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Hery Rajaonarimampianina. Propre révélation de ses vérités reniées

Interview réalisée en décembre 2013, par Afrika.com, avant l’officialisation de son élection en tant que premier président de la IVè république de Madagascar.

Afrik.com: Quelles sont concrètement vos ambitions pour Madagascar?

Hery Rajaonarimampianina: Ma première ambition est de lutter contre la pauvreté. Je veux mettre en place une politique de développement durable et une politique économique inclusive, qui prend en compte toutes les forces vives du pays, car elles doivent participer au redressement du pays. Je veux réinstaurer l’autorité de l’État qui fait défaut depuis de nombreuses années à Madagascar. Je pense aussi que la restauration de la confiance entre les politiques et la population est très importante. Je veux aussi mettre en place une justice impartiale à Madagascar et lutter contre la corruption, ainsi que promouvoir un développement harmonieux de toutes les régions de Madagascar. Il s’agit d’instaurer une décentralisation économique, car on ne peut pas asseoir une véritable démocratie sans développement de l’arrière-pays.

Afrik.com: Mais aurez-vous les moyens de réaliser ce programme, sachant que Madagascar est mis au ban de la communauté internationale et que les bailleurs de fonds ont fui le pays depuis de nombreuses années?

Hery Rajaonarimampianina: Je pense que tout est une question de confiance. Mais je tiens quand même à préciser que les sanctions internationales ne sont pas tombées sous le régime de transition, mais sous le régime de Marc Ravalomanana et de son gouvernement. Ils ont été sanctionnés pour leurs nombreuses dérives et leur gestion calamiteuse du pays. Je serai en mesure de discuter avec les investisseurs et j’ai l’intention de faire revenir les bailleurs de fonds à Madagascar. Je veux leur parler des projets d’avenir que j’ai pour le pays et de mes engagements de politique de bonne gouvernance. Mais il n’y a pas que les bailleurs de fonds qu’il faut convaincre de revenir investir, il y a aussi les investissements directs à l’étranger (les IDE). Je veux donc mobiliser le secteur privé et assurer qu’on va mettre en place un cadre juridique qui leur permettra d’investir à Madagascar en toute sécurité.

Afrik.com: La situation de Madagascar est plus que critique. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, près de 92% des Malgaches vivent avec moins d’un dollar par jour. Pensez-vous avoir suffisamment de capacités pour redresser le pays?

Hery Rajaonarimampianina: J'ai la conviction et les capacités pour redresser Madagascar. Et pour y arriver, je compte mobiliser toutes les forces vives du pays. Depuis 50 ans, Madagascar vit dans la pauvreté, alors que le pays possède beaucoup de ressources naturelles et humaines d’ailleurs. Madagascar a par exemple d’énormes ressources marines qui sont inexploitées.

Afrik.com: Depuis 2009, vous étiez aux commandes du ministère des Finances. Or le bilan de la transition est très négatif. N’estimez-vous pas avoir aussi une part de responsabilités dans la situation actuelle du pays?

Hery Rajaonarimampianina: Mais le bilan de la transition n’a pas été que négatif, il faut quand même être honnête. On ne peut de toute façon pas désigner un responsable de la situation actuelle du pays, car toutes les forces politiques du pays ont participé à la transition. Si le régime de transition a autant duré, c’est parce que les uns et les autres n’ont pas fait ce qu’il fallait faire pour l’organisation d’élections. Mais le Président Rajoelina souhaitait depuis très longtemps que des élections se tiennent.

Afrik.com: Lorsque vous étiez ministre des Finances, une fonction d’envergure, vous n’avez pas réussi à faire bouger les lignes. En quoi cela changera-t-il si vous êtes élu à la tête du pays?

Hery Rajaonarimampianina: D’abord la position que j’avais dans le cadre du régime de transition ne sera pas la même lorsque je serai élu Président. Dans le régime de transition, je n’avais pas un pouvoir particulier pour développer le pays. Mais j’ai quand même effectué des choses positives. La monnaie malgache n’a pas été dévaluée. Durant toute la période de la transition, tous les fonctionnaires ont été payés rubis sur ongle. Et il est vrai que j’ai appliqué une politique de rigueur et d’austérité, mais aussi une bonne gouvernance.

Afrik.com: L’histoire de Madagascar a été troublée par des coups d’État à répétitions. Vous-même n’êtes pas à l’abri d’un renversement si vous êtes élu. Que comptez-vous faire contre cette menace?

Hery Rajaonarimampianina: On n’est jamais à l’abri de ce genre de situation. Je pense que lorsqu’on a le soutien de la population, ce genre de chose ne peut pas se produire. C’est pour cela que je pense que le plus important c’est de rétablir la confiance entre les dirigeants du pays et la population. C’est vraiment ce qui manque à Madagascar. Et c’est une tache à laquelle je vais m’atteler.


Évêques de Madagascar

Nous sommes au mois de novembre 2016, à présent. Trois années sont donc passées et la situation Madagascar a tellement empiré que la justice populaire fait son œuvre face à un État démissionnaire vis-à-vis de la corruption au plus haut niveau et qui minimise les choses par des déclarations à l’encan comme la vente en règle de milliers de kilomètres carrées du territoire national. Qu’est devenu le candidat n° 3 Hery «Vaovao» Rajaonarimampianina, une fois président de la république? C’est pas sorcier: il a tout simplement renié implacablement de ses belles déclarations. Mal entouré, gonflé d'orgueil mal place mais sans aucun cursus de politicien digne de ce nom, mené mais jamais meneur d’homme en se croyant un envoyé de Dieu en personne, il a accompli tout le contraire de ce qui est couché plus haut, noir sur blanc. Qu’est devenu Madagascar? Un état de non-droit, de corruption, d’impunité où, comme l’ont déclaré, récemment, les Évêques de la Grande île: «Nous manquons de sages car la vérité est bannie» (ICI). La population malgache n'a plus confiance en ce système Hvm basé sur des mallettes bourrées d'ariary, des intimidations, des arrestations arbitraires, des graves entraves à la liberté d'expression, de la corruption flagrante de dirigeants jamais punis mais plutôt bien récompensés au contraire (ICI). Lisez ailleurs, sur Internet, pour en avoir une idée concrète et précise. Et c'est cette information en temps réel et sans frontières que ce pouvoir ne pourra jamais «dictatoriser».

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY pour les archives historiques de www.madagate.org

Source: http://chardon-ardent.blogspot.com

Mis à jour ( Dimanche, 13 Novembre 2016 12:51 )  
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