J’avais déjà un article prêt, fruit de recueil de témoignages et de recherches dans des archives. Mais le confrère Salomon Ravelontsalama (Sa) n’a devancé. Ce n’est pas grave et il a plus été en profondeu, à propos de Nivo Ratiarison. On dit en malgache: «Ny tanà na zatra mitsotra tsy afaka mivonkona (na miforitra) intsony» que l’on peut traduire par: chassez le naturel, il revient au galop. Ainsi de Nivo Ratiarson, directeur de Cabinet de son compère ministre, Vonison Andrianjato Razafindambo. D’un an son aîné, je connais tout de la RNM et de la TVM… Et croyez-moi, Nivo Ratiarson avait déjà une mauvaise réputation lorsque Jean-Claude Andrianaivo était le directeur de la TVM. Je n’en parlerai pas ici. Pas encore... Je rappellerai seulement qu’il fut une époque où il a été conseiller technique au ministère des… transports.
Pour l’heure, depuis que le confrère Lantomalala Rasata n’est plus directeur de cette unique chaîne de télévision publique malgache, il n’a pas été remplacé jusqu’en cette fin du mois d’août 2016. Et pour cause! Pour les archives de l’Histoire de la TVM, je reproduis, ici, les deux articles de Sa. Illustrés par des photos d’archives de madagate.org
Mais pour compléter ce dossier, j’y inclus aussi l’article du confrère Jean-Luc Rahaga. Ce sera plus con…sistant et on verra jusqu'où et jusqu'à quand ira l'impunité de ces sales profiteurs rapaces de la IVème république de Madagascar sous Hery Rajaonarimampianina.
Jeannot Ramambazafy – 23 août 2016
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TVM – Usurpation de la fonction du directeur !
La « Une » du quotidien Midi Madagasikara du 4 janvier 2016. Lantomalala Rasata, limogé de son poste de Directeur de la Tvm. Comme cadeau de nouvel an, c'est affreux.
Lantomalala Rasata venait d’être abrogé de ses fonctions de directeur de la télévision malagasy lors du dernier conseil des ministres et voilà que l’actuel directeur de cabinet du ministre de la Communication se targue d’être son remplaçant. Mieux, l’homme annonce qu’il sera nommé à ce poste lors du prochain conseil, ce que nie avec véhémence le Palais d’Ambohitsorohitra. Par contre, on soupçonne que des détournements de recettes de cette station publique toucheraient de plus près cette personne.
Le scandale éclatera bientôt, selon les informations émanant de hautes personnalités, puisqu’on avance que les caisses de la Tvm seraient vidées systématiquement à chaque fin de semaine. D’un autre côté, l’actuel directeur de cabinet du ministre de la Communication tient, presque tous les jours, la conférence de rédaction de la station alors que ce dernier occupe un poste dans le staff politique du ministre. C’est du jamais vu dans l’histoire de ce pays et on se croirait revenu au temps de Staline. Pire, l’homme a embauché, toujours à la Tvm, sa progéniture et cette dernière s’occupe d’une nouvelle émission mais jusqu’ici, les responsables de cette chaîne publique n’auraient jamais vu un kopeck de la recette publicitaire du programme en question. En tout cas et pas plus tard qu’hier, ce directeur de cabinet pas comme les autres sont arrivés dans les bureaux de la Tvm et a annoncé à qui voulait l’entendre que désormais, il est le seul maître à bord. Du coup, notre énergumène a pris le bureau de l’ancien directeur qui venait d’être limogé la semaine dernière, et mieux, l’homme a avancé que sa nomination ne saura tarder, et ce, dès le prochain conseil des ministres, c’est-à -dire, demain mercredi.
« Droit »
Questionné à ce sujet, des hauts responsables affirment n’être au courant de rien et n’ont jamais donné d’indications à ce que l’intérim soit assuré par quelqu’un d’autre et surtout pas par le directeur de cabinet d’un membre du gouvernement. Du coup, beaucoup se rappellent de son passage à la Commune urbaine d’Antananarivo dans l’équipe de Ny Hasina Andriamanjato, président de la délégation spéciale nommé par le régime au mois de mars 2014, où l’homme occupait le poste de directeur de cabinet adjoint ! De nombreuses magouilles ont été relevées par les agents de la Cua dont entre autres, l’octroi de la gestion des parkings de la Capitale à une société privée. Beaucoup estiment que les malversations réalisées par l’entourage du Pds sont à l’origine de sa démission.
Et dernièrement lors de la sortie médiatique de Didier Ratsiraka à l’Hôtel Carlton Anosy, certains employés de la Tvm ont clairement signifié que ce directeur de cabinet avec l’ancien directeur de cette station, étaient venus ensemble réclamer le … « droit » de transmission en direct de l’évènement, d’une valeur de 5 millions d’ariary. Mais mal leur en a pris puisqu’ils ont dû rentrer bredouille et c’est une chaîne privée qui a réalisé l’émission, toujours en direct, et sans qu’aucun sou ne soit sorti de la poche de l’Amiral rouge.
Apparemment, ce directeur de cabinet semblerait toujours f… le bordel, là où il passe.
