Hugo Sada et Andry Rajoelina, prêts à répondre aux journalistes
Ce 13 avril 2011, Hugo Sada, Délégué aux Droits de l’Homme, à la Démocratie et à la Paix de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), a été reçu par le Président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, au Palais d’Etat d’Iavoloha.
A l’issue d’un entretien à huis clos -mais en présence de la ministre des Affaires étrangères, Yvette Sylla et des autres membres de la délégation de l'OIF-, les deux personnalités ont bien voulu répondre aux questions des journalistes.
Le Président Andry Rajoelina face aux journalistes - Cliquez ici pour la vidéo
Concernant les élections
« il revient au peuple et aux dirigeants malgaches de décider du sort de leur pays. La Francophonie nous aide dans le processus électoral pour que les élections puissent se tenir dans les meilleures conditions afin d’éviter les éventuels problèmes liés aux élections ».
Rencontre avec les différentes délégations internationales :
« Madagascar a franchi une nouvelle étape. En ce moment, Madagascar a une Constitution. Les dispositions transitoires stipulent clairement que: jusqu’à l’investiture du nouveau Président de la IVème République, l’actuel Président de la Haute Autorité de la Transition continue d’exercer les fonctions de Chef de l’Etat. Ainsi, je tiens à préciser que les institutions et organes ainsi que la Constitution de la IVème République sont déjà mis en place. La prochaine étape consiste à l’installation des institutions parlementaires et présidentielles de la IVème République. Ce, à travers le suffrage universel. Et pour que les élections puissent se tenir dans les meilleures conditions, mais surtout afin d’éviter les éventuels problèmes liés aux élections, nous avons accepté d’adhérer à la feuille de route proposée par la Communauté Internationale, à travers la Sadc ».
Sur le « rapport » des U.S.A. à propos du non respect des Droits de l’Homme à Madagascar :
« En ce qui concerne ce rapport des U.S.A., on voit bien que, géographiquement, Madagascar se situe à des kilomètres et des kilomètres des Etats-Unis. Car, apparemment, ce rapport est loin de la réalité qui prévaut dans la Grande île. En parlant de démocratie et de liberté de presse, vous êtes tous témoins que, pendant cette période transitoire, il n’'y a eu aucune censure à Madagascar. Et nous avons de nombreuses questions à poser aux Etats-Unis. Nous convions les rédacteurs de ce rapport à venir à Madagascar pour de constater de visu la réalité exacte ».(Ndlr : encore une fois, c'est le Président Andry Rajoelina lui-même qui doit monter au créneau pour défendre la Nation).
Sur la date des élections :
« Nous sollicitons la Communauté Internationale pour observer et contrôler le processus électoral à Madagascar afin qu’il y ait des élections libres, crédibles et transparentes. Comme je l’ai dit au Délégué aux Droits de l’Homme, à la Démocratie et à la Paix de l’OIF, puisque les aides financières requièrent toujours des contreparties, nous sommes prêts à prendre en charge toutes les dépenses nécessaires à l’organisation des élections. Dès demain, je rencontrerai les membres de la CENI (Ndlr : Commission électorale nationale indépendante), afin de leur fournir les moyens matériels et financiers nécessaires à la tenue de vraies élections libres, crédibles et transparentes. Quant à la date des élections, il revient à la CENI de se décider, par rapport à la proposition de calendrier électoral ».
Concernant la lettre du Professeur Zafy Albert
« C’est vraiment regrettable de penser qu’un Raiamandreny et non moins ancien Président de la République puisse se comporter comme tel. Je ne suis pas du genre à répondre aux allégations ignobles mais je trouve que ses propos ne sont pas dignes d’un Raiamandreny ».
De l’élargissement des Institutions parlementaires de la Transition :
« Les présidents du Conseil Supérieur de la Transition (CST) et du Congrès de la Transition (CT) doivent organiser une réunion avec les acteurs politiques afin d’étudier les possibilités d’élargissements de ces deux Chambres parlementaires. A mon sens, toutes les forces vives de la Nation sont déjà représentées dans ces Institutions ».
Sur les relations avec les pays anglophones :
« Il est vrai que les pays anglophones ne sont pas au courant des aspirations du Peuple malgache et ne connaissent pas la réalité à Madagascar. Des séries d’actions diplomatiques vont être menées dans les pays anglophones afin d’expliquer l’évolution de la situation politique à Madagascar ».
Hugo Sada et le Général Siaka Sangara - Cliquez ici pour la vidéo
Nous travaillons assidument, en particulier, sur la préparation du processus électoral. Quel que soit l’agenda politique et diplomatique, il faut que la préparation des élections -pour qu’il y ait des élections fiables, transparentes et crédibles-, avance de manière significative. Ainsi, l’expertise de l’OIF est engagée dans ce processus. Les choses avancent : la Commission électorale, les départements ministériels concernés par les élections ainsi que tous les acteurs du processus électoral sont au travail. Maintenant, il faut que nous puissions avancer le plus efficacement possible et avoir le maximum de performances pour que la préparation des élections se passe dans les meilleures conditions ».
«Je ne peux pas vous dire, quand il y aura des élections. D’abord, il y a la progression des étapes de la préparation des élections. Si les choses marchent bien, cela donne toutes les chances pour qu’il y ait de bonnes élections dans les meilleurs délais. Et puis, il y a les gens issus des domaines politique et diplomatique. Tout cela est une alchimie complexe. Donc, je ne crois pas qu’aujourd’hui, en tous cas, nous, partenaires internationaux, nous puissions dire, il y aura des élections à telle date. L’enjeu est maintenant de donner toutes les chances pour qu’il y ait de bonnes élections. Il n’est pas question de faire des élections mais de faire de bonnes élections. Le problème est de créer toutes les conditions pour qu’il y ait de bonnes élections dans les meilleurs délais. C’est ce que nous avons dit, d’ailleurs très clairement, dans le premier rapport d’évaluation du processus électoral réalisé par nos experts. Nous avons évalué un certain nombre d’opérations, nous avons donné des indications de délai. Mais bien évidemment, il n’est pas question pour nous de donner des dates des élections. Ce n’est pas une décision technique. C’est une décision politique».
« Nous l’avons dit et répété, la Francophonie n’est pas un bailleur de fonds. Les organismes internationaux ayant des capacités financières, sont les bailleurs de fonds traditionnels des processus électoraux. La Francophonie apporte une expérience et de l’expertise dans tous les domaines : technique, informatique, juridique, d’organisation, etc... Elle peut, à une échelle très modeste et à la mesure de ses moyens, apporter des aides ponctuelles, modestes, ciblées et complémentaires pour la réalisation d’un certain nombre d’opérations électorales. C’est dans cet esprit que nous travaillons dans tous les pays membres de la Francophonie. C’est dans ce même esprit que nous travaillons à Madagascar ».
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Recueillis par Jeannot RAMAMBAZAFY