A force d’être cachotier, ce régime HVM-Rotary (*) exacerbe tellement les gens que même ses secrets les mieux gardés sont connus en fuyant. Et ils finissent par me parvenir, évidemment. Allons-y.
Le président Marc Ravalomanana, lui, avait présenté son Madagascar Action Plan (MAP) -115 pages-, le 10 novembre 2006, qui a été tiré à des milliers d’exemplaires, en malgache, français et anglais et, surtout, expliqué. Mais il n’avait pas prévu sa chute…
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(*) LES PREUVES QUE CE REGIME EST UN REGIME ROTARY-HVM
Rotary International District 9920, XVIIIè Conférence et XIX Assemblée, Carlton Anosy, du 30 avril au 03 mai 2014. Les couples Rajaonarimampianina et Ravelonarivo (qui attendait donc son heure de gloire)
Rotary Club Antananarivo Ainga. Avec un astérisque rouge, de haut en bas: Jean Ravelonarivo, Rivo Rakotovao, Hery Rajaonarimampianina
Les mêmes, au centre, de g. à dr. : Jean Ravelonarivo promu Général de Brigade et désigné Premier ministre; Hery Rajaonarimampianina, élu Président de la République; Rivo Rakotovao, rescapé (son éviction aurait été le scoop du siècle!) du gouvernement Kolo Roger et nommé ministre d'Etat en charge des projets présidentiels, de l'Aménagement du territoire et de l'Equipement. Mais Rivo Rakotovao est aussi Président du parti HVM ("Hery Vaovaon'i Madagasikara"). Pas de copinage, hein, Môssieur Rajaonarimampianina? Non, c'est une solidarité dans le pur style de la franc-maçonnerie.
Et cette "solidarité" se poursuit. Photo prise à l'Assemblée de Tsimbazaza. Une mainmise en règle, en somme. En médaillon, photo prise lors des XVIIIè Conférence et XIX Assemblée, Carlton Anosy, citées plus haut
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Concernant le président Hery Rajaonarimampianina, justement, il lui aura fallu des tas de mois, poussé par la communauté internationale, pour qu’un document de 104 pages -dont trois quart de littérature litanique archi-connue- naisse dans le plus grand secret de Polichinelle. Est-ce vraiment un copié-collé du MAP ? Je n’ai pas eu le temps de faire la comparaison, mais çà lui ressemble. En tout cas, pour le respect des Malgaches, qui forment la Nation, ce régime de plus en plus bizarre (vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre) aurait du prioriser une version en malgache. Suivant les traces de Kolo Roger, Jean Ravelonarivo, encore pour des « raisons techniques », va-t-il le présenter en français ? On verra.
Assemblée nationale de Tsimbazaza, le 9 mai 2014. Le Premier ministre Kolo Roger présentant en français un Programme général de l'Etat (PGE) surréaliste (ICI)
Pour le moment, je vous dévoile ce que vous avez le droit de savoir et qui vous intéresse au plus haut point. Vous ? Ben, tout le monde, en fait. Mais avant de parler de ce fameux « costing », voici le texte que le Général de brigade Jean Ravelonarivo, en tant que Premier ministre, va certainement réciter à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza. C’est prévu pour le 11 février 2015 (après un faux bond, le jour précédent). * La présentation a été remise aux calendes grecques (INFO DERNIERE ICI)
La vision du développement du PGE : « MADAGASCAR : UNE NATION MODERNE ET PROSPERE»
Le Premier ministre Jean Ravelonarivo
Mesdames et Messieurs, etc.
Madagascar sera une nouvelle force économique où :
- Le bien être de sa population est affirmée ;
- son développement est soutenu par ses propres potentialités ;
Madagascar sera un pays de l’excellence où :
- S’instaure la haute qualité sociale et environnementale ;
- Règne l’Etat de droit, la sécurité pour tous, la bonne gouvernance et la redevabilité sociale ;
- Prévalent la communion nationale, la dignité nationale et l’intérêt général ;
Ses grandes lignes d’orientation
Les thématiques prioritaires de la Politique Générale de l’Etat touchent :
- Le renforcement de la Gouvernance, de l’Etat de droit et l’instauration d’une justice équitable ;
- La reprise économique à travers l’instauration d’un environnement social et politique stable, le maintien de la stabilité macroéconomique et le rétablissement d’un climat des affaires attrayant ;
- L’élargissement de l’accès aux services sociaux de base de qualité.