J.L.R – Madagascar Matin
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Télévision malgache: Rackettée par son ministre?
La maison de la radio et de la télévision malgaches à Anosy Antananarivo
Détournements de recettes publicitaires, passe-droit collectés sur les invités des émissions phares, combine avec des producteurs... " On pensait avoir tout vu", lâche ce fonctionnaire de l'ORTM (Office de la radio et télévision malagasy). A la veille de la retraite, il pense rejoindre ses jeunes collègues pour porter plainte contre son ministre et son directeur de cabinet.
A Anosy, au siège de la radio et télévision nationales, c'est le ras-le-bol contre Njato et Nivo, deux anciens collègues qui sont revenus au bercail lors de l'accession au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina pour animer une émission radiophonique, destinée essentiellement à contrer celle de Pierre Houlder et Maurice Tsihiavonana sur radio Viva d’Andry Rajoelina, devenu ennemi du nouveau président. Maurice Tsihiavonana ayant préféré rejoindre son poste de vice-conseil à Marseille, l'émission critique contre le régime cessa et Njato et son compère Nivo se trouvent récompensés à la tête du ministère de la Communication, le premier en tant que ministre et le second, son directeur de cabinet.
A croire leurs anciens confrères, les deux inséparables amis se font aujourd'hui grassement récompenser. On les accuse d'ailleurs de faire un véritable hold-up. Sitôt leur nomination, Vonison Andrianjato et Nivoarivony Ratiarison, auraient exigé de l'ORTM le versement de 2 millions d'ariary à chacun d'eux. A qui veut l'entendre, cette enveloppe serait destinée à « contribuer au financement de fonctionnement de la… Présidence de la République et du HVM ». Le montant de « l'écolage » aurait augmenté au fil des mois pour atteindre des sommes faramineuses à tel point que l'ORTM s'achemine vers la faillite.
Le refus de se conformer à ce racket en règle serait d'ailleurs la raison principale du limogeage de Ruphin Rakotomaharo du poste de directeur général de l'ORTM. Ce grand professionnel était pourtant de la même équipe que Vonison Andrianjato, Gilbert Raharizatovo, feu Seth Ratovoarison qui ont redonné sa crédibilité à la radio nationale au lendemain de la période socialiste. Mais ce professionnalisme, le ministre Andrianjato semble l'oublier.
Ce serait d'ailleurs le même refus de se plier aux combines que le directeur de TVM a été limogé (Ndrl: Lantomalala Rasata) sans aucun remplaçant jusqu'à présent, l'intérim étant assuré par... le directeur de cabinet, Nivo Ratiarison. En plus des rackets, le ministre et son alter ego auraient mis en place tout un système pour contrôler les finances de l'ORTM. M. Andrianjato aurait ainsi nommé sa propre nièce comme directrice administrative et financière de cet organisme. Dans la foulée, une autre nièce et un neveu auraient été recrutés comme commerciaux de l'ORTM. Et comme la lutte contre le chômage commence par soi-même, un autre neveu aurait été choisi pour animer l'émission matinale « Mazava atsinanana ».
Cette émission remplace celle intitulée « télé matin » qui a été produite par la société ES Média en collaboration avec l'ORTM. Alors que le contrat de production est toujours en cours, le ministre ordonne de le suspendre. L'émission est remplacée sans qu'un contrat avec un autre producteur ait été signé. En clair, aucune recette publicitaire ne serait plus reversée à l'ORTM.
Nous sommes à la fin du mois d'août 2016, et plus personne n'a entendu parler de ce contrat
« On n'a jamais vu pareil à TVM », ajoute le vieux fonctionnaire avec un sourire moqueur. Lui qui connaît très bien le couple Njato-Nivo n'est pas d'ailleurs étonné de ce « nouveau coup ». Le précédent est le contrat signé avec la société CIOA (Centre international d'opportunités d'affaires) pour la construction de 700 logements, destinés aux agents du ministère de la Communication et de ses démembrements. Le contrat a été signé, « au nom de l'Etat malgache », par le ministre et son directeur de cabinet trois mois a peine après leur nomination. Coût de l'opération 10 millions euros qui ont été annoncés financés par une banque locale. Celle-ci nous dit, cependant, ne rien connaître du programme qui devrait démarrer depuis le dernier trimestre de l'année dernière.
En fait, les termes du contrat sont bizarres. Parmi les obligations de l'Etat malgache figure la facilitation des démarches du CIOA en vue de l'obtention de financement à l'intérieur et à l'international. Par ailleurs, « CIOA s'engage à contribuer à hauteur de 50% du programme et l'Etat malgache s'engage à lui trouver une juste compensation proportionnelle à sa contribution ».
