L'amiral Ratsiraka quand il n'était pas encore un vieux schnock était... terriblement intransigeant. Mamma mia ! Mais c'est vrai: il était, à l'époque, un Overlord Omniscient Suprême (Chef du Conseil Suprême de la Révolution -CSR)
Pourquoi vous étonner ? La phrase de ce titre, c’est l’amiral lui-même qui l’a prononcé, ce lundi 29 avril 2013, à l’hôtel Carlton Anosy. Pour ceux qui manquent de culture, schnock est à la fois un nom et un adjectif qui signifie "fou". Mais ne l'est pas toujours celui qui prétend l'être... Mais comme le soleil couchant, l'esprit de Didier Ratsiraka tend de plus en plus vers l'Ouest, lui qui avait pratiqué une révolution stérile venue de l'Est. Juste retour des choses et logique du processus de la déchéance... En plus de la vidéo, ci-dessous, lisez la transcription d'extraits de ses déclarations en français :
« Ecoutez : il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, n’est-ce pas ? Je me suis dis, dans ma petite tête, peut-être que le fait que je me présente à cette élection, que je pose ma candidature, est de nature à clarifier certaines choses.
Ecoutez, est-ce que vous croyez que tous les gens qui se présentent là, les 48 ou 49 candidats, pensent qu’ils n’ont que très peu de chance d’aboutir ? S’ils ont payé 250 millions de francs malgaches de garantie, c’est qu’ils pensent avoir, quand même, quelque chance de réussir ou du succès. C’est mon cas. Je pense que, peut-être, il n’est pas interdit de vaticiner (Ndlr : verbe intransitif signifiant prophétiser avec emphase) à 76 ans (Ndlr : il est né le 4 novembre 1936). C’est le lot des vieux schnocks. Je pense que je peux rendre quelques signalés services à ce pays. Même à 76 ans.
Je n’ai pas à être pour ou contre. J’expliquerai ma façon de penser lors du dialogue national prévu par le FFKM, facilité par le FFKM, où il servira de catalyseur avec la communauté internationale, bien entendu ; je n’ai pas à dire, aujourd’hui, je suis pour ou contre. De toute façon, qu’est-ce que çà change ? Si je vous dis, aujourd’hui : je suis contre, vous croyez que çà va changer quelque chose ? Si je vous dis, aujourd’hui : je suis pour, vous croyez que çà va changer quelque chose ? ».
Concernant la recevabilité officielle de son dossier, l’Amiral -qui a aussi rappelé, en malgache, qu’à 76 ans, il était encore capable de faire 100 pompes- semble n’avoir aucun souci à se faire. Il a embarqué son auditoire dans un roman tellement compliqué pour moi (des histoires d’absence de certificat de résidence, et en France et ici, d'habitations louées, etc.) que je préfère, comme la plupart des gens, attendre patiemment, la publication de la liste officielle par la Cour Electorale Spéciale (CES).
Nouvelle coupe de cheveux pour le vieux schnock de 76 ans.
En tout cas, Didier Ignace n’a rien perdu de sa verve et de sa culture, ainsi que de sa maîtrise, parfaite de la langue de Molière. Toutefois, Il semble avoir oublié qu’il a été chassé par deux fois par le peuple malgache (1991 et 2002) et qu’il n’a pas les mains tellement propres au sujet du carnage du 10 août 1991, aux abords du Palais d’Iavoloha. Certes, il ne regrette rien et on peut pardonner. Mais on n’oubliera jamais. Et çà, les jeunes électeurs d’aujourd’hui doivent le savoir. -VIDEO DU 10 AOUT 1991-
B.D. de Sean Howard
Jeannot RAMAMBAZAFY – 29 avril 2013