Ces choix intègrent les dimensions genre, humanitaire, sociale, environnementale, territoriale et la nouvelle technologie.
Les valeurs fondamentales souhaitées
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La volonté de changement à laquelle aspire la majorité du peuple malgache devra être matérialisée par des résultats concrets et tangibles à l’échelon de l’administration centrale et de ses démembrements. La Politique Générale de l’Etat, définie suivant les orientations du Président de la République, vise à bâtir une société malgache moderne et prospère, respectueuse de la dignité humaine et des droits de l’homme.
Le combat contre la pauvreté, la vulnérabilité et la précarité est la priorité des priorités. La Politique Générale de l’Etat a pour ambition de rebâtir une société malgache inclusive basée sur les principes fondamentaux de respect, de travail et de dialogue pour faire de nos diversités une richesse et une opportunité réelle. Elle véhicule la politique d’ouverture prônée par le Président de la République, et traduit la volonté permanente de réconciliation de tous les Malagasy, à travers le Fihavanana, socle de notre culture.
Elle devra déboucher sur une croissance et un développement inclusif et durable en tenant compte des priorités des régions pour éradiquer le déséquilibre régional. Elle s’appuiera notamment sur les IDE, le transfert de nouvelles technologies et l’accès aux marchés mondiaux.
Préalablement, il est nécessaire de rendre effectifs la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la Démocratie, la gestion axée sur les résultats pour un retour à l’autorité de l’Etat et garantissant, entre autres:
- Le renforcement de la sécurité des biens, des personnes et des investissements privé et public ;
- L’impartialité de la justice ;
- La libre entreprise par le secteur privé ;
- Un emploi décent pour subvenir aux besoins de chaque ménage ;
- L’effectivité de la lutte contre la corruption ;
- Le droit à la santé et à l’éducation ;
- Le développement rural afin d’assurer l’autonomie alimentaire ;
- La croissance économique par une politique des grands travaux d’infrastructures, et la relance des secteurs porteurs ;
- La transparence dans la gestion des finances publiques comme des ressources naturelles ;
- La stabilité macroéconomique et sociale.
Les enjeux et défis à relever
Madagascar reste encore une économie fragile et vulnérable à degré de résilience des institutions et de la population relativement faible et classé dans les Pays Moins Avancés (PMA). Cette fragilité et/ou vulnérabilité de l’économie se manifeste à travers divers dysfonctionnements et distorsions au niveau des secteurs économiques et des institutions de l’Etat. Elles n’ont pas permis de saisir efficacement les multiples opportunités. Elles se sont également traduites par une véritable gabegie larvée du capital naturel, physique, économique et social.
La crise politique interne, qui est du domaine conjoncturel, n’est pas le seul facteur exclusif à l’origine des problèmes économiques à Madagascar. Des problèmes plus complexes, de nature structurelle et à fort degré de contrainte émergent et se développent au détriment du progrès économique et social. Il s’agit des problèmes de gouvernance, de l’Etat de droit et de la corruption qui s’amplifient au point de devenir un rouage déterminant de l’ensemble du système. Il s’agit également de la persistance des inégalités sociales, en particulier des inégalités structurelles liées au genre, qui continuent à entraver la participation des femmes au processus de développement, empêchant de ce fait plus de la moitié de la population de contribuer pleinement à la création de richesses et à la croissance économique.
Ils constituent des obstacles difficiles à surmonter en plongeant l’économie dans une situation de fragilité issue des contreperformances sur plusieurs plans, notamment au plan institutionnel : non respect des règles de gouvernance, mauvaise gestion budgétaire et de l’administration publique, corruption, manque de transparence, protection sociale insuffisante...
La croissance a eu lieu à une certaine période de l’évolution du contexte historique :
- début de la mise en œuvre de la politique d’investissement à outrance en 1979 où la croissance, propulsée essentiellement par le secteur de l’industrie, a été de 9,0% mais cette croissance n’a pas été soutenue ;
- avènement du libéralisme économique vers la seconde moitié des années 90, marquée par une croissance exceptionnellement forte et tirée essentiellement par un nombre restreint des branches d’activités en 1991 notamment la zone franche industrielle, depuis 1997 à 2001, la croissance économique est plus significative allant de 3,7% à 6% ;
- performance soutenue de l’économie (6,3% en moyenne pour la période 2003 à 2008) sous les effets conjugués du dynamisme des activités liées aux branches BTP, tourisme, mines et zones franches industrielles.
