]
Les quotidiens du 03 Jul 2024
[ Midi ]
[ Express ]
[ Moov ]
Home Vie politique Dossier Madagascar. Jean Rakotoarisoa et ses contradictions de motifs

Madagascar. Jean Rakotoarisoa et ses contradictions de motifs

Cette photo ne reflĂšte aucunement la notion de sĂ©paration des pouvoirs. C'est plutĂŽt l'image d'une complicitĂ© entre le judiciaire et l'exĂ©cutif, dans un rĂ©gime censĂ© ĂȘtre semi-parlementaire. Peut-on encore s'Ă©tonner de ces viols rĂ©pĂ©tĂ©s de la Constitution de la IVĂšme RĂ©publique de Madagascar, depuis un an ? Et le pire reste Ă  venir...

Certes, Jean Eric Rakotoarisoa, actuel prĂ©sident de la Haute cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar, est connu pour ĂȘtre un « spĂ©cialiste » de la loi fondamentale. Il est d’ailleurs professeur de droit constitutionnel et le premier non magistrat arrivĂ© Ă  la tĂȘte de cette institution censĂ©e ĂȘtre indĂ©pendante et respectueuse de la justice pour tous.

Cependant, sa dĂ©cision truffĂ©e de considĂ©rations et d’arguments ressemblant Ă  un Ă©cran de fumĂ©e pour en arriver Ă  ce que la nomination de Jean Ravelonarivo, en tant que Premier ministre, soit « conforme Ă  la constitution ». Et il a mis 19 jours pour la rĂ©diger (ICI LE TEXTE COMPLET). Mais il y a spĂ©cialiste et spĂ©cialiste.

Ainsi, aprĂšs la lecture de la longue dĂ©cision n°12-HCC/D3 du 11 FĂ©vrier 2015, un juriste indĂ©pendant Ă©tranger (dans tous les termes du mot)-dont la dĂ©marche repose uniquement sur la sĂ©paration des pouvoirs et sur le respect stricto sensu des textes en vigueur, base de l'Etat de droit- s’est vu dans l’obligation d’apporter une analyse juridique que je porte, ci-aprĂšs, Ă  la connaissance de l’opinion publique. Cela prouve que Madagascar n’est pas un Etat de droit. Et cela, surtout, constituera une piĂšce de dossier lorsque viendra le moment oĂč Jean Eric Rakotoarisoa devra comparaĂźtre devant le tribunal de l’Histoire. Pour haute trahison envers son pays et ses compatriotes, car il aura servi les intĂ©rĂȘts d’un dirigeant qui, Ă  ce moment-lĂ  ne sera plus prĂ©sident de la rĂ©publique.

Jeannot Ramambazafy

********************


Analyse de la décision n°12-HCC/D3 du 11 Février 2015 relative à une demande de constitutionnalité du décret n°2015-021 du 14 Janvier 2015 portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de Madagascar.

I- Le PrĂ©sident de la RĂ©publique ne peut ĂȘtre partie dans cette procĂ©dure contentieuse

Sur le fondement de l'article 118 alinĂ©a 1 de la Constitution, des dĂ©putĂ©s ont saisi la HCC par requĂȘte du 23 Janvier 2015 afin de contrĂŽle de constitutionnalitĂ© du dĂ©cret n°2015-021 du 14 Janvier 2015 portant nomination du nouveau Premier Ministre, et in fine pour l'annulation dudit dĂ©cret car non conforme Ă  l'article 54 alinĂ©a 1 de la Constitution.

Ces députés à la base de la saisine argumentaient qu'il leur revenait le droit de proposer au Président de la République le nom du Premier Ministre conformément à l'article 54al1 de la Constitution en tant que groupes de partis majoritaires à l'Assemblée Nationale.

Ces députés considéraient que le Premier Ministre avait été proposé au Président de la République, par un groupe de partis politiques ne disposant pas de la majorité au sein de l'Assemblée Nationale.

De ce constat, il y a donc deux groupes de partis politiques constitués de députés élus à l'Assemblée Nationale qui revendiquent la majorité dans ladite Assemblée. Chacun de ces groupes politiques se considérant majoritaire dans cette Assemblée, et donc en droit de proposer au Président de la République le nom du Premier Ministre comme le prescrit l'article 54al1 de la Constitution.

C'est donc un contentieux pour la reconnaissance de la majorité à l'Assemblée Nationale à un groupe de partis politiques, dans le cas d'espÚce cette majorité permettant au groupe de partis politiques reconnu en cette qualité de disposer de l'article 54 alinéa 1 de la Constitution.

Ce sont donc deux parties identifiées, à savoir : les deux groupes de partis politiques se considérant chacun comme détenteur de la majorité à l'Assemblée Nationale qui doivent, chacun de leur cÎté, présenter leur argumentaire par la production de mémoire devant la HCC. Et ce, dans le cadre de cette procédure contentieuse.

