A droite, Me Willy Razafinjatovo alias Olala (surnom qui lui a été donné à l'université d'ankatso, lors de révolution estudiantine de mai 1972)
Chaque jour que Dieu fait apporte son lot de corruption, insécurité, mauvaise gouvernance... de la part du régime Rajaonarimampianina. Ici, l’affaire est tellement énorme, insensée, incroyable, scandaleuse, écœurante, que je n’ai personnellement plus les mots pour l’écrire. Aussi, une fois n’est pas coutume, je vais publier, ici, l’article intégral paru dans le quotidien « La Nation » de ce 17 juillet 2014 qui ne m’en tiendra aucunement rigueur, l’important, sinon l’urgent, étant d’informer.
-Jeannot Ramambazafy -
«Non, à l’instrumentalisation des juges», dixit Me Willy Olala
Les ripoux, les escrocs et leurs valets qui leurs assurent aides et protection ne respectent pratiquement plus rien. Pour un butin de plus de 10 milliards de francs ou d’ariary (l’appellation importe peu pour eux), ils mettent sens dessus dessous l’ordre établi et toutes les pratiques institutionnelles de la République. Pour donner satisfaction des commanditaires sans scrupules à s’emparer injustement de plus de 10 tonnes de produits miniers appartenant à Wang Shusheng un exploitant régulier de ce secteur, quelques fonctionnaires civils sans scrupule de l’Administration Territoriale n’hésitent à contester l’autorité de la chose jugée.
Quelle que soit la raison qui serait évoquée et avancée pour justifier l’injustifiable, l’affaire des cristaux de Tsivory est purement et simplement une violation flagrante de la loi. Dès le début jusqu’à ce jour les rebondissements rocambolesques de cette sorte de hold-up commis et perpétré par l’utilisation arbitraire et abusive de l’autorité de l’Etat sont un véritable nœud de défi au principe de la bonne gouvernance et de la séparation des pouvoirs. Hier, Me Willy Razafinjatovo le médiatique défenseur de l’exploitant minier Wang Shusheng établi et domicilié à Tsivory avait étalé devant la presse et les médias de la capitale les faces d’une affaire commerciale que la mauvaise foi et la malveillance de la concurrence déloyale avait transformée en un drame qui, d’une juridiction à l’autre a pris des proportions scandaleuses mettant à nu la perversion des tracasseries et mesquineries administratives au profit d’une voyoucratie.
Se retranchant derrière l’autorité de la Présidence, sans craindre d’éclabousser par leurs agissements condamnables le prestige et l’honneur du Président Hery Rajaonarimampianina, des autorités subalternes se livrent à des excès de zèle répréhensibles pour léser un administré dans l’exercice de sa profession en tant qu’investisseur dans le secteur très envié du commerce de produits miniers. S’étant servi de tous les prétextes possibles et imaginables dont ils disposent en vertu de leurs fonctions, Heritiana A. Ravejaona, le Directeur Régional des Mines et quelques responsables administratifs de la Région de Taolagnaro avaient tout fait pour saisir le stock de 254 sacs de substances minières pesant 10.000 kg lors de l’opération. Les dits produits ont été achetés régulièrement et font l’objet d’un laissez-passer en bonne et due forme. Selon les révélations de Me Willy, « sur instigation d’un certain Rodin, un individu de mauvaise réputation, quelques responsables administratifs ont trouvé là une occasion de se faire de l’argent facile en espérant gagner dans cette opération un somme de plus de 22 milliards (?) à se répartir entre eux ». Pour y arriver, ils croyaient pouvoir faire pression sur le sieur Wang Shusheng, quitte à vendre en catimini les produits saisis initialement entreposés dans « la cour du service des Mines, endroit non protégé par les forces de l’ordre ».
Après l’arrêt N°14-REF/14 du 24 juin 2014 de la Chambre des Référés de la Cour d’Appel de Toliara autorisant Wang Shusheng « à récupérer ses 10.000 kg de cristaux entre les mains de la Direction Régionale des Mines de Taolagnaro », un coup de théâtre se produisit. Au lieu du stock de 254 sacs pesant 10.000Kgs prélevé à son propriétaire, lorsque les produits litigieux objet de la requête du service des Mines devaient être restitués, on se trouvait devant des substances contenues dans 263 sacs pesant 11.526 kg…et un surplus de 9 sacs. Tout se passe comme si le dit arrêt est devenu lettre morte et réellement une « ORDONNANCE COUR D’APPEL NULLE ET NON AVENUE » comme il a été écrit noir sur blanc dans le message n°001/REG/ANOSY/OSP du 01 juillet 2014.
Devant toutes ces anomalies et violations flagrantes des textes régissant les attributions des responsables administratifs, des services des Mines et les fonctionnements de la bonne administration de la Justice, le conseil de la victime de ce complot avéré a cru nécessaire de dénoncer publiquement, et devant des juges, «l’ingérence et les agissements abusifs des responsables administratifs qui narguent ouvertement les juridictions compétentes dans leurs décisions». Il s’agit dans cette affaire d’une éclatante manifestation d’un mépris caractérisé et d’une instrumentalisation du pouvoir judiciaire. D’une manière étrange, le Ministère de la Justice observe un silence et une inertie incompréhensible. Serait-ce pour se conformer à une quelconque obligation de réserve ou par crainte d’être éclaboussé par toutes ses souillures qui donnent une image pas très reluisante de la bonne gouvernance.
Quoi qu’il en soit, au Ministère de l’Intérieur, ce qui se passe actuellement dans la Région de l’Anosy indispose pour ne pas dire autre chose. Nous osons espérer que Me Willy sera écouté dans sa croisade et son plaidoyer dans cette « guerre totale contre la corruption ».