Samedi 18 avril 2015, la signature de cette convention a eu lieu au siège du CIOA à l’immeuble « Le Nobel », avenue de l'université, 83160 La Valette-du-Var, près de Toulon en France. Sur la photo: Vonison Andrianjato Razafindambo, Ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions de Madagascar (lunettes à branches noires) et Léon Lucide, Président du CIOA prenant la pose après la signature du contrat. Ce, en présence de Ratiarison Andrianarimanana Nivoarivony, Directeur de Cabinet du Ministre, Ousseni Youssoufou, le représentant commandité de CIOA à Madagascar, et Chantal salinière, cofondatrice de CIOA, épouse de Léon Lucide, en charge de l'administration et des finances du groupe
En tout cas, il n'est pas normal que pour un tel projet que ce n'est pas le ministre chargé de l'Aménagement du Territoire et des Projets présidentiels qui ait signé le contrat au nom de l'Etat malgache. Pareillement, la Seimad aurait bien pu réaliser ledit projet.
Lumière sera certainement faite par les enquêtes sur toutes ces affaires, si les plaintes que les victimes comptent déposer ne connaîtront pas une fin de non-recevoir.
Salomon Ravelontsalama – La Gazette de la Grande, 18 mars 2016
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Ministère de la Communication: Hold-up de Nivo Ratiarison !
Cinq mois déjà que des agents de l’ORTM (Office de la radio et télévision malagasy) se sont plaints des malversations commises par le ministre de la Communication et son directeur de cabinet (lire notre édition du 18 mars 2016: «Télévision malgache: rackettée par son ministre?» ci-dessus). Aujourd’hui, ils n’ont plus à avoir peur de leurs deux anciens collègues devenus leurs patrons contre lesquels ils ont maintenant une preuve irréfutable de leurs malversations.
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Les animateurs de l’émission matinale «Mazava Atsinanana»
Le directeur de cabinet, Nivo Ratiarison, a été, en effet, pris en flagrant délit de détournement. Il s’agit d’une somme de 15 millions Fmg correspondante à des annonces publicitaires de la compagnie de téléphonie Airtel dans l’émission matinale de la Télévision malagasy, «Mazava Atsinanana».
Le paiement s’est fait par un chèque émis le 26 février 2016. Ce n’est que le 15 juin que le chèque est présenté à l’encaissement, après avoir été endossé par Nivo Ratiarison qui l’a versé à son compte personnel.
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C’est pendant la compensation que la banque d’Airtel a relevé une anomalie dans le sens où, pour ce client, un chèque ne peut être endossé que par le seul bénéficiaire inscrit sur le titre de paiement. Le chèque a été rejeté et le pot aux roses découvert.
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Ce chèque confirme que le ministère s’immisce directement dans les affaires de l’ORTM. Et cela corrobore les récriminations des agents des médias publics selon lesquelles le ministre Andrianjato et son directeur de cabinet puisent dans les caisses de l’ORTM. Plus grave encore, ce chèque retourné traduit la détermination de M. Ratiarison de détourner à son profit des recettes destinées à la TVM.
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Des sources informées indiquent que le chèque a été émis par Airtel au nom de Televiziona Malagasy. Le directeur de cabinet aurait ajouté «Mazava Atsinanana» puis a confectionné un tampon de «Televiziona Malagasy Mazava Atsinananana» avec le sceau de la République malgache.
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Pour les juristes, ces agissements peuvent être assimilés à des faux et usage de faux en écritures publiques; faux et usage de faux en écritures de banque; tentative de détournements de deniers publics; confection et usage d'un faux cachet de l'Etat. Ce n’est que deux mois après que les choses ont commencé à bouger en haut lieu. Entre-temps, le ministre est resté silencieux. D’après les connaisseurs, Vonison Andrianjato serait pourtant en parfaite connaissance de cause et ne pourrait lâcher celui avec qui il a fait -et fait- les quatre cents coups.
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Leurs agissements seraient tels que l’ORTM a des difficultés pour payer les salaires de ses agents. Les contractuels ECD n’auraient pas encore reçu leur paie du mois de juillet, malgré les énormes recettes publicitaires de la radio et la télévision nationales.
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Pareillement, c’est afin de perpétuer leur main mise sur la télévision nationale que les deux compères n’ont pas voulu nommer depuis janvier, un directeur de la station après que Lantomalala Rasata ait claqué la porte pour marquer son refus de suivre les ordres du ministre et de son directeur de cabinet devenu, de fait, directeur de la TVM. Outre la main basse sur les caisses de l’ORTM, le couple serait également en train de prendre possession du complexe de l’ORTM à Anosy.
Soavinandriana Itasy est la région natale du ministre Vonison Andrianjato Razafindambo
D’après des agents des stations publiques, le ministre Andrianjato et son directeur de cabinet Ratiarison auraient racheté la station «Space Radio» qu’ils ont renommé «Radio Soa» laquelle aurait pris ses quartiers au 1er étage de l’immeuble d’Anosy. Parallèlement, la partie calcinée de l’immeuble est en cours de réhabilitation par des étrangers sans que personne ne connaisse l’existence et la teneur d’un contrat.
Les agents de l’ORTM ne parlent plus du contrôle des services financiers et comptables de l’ORTM où des proches auraient été nommés. Ces deux responsables ont confectionné la version finale du code de la communication tant controversé. Jusqu’à présent, ils sont couverts par le président Rajaonarimampianina qui ne veut rien entendre des doléances des journalistes. Sait-il vraiment qui sont les gens qu’il protège?
Salomon Ravelontsalama – La Gazette de la Grande, 19 août 2016