Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, accueille François Hollande à son arrivée à Bamako, après sa visite à Tombouctou, le 2 février 2013
Et voilà  : ce que je craignais va arriver. Et aucun média malgache n’en parle : le Mali va procéder à son élection présidentielle le 28 juillet 2013. Rappel.
De janvier à avril 2012, le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) attaque les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions du Nord du pays : Gao, Tombouctou et Kidal.
Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le 22 mars 2012, le gouvernement est renversé par un coup d’Etat mené conduit par des militaires dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui dénoncent son incapacité à gérer le conflit qui sévit dans ces régions du Nord. Ce coup d'État entraîne la fuite du président Amadou Toumani Touré. Les violences qui suivent ce renversement du pouvoir ont entraîné mort d’hommes et de nombreux blessés.
Des membres d’Ansar Dine
Le 1er avril 2012, la rébellion Touareg (MNLA et le mouvement salafiste Ansar Dine) contrôle les trois régions situées plus. Si le MNLA réclame l'indépendance de l’Azawad, Ansar Dine, lui, entend imposer la charia. En tout cas, les deux mouvements revendiquent le contrôle des principales villes.
Dioncounda Traoré
Le 4 avril 2012, le MNLA décide la fin des opérations militaires et le 6 avril, il proclame l'indépendance de l’Azawad. Toute la Communauté internationale (CI) hurle sa « désapprobation » et souhaite que le MNLA revienne à la raison, « de gré ou de force ». Ce même 6 avril, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) mène une médiation qui aboutit à la nomination du président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, en tant que président par intérim (c'est qu'aurait du faire Marc Ravalomanana, le 17 mars 2009, au lieu de transmettre ses pouvoirs à un directoire militaire, de s'enfuir comme un lapin et de parler de coup d'état malgache devant la SADC). Mais la guerre civile fait toujours rage au Mali.
Les présidents nigérien et français à l'Elysée, le 15 novembre 2012
Le 15 novembre 2012, c’est Mahamadou Issoufou, président nigérien qui s’entretient avec le président François Hollande, à l’Elysée. Sujet de discussion du jour : intervention française et protection des exploitations françaises des mines d’uranium au Niger, à la frontière avec le Mali.
Le Mali entrant dans l’état d’urgence, Dioncounda Traoré demande alors l’accord de Ban Ki-Moon pour enclencher une intervention extérieure. Ce sera l’armée française qui débarquera avec l’opération Serval, mi-janvier 2013. L’uranium doit être protégé coûte que coûte, n’est-ce pas ? Des troupes de la CEDEAO viendront renforcer le dispositif et la France demande à l’ONU d'accélérer l'arrivée de troupes d'appui et d'une mission d’assistance de l’Union européenne. Un pour tous, tous pour l'uranium malien et nigérien, exploité par la France !
Peter Maurer
Le 26 mai 2013, voici les propos du président du CICR (du Comité international de la Croix-Rouge), Peter Maurer : «Il y a aujourd’hui au Mali près de 400 000 déplacés internes. Ces personnes ne vivent pas dans des camps, mais ont pour la plupart été accueillies par des familles qui partagent avec elles leurs maigres ressources, parfois depuis des mois. L’instabilité et les violences dans le nord du Mali n’incitent pas les dizaines de milliers de déplacés et de réfugiés à retourner chez eux. Les réfugiés dans les pays voisins se trouvaient en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso et, dans une moindre mesure, dans le sud de l’Algérie. (Source APS).
Enfin, un fait plus récent encore: le 28 mai 2013, un soldat français de l'opération Serval a été blessé par un "sniper" à Kidal. "Dans des conditions qui inquiètent le dispositif de ce pays", rapporte le journal "Le Monde".
Et c’est dans ce contexte d’insécurité et d’instabilité totale qu’il a été décidé ce qui suit :
Le Conseil des Ministres s’est réuni en session extraordinaire le lundi 27 mai 2013 dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République par intérim, le Professeur Dioncounda TRAORE.
Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a adopté, sur le rapport du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, le projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion de l’élection du Président de la République.
Aux termes du décret enregistré sous le numéro 2013-78/P-RM du 27 mai 2013, le collège électoral est convoqué le dimanche 28 juillet 2013, sur toute l’étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l’effet de procéder à l’élection du Président de la République.
Un second tour du scrutin aura lieu le dimanche 11 août 2013 si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour.
La campagne électorale à l’occasion du premier tour est ouverte le dimanche 7 juillet 2013 à zéro heure. Elle close le vendredi 26 juillet 2013 à minuit.
La campagne électorale, à l’occasion du second tour s’il y a lieu, est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Elle sera close le vendredi 9 août 2013 à minuit.
BAMAKO, LE 27 MAI 2013
LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT,
Mme DIAKITE FATOUMATA N’DIAYE
Officier de l’Ordre National
Qui "valorise" toutes ces richesses, sinon les multinationales de la communauté internationale des intérêts financiers personnels ? Le peuple malgache dans tout çà ? Un bout de route, une école de campagne, un centre de soins et des actions "sociales" pour perpétuer l'"accoutumance mendicitaire", la dépendance économique totale
Pendant ce temps, à Madagascar, un paradis par rapport à ce qui se passe en Afrique, les politiciens passent leur temps à se bouffer entre eux et la communauté internationale semble vouloir faire de la Grande île de l’océan Indien, un enfer sur la terre. Le mozambicain Leonardo Simao, envoyé de la SADC, vient de débarquer ce 27 mai 2013. Pour dire quoi ? « Il faut respecter les lois malgaches ». Ah bon ? Je le répète : il y a eu une lutte populaire en 2009 et non un coup d’état. Ailleurs, face à d’authentiques coups d’état, il n’y a pas eu d’appel aux anciens chefs d’état jetés dehors par la rue ; il n’y a pas eu de tour d’Afrique pour des accords qui n’ont jamais eu lieu d’être ; il n’y a pas eu de feuille de route. Alors ? Il importe qu’Andry Rajoelina tienne tête à tous ces politiciens polichinelles et à cette communauté internationale qui prend le peuple malgache pour des cons depuis 1896. Et pendant ce temps, le cobalt, le nickel et l’ilménite malgaches continuent à être exportés. Vivement que tous les volcans de Madagascar se réveillent ! Car à ce moment, les Malgaches auront un ennemi commun à combattre. Et ils feront enfin front comme un seul homme. Ben, il est permis de rêver, non ?
Jeannot Ramambazafy – 28 mai 2013
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