Cette photo qui se passe de commentaires a été altérée le temps d'un égarement linguistique...
Antananarivo, 22 novembre 2013. Enfin, le candidat Hery Rajaonarimampianina est devenu le technocrate que je connaissais avant cette élection présidentielle. Au sortir d’une entrevue avec le Président de la Transition, au Palais d’Ambohitsorohitra, à l’issue de la proclamation officielle des résultats du premier tour du 25 octobre 2013, il a enfin compris qu’il faut bien peser ses paroles devant les journalistes. Etre un dirigeant de haut niveau nécessite un (haut) niveau de réflexe et de rapidité de réflexion avant d’annoncer quelque chose. Effacée donc la phrase instinctive dictée par un entourage trop grisée par l’euphorie d’un succès pas encore entier… Voici des extraits de ses déclarations en français, ce vendredi 22 novembre 2013, sur le perron du Palais d’Ambohitsorohitra. L’intégrale se trouve dans la vidéo.
« Ma rencontre avec le Président Andry Rajoelina s’inscrit dans un cadre tout à fait convivial, je dirais, mais de respect aussi. Je suis venu aussi parce qu’il est le Président de la Transition, c’est, comme on dit, le Ray aman-dreny à Madagascar, et il était aussi le Leader de la lutte populaire en 2009. Donc, on a discuté du fait que je m’inscris dans la lutte de 2009 et de toutes les luttes aussi, d’ailleurs, du peuple malgache, pour éradiquer toutes formes d’injustices dans ce pays et lutte aussi pour le développement de ce pays, et pour changer ce pays. Je peux vous dire que nos relations sont des relations sont sans ombrage, très cordiales. Et il a renouvelé la bénédiction qu’il m’a déjà accordé, dans le cadre des élections présidentielles ».
Il a dit, il y a quelques semaines, que vous étiez son candidat. Est-ce que vous pouvez le confirmer aujourd’hui ?
« Mais le Président est aussi un citoyen, donc il peut s’exprimer comme tout le monde. Il peut accorder sa confiance à tel ou tel candidat. Donc, je pense qu’il ne faut pas interpréter outre mesure ce qui a été dit, me semble-t-il hein… ».
Mais vous êtes le candidat de la mouvance Rajoelina, comme il l’a dit lui-même à la presse ?
« Eh ben la mouvance Rajoelina a pu très bien appuyer n’importe quel candidat. Donc, à mon avis, c’est légitime… ».
Donc vous acceptez son soutien ?
« Ben écoutez, je suis -comme je l’avais dit depuis longtemps-, je suis un candidat d’ouverture, un candidat de rassemblement. Donc, toutes les forces qui voudraient bien m’appuyer pour le changement, pour le développement du pays, sont les bienvenues. Et je pense que la mouvance Rajoelina en fait partie. Et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas, à mon avis, positif ».
Le maire élu, Andry Rajoelina, Leader de la Révolution Orange, en février 2009 à Antananarivo, en route vers la Place du 13-Mai, avenue de l'Indépendance. L'Histoire véridique ne doit jamais être oubliée, malgré quatre ans d'une campagne de désinformation infernale sur les tenants et aboutissants de cette lutte populaire qui a occasionné mort d'hommes le 7 février 2009, devant le Palais d'Ambohitsorohitra
Enfin donc, malgré quelques velléités imbéciles de la part d’individus qui ne sont jamais allés sur la Place du 13-mai en 2009 (ni en 1972, 1991, 2002), Hery Rajaonarimampianina, de son propre chef, a respecté la logique de l’Histoire. Vous aurez remarqué, dans cette vidéo, qu’il est quelque peu hésitant. Cela signifie qu’il a compris ce que respect de l’Histoire signifie, qu’à son niveau, toute parole peut avoir des retombées très néfastes et qu'il faut donc être aussi vigilant que diplomate. Je ne peux que l’en féliciter personnellement étant donné que je vais voter pour lui le 20 décembre 2013. Comme au premier tour. A présent : en selle tout le monde !
Jeannot Ramambazafy – 22 novembre 2013
Photos : Harilala Randrianarison