BAMAKO – 30 juillet 2013. Pour le candidat de l'URD (Union pour la République et la Démocratie), Soumaïla Cissé, grand challenger d’IBK (Ibrahim Boubacar Keita considéré comme pro-français), le fait que des partisans du candidat du RPM (Rassemblement pour le Mali) soient sortis dans les rues pour exprimer leur joie, « à peine une heure après la fermeture des bureaux de vote, prouve qu'il y a eu manipulation. C'est de l'irresponsabilité », a-t-il déclaré à la presse quelques minutes après la fin de la rencontre qui a réuni une demi-douzaine de candidats à la présidentielle du 28 juillet 2013. Six candidats à la présidentielle ont formé une plate-forme pour mener au pouvoir celui d'entre eux qui arrivera en tête au premier tour.
« Nous contesterons les résultats », a déclaré Soumaïla Cissé, ajoutant qu'ils utiliseront « la voie légale » pour refuser qu' « on nous impose un candidat ». Le FDR (Front uni pour la Démocratie) rencontrera la presse pour donner sa position officielle quand à la suite du scrutin.
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Le camp de Soumaïla Cissé, un des candidats donnés favoris à l'élection présidentielle de dimanche au Mali, a contesté mardi soir (30 juillet 2013) les premières tendances officielles qui placent largement en tête son adversaire, Ibrahim Boubacar Keïta.
Ces premières données, portant sur un tiers de bulletins dépouillés, ont été communiquées à la presse à Bamako par le ministre malien de l'Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, selon lequel M. Keïta, un ex Premier ministre, a une large avance sur les autres candidats et devançait M. Cissé, ancien ministre des Finances.
Il a parlé d'écarts importants qui, s'ils étaient confirmés, excluraient un éventuel second tour.
Ce que le ministre a dit n'est pas proche de la vérité. (...) Ce qu'il a dit n'est pas juste. On ne sera pas d'accord, a réagi Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé lors d'un point de presse à Bamako.
« Notre mandataire nous a informés qu'ils sont à 12%, au lieu du tiers des bulletins dépouillés et la déclaration du ministre nous a étonnés », a affirmé Gagnon Coulibaly.
« En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour d'un des candidats, le ministre de l'Administration territoriale sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin », a-t-il déclaré.
Adama Koïta, porte-parole d'une coalition de partis alliée à la candidature de M. Cissé, a aussi dénoncé la déclaration du colonel Coulibaly lors du point de presse. « Nous demandons la démission du ministre de l'Administration territoriale dès ce (mardi) soir », a-t-il lancé.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy – 31 juillet 2013