’agit de : Human Network International (HNI), BushProof et Sandandrano.
En chemise blanche et lunettes noires, Rudolph Thomas, Dg de l’Usaid
Le public-cible du projet RANOn’ALA ? Plus de 125.000 personnes dans les districts de Mananara Avaratra, Mandritsara et Soanierana Ivongo (Régions Analanjirofo et Sofia), totalisant 14 communes, qui pourront avoir accès à l’eau potable d’ici à 2013. 80% d’entre eux verront vivront assainissement amélioré et des pratiques d’hygiène appropriées. La vérité de Lapalisse, le secret de Polichinelle révélé par Rudolph Thomas, Directeur général de l’Usaid : « Le manque d’eau potable et l’insuffisance d’un assainissement adéquat constituent un des plus grands problèmes de santé publique à Madagascar. Plus de 3,5 millions journées d’école sont perdues annuellement à travers le pays par des élèves à cause de diarrhées ou d’autres maladies liées au manque d’eau potable ou d’insuffisance d’assainissement. Pour cette raison, nous allons renforcer nos efforts dans ce domaine et appuyer cette nouvelle initiative. Le gouvernement Américain va aider la population Malagasy à améliorer son accès à l’eau potable, et à réduire les maladies et le taux de mortalité imputables aux maladies hydriques ». Merci quand même. On attend impatiemment le moment où, passant du côté d’Andatabo, sur les plateaux à l’entrée de la ville de Toliara, Mister Thomas songe à effectuer des forages pour sortir de l’eau des nappes phréatiques qui n’y manque pas. Il faudra qu’il y vienne en saison des pluies. Là où les habitants, charbonniers en majorité, sont obligés de recueillir l’eau de pluie sur les bas-côtés de la route, pour leurs besoins les plus élémentaires.
Ce n’est pas encore l’image d’un monde meilleur mais, au moins, on sent que l’eau est proche de ses enfants d’une campagne malgache des plateaux centraux
En tout cas, il est dit que l’Usaid travaille pour un monde meilleur (« better life »), en appuyant des projets de développement innovants et modernes, qui aident les peuples démunis du monde à se sortir de la pauvreté. Depuis plus de vingt ans, l’Usaid travaille à Madagascar, et est toujours à la recherche de nouvelles façons d’aider ce pays à améliorer la santé de sa population. Well : You know what means pipe-lines ?
Enfin, le gouvernement des USA est tout fier de déclarer que, cette année, il a accordé une enveloppe de 85 millions dollars pour financer des programmes dans le secteur de la santé et de la sécurité alimentaire, dont 8,4 millions de dollars octroyés aux activités d’eau et d’assainissement ciblant les couches les plus vulnérables à Madagascar. Comme on dit : il n’est jamais trop tard pour bien faire et faire selon les réalités existantes. Car Madagascar, ce n’est pas le Sahel, tout de même.
Jeannot RAMAMBAZAFY – 14 mars 2011