Toutefois, les retombées positives de la croissance n’ont pas été ressenties surtout par les couches vulnérables. Des revendications sociales ininterrompues se sont succédé au cours des années d’après, conduisant à des changements fréquents de Gouvernement. Seulement, parce que d’une part, sa base n’a pas été suffisamment élargie pour se concentrer dans quelques branches d’activités, d’autre part, elle ne s’est pas accompagnée d’une création significative d’emplois. Une fraction non négligeable de la population, contrainte à se livrer aux activités de survie, est exclue du processus de croissance ; le chômage s’intensifie et touche particulièrement les jeunes diplômés.
Le marché du travail est dominé par le phénomène de sous emploi et d’emplois inadéquats si l’on se réfère aux enquêtes menées par l’INSTAT. En outre, les inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes restent significatives, avec un écart estimé à environ 34% en 2012 (ENSOMD 2013). Le taux de pauvreté se trouve à un niveau élevé (76,5% en 2010 et 71,5% en 2012) et prédomine essentiellement en milieu rural où le système de protection sociale est précaire. Les ménages dirigés par des femmes sont particulièrement touchés par l’extrême pauvreté.
Le système éducatif et sanitaire est globalement défaillant avec l’insuffisance des allocations budgétaires, du nombre réduit des effectifs du corps enseignant et médical et de la détérioration des conditions infrastructurelles associée au manque d’entretien et surtout, au passage des diverses catastrophes naturelles comme les cyclones, les inondations. Le taux net de scolarisation tend à baisser à cause des difficultés financières auxquelles font face les parents d’élèves.
Madagascar se doit donc de rechercher une alternative de développement économique taillée à la mesure de ses potentialités, de ses forces et faiblesses et des aspirations de sa population et surtout capable d’asseoir des conditions et des bases élargies, saines et durables de son développement.
De ce fait, les enjeux/défis sectoriels à relever pour s’engager vers une économie plus inclusive et plus verte tels que : agriculture durable et gestion durable des terres, gestion durable des forêts, accès à l’énergie durable et renouvelable, gestion intégrée des ressources en eau, pêches durables, gestion améliorée des ressources minières, infrastructures agricoles et routières plus durables, tourisme durable, développement urbain durable, et enfin, augmentation de la résilience face au changement climatique et le renforcement de la résilience socio-économique sont autant d’enjeux qui influent sur les démarches du pays pour le développement durable et pour une croissance qui se veut inclusive. A ces défis, il faudrait ajouter également les tendances lourdes de la démographie, l’accroissement des inégalités entre les riches et les pauvres, les feux de brousse ainsi que les menaces des catastrophes naturelles et la permanence de l’insécurité. Tout ceci devra s’articuler autour des défis identifiés dans la Politique Générale de l’État, à savoir :
1. Unité et Réconciliation Nationale
2. Gouvernance, Etat de droit, démocratie
3. Lutte contre la corruption
4. Justice impartial
5. Protection sociale
6. Eau et assainissement
7. Reprise économique
8. Création d’emplois
9. Défense Nationale et intégrité de l’Etat
10. Sécurité Publique
11. Infrastructures, grands travaux, équipements
12. Efficacité énergétique
13. Redynamisation du monde rural
14. Renforcement du système éducatif et formation professionnelle
15. Décentralisation effective
16. Préservation de l’environnement
17. Gestion des Ressources Stratégiques
18. Développement du tourisme
19. Renaissance culturelle et sportive
20. Développement du secteur privé
21. Santé pour tous
22. Diplomatie au service du développement
C'est, à coup sûr, ce que Le Premier ministre Ravelonarivo va débiter. Mais en quelle langue ? A présent, passons au fameux « costing » en détail
COSTING DU PND 2015-2019
L’estimation du coût du PND consiste à évaluer le montant total de financement nécessaire afin d’atteindre les objectifs de croissance à moyen et à court termes fixés par le Plan : 5,0% en 2015, 7,0% en 2016, 9,0% en 2017, 10,4% en 2018 et 10,5% en 2019. L’approche consiste à évaluer les besoins sans contrainte de disponibilité de fonds. Les montants issus des estimations indiquent les besoins globaux pour financer les croissances fixées dans le plan ("top down macro costing").
