C’est vraiment incroyable ! J’avais choisi d’attendre un peu pour laisser au temps au ministère des Affaires étrangères de s’occuper de faire parvenir aux Malgaches, des échos du discours de Béatrice Atallah. Mais hélas : non seulement le manque de transparence est totale mais les affaires deviennent de plus en plus étrange dans le monde de la diplomatie malgache. Or, ce ministère de doit-il pas être la vitrine d’un pays ?
Eh ben non. Le site (http://www.mae.gov.mg/) ne fonctionne pas en ce troisième millénaire de l’information en temps réelle. Heureusement que cette entité mondiale utilise les Ntic et fait de la transparence son cheval de bataille.
Du coup, c’est tout le discours de la ministre malgache qui tombe à l’eau. Un discours plat et truffé de constats et de redites, sans apporte de solutions concrètes pour la Grande île de l’océan Indien. Certes, ce n’est pas aisé de parler à la tribune mythique des Nations Unies. Mais tout de même, gouverner c’est prévoir ! Le texte, comme le veut le système des Nations Unies, a été envoyé avant le 25 septembre 2015, date à laquelle elle devait intervenir. Mais c’est finalement le 26 septembre qu’elle a pu parler à la tribune. Un discours de 7mn 31s exactement.
PERPETRER
Madame la ministre, une remarque : le verbe perpétrer s’utilise dans la pratique d'actes négatifs, malfaisants, criminels. Alors dire, à la fin que « la communauté internationale puisse (…à perpétrer des actions efficaces pour permettre à réaliser les ODD », c’est plus qu’un non-sens. Mais il traduit très bien ce que le régime malgache actuel fait vis-à -vis du peuple malgache. Au pays, on dit « nilaza ny tsy tokony ho tenenina, nanambara ny tokony tsy ho laizain » (avouer ses fautes sans s’en rendre compte). Car le verbe adéquat à la phrase aurait été perpétuer. Mais, trop tard : perpétrer à été prononcé. Et puis, rien n’est perpétuel ici-bas…
Enfin, pourquoi cette volonté de toujours mendier indirectement? «Nous osons espérer que la communauté internationale puisse (…) augmenter ses investissement et ses aides en faveur du développement». A quel point Madagascar est-il sous-développé, et ne dit-on pas : « aide-toi, le ciel t’aidera »? Enfin, une phrase qui m’a vraiment mis hors de moi qui a vécu sous toutes les républiques malgaches: «Madagascar est à pied d’œuvre pour mobiliser toutes les ressources propres, tant financières, humaines que matérielles pour arpenter le chemin du développement!».
Le président Hery Rajaonarimampinaina, entouré de "ressources propres", a posé la première pierre des travaux d’extension de l’aéroport d’Ivato, le 9 juillet 2015
Donc Adp-Bouygues et Symbion Power sont des ressources malgaches propres alors? Pas de quoi être fier d'être Malgache. Ainsi, avant même que l'ancre ne soit levé pour aller vers le paradis des ODD, le peuple malgache est déjà marginalisé, jeté par-dessus bord au profit d'intérêts étrangers... Que lui restera-t-il d'ici 2030? Nos ressources propres, Madame, ce sont nos richesses comme le bois de rose, l’or et les pierres précieuses ainsi que nos produits naturels qui « s’évadent »… étrangement. Mais aussi nos îles éparses que vous, au sommet de l’Etat, faites mine (le mot est de circonstance) d’ignorer sciemment.
Bon, ces quatre vérités révélées, ci-après le fameux discours écrit e ainsi que la bande-son. Je vous laisse à vos commentaires.
Jeannot Ramambazafy – 28 septembre 2015
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