De cet exposĂ© de faits, le PrĂ©sident de la RĂ©publique, Chef de l'ExĂ©cutif, comme toute institution dĂ©pendant de l'ExĂ©cutif ne peut ĂȘtre partie dans cette procĂ©dure contentieuse devant la HCC, procĂ©dure contentieuse de facto pour la reconnaissance de la majoritĂ© Ă  l'AssemblĂ©e Nationale Ă  un groupe de partis qui pourra donc se prĂ©valoir des dispositions de l'article 54 alinĂ©a 1 de la Constitution.

C'est une procédure contentieuse au sein du législatif.

II- De la déchéance des députés conformément à l'article 72 de la Constitution

Dans sa requĂȘte auprĂšs de la HCC, en date du 23 Janvier 2015, les dĂ©putĂ©s Ă  la base de la saisine Ă©voquaient la dĂ©chĂ©ance de certains dĂ©putĂ©s.

De ces députés élus sous le nom d'un parti ou groupe de partis politiques, députés ne suivant pas les recommandations du parti ou groupe de partis politiques, lesdits députés ayant proposé la nomination du Général Ravelonarivo Jean, au poste de Premier Ministre.

La dĂ©chĂ©ance de ces dĂ©putĂ©s Ă©voquĂ©e dans la requĂȘte et se basant sur la constitution en son article 72 en ses alinĂ©as 1 et 2 qui stipule: " Durant son mandat, le dĂ©putĂ© ne peut, sous peine de dĂ©chĂ©ance, changer de groupe politique pour adhĂ©rer Ă  un autre groupe, autre que celui au nom duquel il s'est fait Ă©lire. En cas d'infraction Ă  l'alinĂ©a prĂ©cĂ©dent, la sanction est la dĂ©chĂ©ance qui est prononcĂ©e par la Haute Cour Constitutionnelle ".

Sur la déchéance des députés, évoquée par l'article 72 de la constitution, la HCC dans sa décision n°12-HCC/D3 répond en ces termes:

" ConsidĂ©rant que l'article 72 de la Constitution, afin de circonscrire toute tentative de " nomadisme politique" au sein de l'AssemblĂ©e Nationale, organise une obligation d'allĂ©geance des dĂ©putĂ©s Ă  leur parti d'appartenance et met en place un dispositif de rĂ©gulation des partis politiques dans le fonctionnement de l'AssemblĂ©e Nationale en sanctionnant de dĂ©chĂ©ance le dĂ©putĂ© qui, durant son mandat," (change) de groupe politique pour adhĂ©rer Ă  un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s'est fait Ă©lire", de mĂȘme que celui qui "(...) dĂ©vie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire".

ConsidĂ©rant, cependant que ce dispositif n'est pas d'application immĂ©diate, et encore moins automatique ni spontanĂ©e; que l'article 72 in fine prĂ©voit une procĂ©dure autonome, avec ses caractĂšres propres pour l'accomplissement de ses fonctions; que la dite procĂ©dure dĂ©veloppĂ©e par les dispositions de l'article 29 de l'arrĂȘtĂ© n°67-AN/P du 3 Mai 2014 portant RĂšglement intĂ©rieur de l'AssemblĂ©e Nationale a prĂ©vu que " la saisine de la Haute Cour Constitutionnelle aux fins de dĂ©chĂ©ance ne sera effectuĂ©e qu'aprĂšs deux rappels Ă  l'ordre adressĂ©s Ă  l'endroit du dĂ©putĂ© dĂ©sobĂ©issant par le PrĂ©sident de son groupe (parlementaire) ou parti d'appartenance "; que les effets qui procĂšdent de cette procĂ©dure ne peuvent, dĂšs lors, ĂȘtre invoquĂ©s Ă  bon droit, qu'Ă  l'Ă©puisement de sa mise en Ɠuvre.

Cet arrĂȘtĂ© n°67-AN/P du 3 Mai 2014 et en son article 29, n'a aucun lien avec la dĂ©chĂ©ance des dĂ©putĂ©s tel que le prescrit  l'article 72 de la Constitution.

La rĂ©fĂ©rence a cet arrĂȘtĂ© est erronĂ©e.

Ledit arrĂȘtĂ© n'est pas une disposition énoncĂ©e dans la constitution et ne dĂ©termine pas la dĂ©chĂ©ance des dĂ©putĂ©s par la Haute Cour Constitutionnelle comme le prescrit la Constitution.

La déchéance des députés par la Haute Cour Constitutionnelle est une disposition constitutionnelle qui relÚve de l'article 72 alinéa l5 de la Constitution.