Le PND a retenu deux scénarii, un scénario de base et un scénario objectif. Le scénario de base correspond au cadrage macroéconomique du FMI en date du 07 novembre 2014 dont la croissance du PIB est la même et vaut 5% de 2015 à 2019. Le deuxième scénario prévoit des croissances ascendantes citées dans le paragraphe précédent. Le but de l’exercice consiste à évaluer le coût du programme par le costing par le haut selon le scénario et à dégager les écarts des grandeurs dont les coûts issues des simulations entre les deux scénarii.
Les estimations ont été effectuées en utilisant un modèle d’équilibre macroéconomique dynamique basée sur des chocs de demande et avec endogénéisation du taux de croissance. La productivité des facteurs et la contribution des investissements sur la croissance de la production dans le secteur privé sont supposées s’améliorer d’une année à l’autre. Les dépenses du secteur public viennent en complément aux efforts du secteur privé pour atteindre les objectifs de croissance fixés.
Ce costing par le haut consiste à évaluer les dépenses totales dans le secteur public y compris les investissements dans les infrastructures publiques financés par PPP pour atteindre les objectifs de croissance. Il y ressort également les dépenses d’investissement du secteur privé. Il s’agit donc d’un cadre ou condition nécessaire à l’atteinte des objectifs macroéconomiques. Pour le faire, on a tenu compte des évolutions actuelles de l’économie, les secteurs susceptibles d’être propulsés et les efforts supplémentaires à faire principalement par l’Etat.
La tendance actuelle comprend celle de la consommation des ménages et celle des secteurs moteurs de l’économie. Il s’agit principalement du secteur minier qui a fait, il y a quelques années, des grands investissements et qui devraient continuer à faire de la croissance jusqu’en 2017, du secteur du tourisme qui a déjà fait sa reprise après la crise et qui devrait continuer à progresser dans le futur et du secteur du textile qui possède une nouvelle marge de croissance avec la reprise de l’AGOA.
De plus, on prévoit que dans le courant de la période du PND, de nouveaux investissements vont se faire dans le secteur extractif ce qui prolongera la croissance dans ce secteur au-delà de 2019. Les autres secteurs de l’économie, principalement ceux qui sont tournés vers le marché intérieur, vont également ajuster leurs capacités de production en conséquence. Il ressort de tous ces efforts de croissance attendus du secteur privé un volume d’investissement qui leur est nécessaire pour adapter ses capacités de production. Enfin pour atteindre le niveau de croissance fixé ci-dessus, l’Etat stimulera l’économie par ses dépenses de développement social et économique.
On a distingué diverses sources de financement des dépenses dans le secteur public. La première source de financement est les recettes budgétaires (fiscales et non fiscales). Les recettes fiscales sont fortement liées au niveau des activités, c’est-à -dire principalement du niveau du PIB et des importations. La deuxième possibilité de financement, notamment pour la réalisation des infrastructures publiques est le partenariat Public-Privé (PPP). La troisième source de financement est externe, il s’agit des emprunts et des dons extérieurs (dons courants et dons projets). Pour ces derniers, les données du FMI ont été retenues dans la simulation sous le scénario objectif.
Les résultats des estimations fournissent les montants des investissements privés et les investissements dans le secteur public (dépenses en capital et les investissements en infrastructures publiques financées par PPP) ainsi que les dépenses courantes de l’Administration publique. Les montants sont exprimés en Ariary et en USD de l’année 2014.
Pour atteindre les objectifs de croissance du PND, des taux d’investissement passant de 18% en 2015 à plus de 39% en 2019 sont nécessaires. La croissance est tirée par les activités marchandes en s’appuyant en grande partie sur le secteur privé. Cependant, l’inclusivité de la croissance à laquelle le PND est orientée ainsi que la relance de l’économie exigent aux préalables des engagements conséquents du secteur public pour promouvoir la productivité des facteurs et mettre en place un environnement favorisant la réduction de l’inégalité entre les acteurs potentiels pauvres ou non pauvres en termes d’accès aux ressources et moyens de production tels que les infrastructures, la formation professionnelle, la santé, la microfinance, les informations sur le marché. En 2015, pour la première année du Plan, ces engagements sont matérialisés par une part relativement importante des investissements publics financés par les dépenses publiques ou par le PPP. Ils sont consacrés notamment à la réalisation des grands travaux d’infrastructures, l’énergie, ainsi qu’à l’amélioration de la gouvernance.
