C’est avec le même regard globuleux de crapaud affamé qu’il a déclaré, ce 18 décembre 2013 : « Nous allons faire frire ces écrevisses »
Non content d’avoir boudé (traduction exacte du terme malagasy "midongy toerana") le Coliseum construit par celui qu’il appelle « putschiste », c’est à cet endroit unique dans cette partie de l’océan Indien que Jean Louis Robinson, le factotum électoral de Ravalomanana, a fait pire que les animateurs de la radio des Mille Collines au Rwanda, qui ont entrainé un massacre inouï (du 6 avril au 4 juillet 1994), parce qu’ils avaient traité les « ennemis » (les Tutsis) de « cafards qu’il fallait écraser ».
Extraits de l’audition de Michel Cuignet, chef de Mission de coopération au Rwanda (octobre 1992-septembre 1994)
Jean Louis Robinson, le cheval de Troie pour le retour de Ravalomanana, ce 18 décembre 2013, au Coliseum du « putschiste », a tout simplement déclaré : « Nous allons faire frire ces écrevisses » (« Ho endasin-tsika, andraohana ireo foza ireo »). De la part de celui qui prétend être un futur dirigeant, c'est extrêmement dangereux. Il ressasse cela à chaque fois qu'il a un public devant lui. C'est devenu un leitmotiv, au même titre que le terme "coup d'état" et "putschiste" ("mpanongam-panjakana"), sa raison d'être, d'exister. Et il n’est pas encore président mais se croit tout permis de dire ce qu’il pense dans sa tête embrumée de paradis artificiel et dans son cœur qui va finir par le lâcher au moment où il s’y attendra le moins. Il est 100.000 kilomètres des percepts légués par Nelson Mandela, en matière de tolérance et d’esprit rassembleur.
Jean Louis Robinson ? Un vulgaire instrument d'une tentative de reconquête du pouvoir, dans les mains de Ravalomanana
Madagascar mérite-t-il un triste individu comme ce Robinson qui ne fera jamais long feu ? Physiquement, il est miné par la maladie (son air jaunâtre d'alcoolique dit tout) et psychologiquement il est saturé par un déracinement originel qui vient d’émerger, mais qui le fait agir comme un colon des années 1940 que les remords n’ont jamais étouffé. Au contraire, il s’enferre dans sa bêtise, n’ayant aucun programme concret. Après le roi du yaourt donc, voici le roi de la friture… Rira bien qui rira le dernier. Cet article a été rédigé pour que personne n’oublie cet ostracisme verbal qui ouvre la porte au génocide…
Jeannot Ramambazafy – 18 décembre 2013