L'article72 Alinéa l5 de la Constitution dispose: " Le régime de déchéance et les rÚgles d'éthique et de déontologie sont déterminés par la loi sur les partis et les réglementations en matiÚre de financement des partis politiques ".

C'est donc la loi n°2011-012 du 9 Septembre 2011 relative aux partis politiques qui évoque la déchéance des députés par la Haute Cour Constitutionnelle.

La loi n°2011-012  du 9 Septembre 2011 relative aux partis politiques énonce en son article 25: " Sous peine de déchéance, tout titulaire de mandat public électif ne peut changer de parti autre que celui au nom duquel il s'est fait élire durant son mandat, sauf à siéger comme indépendant durant son mandat. Le député élu sans appartenance à un parti peut adhérer au groupe parlementaire de son choix au sein de l'Assemblée.

La déchéance est prononcée par la Haute Cour Constitutionnelle ".

C'est donc une disposition constitutionnelle en l'occurrence l'article72 alinéa l5 de la Constitution qui détermine la déchéance des députés par la Haute Cour Constitutionnelle à travers la loi n°2011-012 du 9 Septembre 2011 relative aux partis politiques en son article 25.

Par ailleurs, une autre disposition de la Constitution aborde la déchéance des députés par la Haute Cour Constitutionnelle à travers une loi organique et cette disposition constitutionnelle est l'article 88 alinéa 2 de la Constitution.

L'article 88 alinéa 2 de la Constitution dispose: " Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la Constitution, relÚvent d'une loi organique:

1° les rÚgles ...................................................................................................................

2° les modalités de scrutin relatives à l'élection des députés, les conditions d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance, les rÚgles de remplacement en cas de vacance, l'organisation et le fonctionnement de l'Assemblée Nationale; "Les dispositions relatives à l'article 88 alinéa 2 de la Constitution sont régies par la loi organique n°2012-016 relative aux premiÚres élections législatives de la quatriÚme République, Loi organique du 1 Août 2012.

L'article 22 de ladite loi stipule. " Il est fait application des dispositions de l'article 72 de la Constitution pour député qui change de parti politique en cours de mandat.

Les mĂȘmes dispositions sont Ă©galement applicables pour les candidats sans parti politique devenus dĂ©putĂ©s lorsqu'il dĂ©vie de la ligne conduite du groupe parlementaire auquel il s'affilie.

La dĂ©chĂ©ance est prononcĂ©e, dans tous les cas, par la Haute Cour Constitutionnelle Ă  la requĂȘte soit du PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e Nationale, soit de tout citoyen de la circonscription Ă©lectorale concernĂ©e, soit de la Commission Ă©lectorale Nationale IndĂ©pendante pour la Transition ou ses dĂ©membrements territoriaux ".

Il faut rappeler avec force que l'ArrĂȘtĂ© n°67-AN/P du 3 Mai 2014 portant rĂšglement intĂ©rieur de l'AssemblĂ©e Nationale n'a ni valeur de loi ni valeur de loi organique.

Recueillis par Jeannot Ramambazafy – 13 fĂ©vrier 2015

Mis Ă  jour ( Samedi, 14 FĂ©vrier 2015 11:54 )  
BanniĂšre

Madagate Affiche

 

WMG-Inner Wheel Madagascar. Un partenariat efficace pour la promotion de la formation professionnelle des femmes

 

Christophe Deloire. Brusque décÚs du SG de RSF International, le 08 juin 2024

 

WMG Madagascar. Des serviettes pĂ©riodiques lavables pour les Ă©lĂšves du CEG d’Ambohidrabiby

 

HAJASOA - Raoeliarivelo Hajasoa Pauline, nodimandry ny 28 May 2024

 

GrĂące Marie-Jeanne Ramambazafy teraka Rasoarivony, renin'i Jeannot Ramambazafy. Toa marina fa ny tsara saina sy tsara fanahy no matetika lasa mialoha

 

Mialy R. RAJOELINA. Hommage pour la FĂȘte des MĂšres 2024

 

PentekĂŽsta 2024. FANAHY hoe ?

 

TSIMITOVIAMINIANDRIANDEHIBE GUY RAJAOFETRA (XHI). Fisaorana avy amin’ny vady aman-janany, zafikeliny ary ny fianakaviana iray manontolo

 

LALIE (1976-2024) : Mandria am-piadànana namako amin’ny tsikinao ‘zay


 

«La Passion du Christ». Concert de PĂąques des enfants de l’Orphelinat Saint Paul Antananarivo. Dimanche 14 Avril 2024 Ă  15 heures en la CathĂ©drale Anglicane Saint Laurent Ambohimanoro. ENTREE LIBRE QU'ON SE LE DISE!

CLIQUEZ ICI. MERCI Pour ce Concert de PĂąques, les enfants du Centre -des adolescents Ă  prĂ©sent!-, s’entraĂ...