Les fruits des grands investissements notamment miniers qui ont commencé à avoir des effets significatifs positifs sur l’évolution du niveau de l’offre globale vont limiter les efforts du secteur public pour soutenir la croissance fixée en 2016. A partir de l’année 2017, les objectifs de croissance accélérée du PND (9% en 2017, 10% en 2018 et 2019) sollicitent des dépenses publiques de plus en plus élevées. Cette situation résulte principalement des effets de la durée relativement longue de la crise qui conduit à un décalage entre les cycles de vie des activités liées aux investissements avant la crise qui atteignent leur rythme de croisière vers 2016 et ceux des activités liées aux nouveaux investissements de l’après crise qui n’auront un impact significatif sur la croissance au niveau de l’offre que vers les années 2019.
De l’autre côté, dans le secteur privé, les nouveaux investissements reprennent timidement en 2015. Les grands investissements miniers amorcés depuis 2008, qui ont boosté la croissance du côté de la demande, vont commencer à produire et vont tirer la croissance mais du côté de l’offre au cours de la période 2015-2019. Les activités de ce secteur vont atteindre leur rythme de croisière vers les années 2017 à 2019 et l’afflux de nouveaux investissements vont enregistrer un ralentissement significatif en 2015. De plus, la contraction de la demande suite à la crise de 2009-2014 conduit à la diminution du taux d’utilisation ou de saturation de la capacité de production du secteur privé. Malgré le taux de dépréciation du capital, la relance des activités ne nécessiterait pas de nouveaux investissements conséquents pour la première année du Plan. A partir des années 2017, l’afflux des investissements privés va s’accélérer. Les efforts de mobilisation de l’épargne intérieure et d’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance ne vont donner des résultats palpables en termes de nouveaux investissements que vers les années 2016 à 2019.
Pour la période 2015-2019, le montant des dépenses dans le Secteur Public nécessaire pour financer les croissances fixées par le PND est estimé à 35 173 milliards d’Ariary, équivalent à 14 571 millions de USD. Le coût comprend les investissements dans le Secteur Public : 18 291 milliards d’Ariary (7 577 millions USD) et les dépenses courantes dans l’Administration Publique y compris les dépenses de personnel : 16 882 milliards d’Ariary (6 994 USD).
Gap de financement des dépenses dans le Secteur Public pour le PND de 2015-2019
Les recettes publiques pour la période 2015-2019 sont évaluées à 25 937 milliards d’Ariary, soit l’équivalent de 10 745 millions de USD. Les recettes budgétaires de l’Etat sont estimées à 19 585 milliards d’Ariary (soit 8 114 millions de USD). Les financements extérieurs attendus (dons, subventions et emprunts) affectés à cette période de 2015-2019 sont estimées à 6 352 milliards d’Ariary (soit 2 631 millions de USD). Ainsi, il reste à l’Etat malgache de trouver 9 236 milliards d’Ariary (soit 3 826 millions de USD) pour boucler le financement du PND.
Pour financer ce gap de financement, tout en tenant compte du respect de soutenabilité budgétaire, l’Etat va mobiliser différentes sources de financement : des ressources internes (recettes fiscales et non fiscales, épargne nationale), des dons (courants ou projets) (lors de la Conférence des partenaires et bailleurs de fond bilatéraux ou multilatéraux), des projets en partenariat Public-Privé (PPP), des prêts concessionnels ou non concessionnels auprès des institutions financières internationales.
VOTRE BONUS FIDELES LECTRICES ET LECTEURS
Photo à titre illustratif de ce dossier
LE PROGRAMME D’URGENCE PRESIDENTIEL OU PUP
Des urgences à résoudre dans l’immédiat et/ou à très court terme
L’état, se préoccupant de fragilité et de vulnérabilité de Madagascar, a amené l’Etat à entreprendre des actions urgentes à travers la mise en œuvre d’un PND intérimaire, volet Programme d’Urgence Présidentiel (PUP). Ledit plan fait partie intégrante du PND complet car il s’agit d’une étape essentielle, préalable et à réaliser obligatoirement dans l’immédiat (dans les 24 mois prochains) pour : (i) rassurer la population, notamment les couches vulnérables, de l’effectivité de l’impact rapide des actions de l’Etat à leur profit ; (ii) asseoir d’ores et déjà les bases mêmes de l’efficacité de ces actions ; (iii) attester leur caractère programmé et rationnel.
Les réformes, les actions et mesures structurantes ou non qui ont une dimension « urgence » sont ainsi dégagées en priorité du Plan National de Développement dans le phasage des mesures et actions pour renverser à court terme la tendance actuelle et améliorer davantage les conditions économiques et sociales. Ces mesures et actions devront constituer un préalable et/ou coups de pouce pour relancer l’économie et intégrer les couches vulnérables dans la mise en œuvre. De ce fait, chaque Département concerné a procédé à la programmation technique des actions et/ou projets à mettre en œuvre et/ou à envisager. Les objectifs assignés au PND Intérimaire sont les suivants :
- Engager les réformes structurelles, sectorielles et institutionnelles couplées de mesures fortes permettant la mise en place des fondations pour une croissance forte et inclusive, nécessaire à un développement durable ;
- Renverser à court terme le déclin des conditions de vie de la population et notamment des couches vulnérables en améliorant davantage les opportunités économiques et sociales à travers des politiques publiques ciblées avec effet immédiat ;
- Lancer les grands projets d’infrastructures nécessaires à l’amélioration de l’attractivité économique pour les investisseurs privés et la structuration de grands espaces économiques sur tout le territoire.
Le PUP comprend deux composantes essentielles, indissociables :
- Mesures et réformes à mener à court terme ;
- Programmes et projets concrets d’urgence proprement dits.
Les actions et mesures d’urgence se rapportent aux priorités et/ou points sensibles et préoccupants au nombre de 41 listés ci-après :
1. Eradication des crises politiques répétitives
2. Réhabilitation de l’Administration générale et territoriale et restauration de l’autorité de l’Etat
3. Réaffirmation du caractère essentiel et impératif du respect de l’authenticité de l’expression de la volonté de la population à différents niveaux
4. Réaffirmation du caractère essentiel et nécessaire des principes de décentralisation et de déconcentration
5. Réaffirmation du caractère essentiel et nécessaire des principes de l’aménagement du territoire
6. Préservation de l’ordre public
7. Lutte contre la corruption
8. Lutte contre la fraude et les trafics illicites de tout genre
9. Amélioration de la redevabilité du service public et de la transparence de l’accès à la fonction publique
10. Amélioration de l’accessibilité et de l’efficacité de la justice
11. Bonne couverture spatiale en matière de sécurisation et de surveillance générale préventive
12. Développement d’un système de financement stable et accès de la population à différents services et produits financiers)
13. Poursuite et consolidation de la réforme des finances publiques pour une meilleure crédibilité et transparence
14. Réduction du délestage
15. Mise en œuvre de la transition énergétique
16. Revitalisation de la JIRAMA
17. Le Secteur Urbain : la locomotive du développement
18. Réforme foncière
19. Réalisation des grandes Infrastructures, Grands travaux et équipements
20. Mise aux normes du secteur Mines et hydrocarbures
21. Appui au secteur des Transports urbains
22. Appui au développement du transport
23. Lutte contre l’invasion acridienne
24. Amélioration des statistiques agricoles
25. Sécurité alimentaire et nutritionnel
26. Promotion d’une économie rurale durable
27. Relance du secteur Tourisme
28. Amélioration de la gouvernance économique
29. Promotion du secteur privé
30. Redynamisation des entreprises sous tutelle de l’Etat
31. Renforcement de la gouvernance de l’insertion et de la reconversion au travail
32. Gestion efficace des mouvements migratoires liés au travail
33. Sécurisation de l’environnement social et professionnel des travailleurs
34. Priorisation ou réorientation des investissements intensifs en emplois décents à destination des populations pauvres
35. Amélioration de la gouvernance, de l’accès, de la qualité du système éducatif
36. Santé-Nutrition
37. Amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et de l’assainissement (EHA)
38. Renforcement de la Protection sociale
39. Valorisation du capital naturel pour le développement durable
40. Intégration du capital naturel dans le système de comptabilité nationale
41. Adaptation locale face aux risques et catastrophes
Le coût du gap de financement est estimé à 1 217 milliards d’Ariary (soit 504 millions de USD) pour boucler le financement du PND intérimaire.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy – 10 janvier 2015