Au début (2013) association sans but vraiment précis, mais uniquement créée par consonance avec le prénom de celui qui appauvrira Madagascar en moins de 5 ans (la Grande île est bel et bien devenue le 4ème pays le plus pauvre du monde en cette année 2018, le parti HVM pour Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (Force(s) nouvelle(s) pour Madagascar) (créé officiellement en mai 2014), n’est rien d’autre qu’un dépotoir de quelques partis malgaches plus ou moins majeurs existant ou ayant existé. Ce dossier démarre à partir de 1975, il y a 43 ans déjà , mine de rien. Pour le volet «Archives historiques» et pour votre culture personnelle, je vous les présente, aujourd’hui.
Les politiciens encore vivants, qui ont rejoint le HVM, les reconnaîtront, se reconnaîtront car ils en ont fait partie durant les républiques malgaches qui ont défilé. Puis beaucoup se sont … défilés pour filer vers l’incognito. Dans le « tas », vous saurez qui sont restés fidèles, qui ont retourné mille fois leur veste pour des intérêts financiers personnels. En passant, les partis « historiques » avant le 13 mai 1972 sont: le PSD (Pisodia ou Parti social démocrate) créé le 28 décembre 1956, à Mahajanga, par Philibert Tsiranana, André Resampa, Tsiebo Calvin, Etono, Jean-Jacques Nataï, Célestin Aridy, Laurent Botokeky, Eugène Lechat, Rakotondrazaka, Emmanuel Rakotovahiny et René Rasidy; l’AKFM (Antoko ny Kongresy ho an’ny Fahaleovantenan’i Magadasikara ou Parti du Congrès pour l’Indépendance de Madagascar) du pasteur Andriamanjato Richard Mahitsison et de la grande militante Gisèle Rabesahala; le MONIMA (Madagasikara Otronin’ny Malagasy ou Mouvement National pour l’Indépendance de Madagascar) de Monja Jaona.
Le saviez-vous ? Manandafy Rakotonirina, Tovonanahary Rabetsitonta, Gabriel Rabearimanana, Willy Léonard, Samuel Ralaidovy, et même, paraît-il, Hery Rajaonarimampianina, ont fait leur premier pas de militants au sein du MONIMA. Notons qu’à l’issue de son congrès de 1986, le pasteur Andriamanjato a quitté l’AKFM tout court pour créer l’AKFM FANAVAOZANA (Renouveau). Dès lors, Gisèle Rabesahala s’occupera du parti AKFM KDRSM (Kongresy Demokratikan'ny Revolisiona Sosialista Malagasy ou Congrès démocratique de la révolution socialiste malgache) jusqu’à son décès le 27 juin 2011.
Par ailleurs, l’Histoire oublie souvent l’existence de trois partis créés sous la première république et qui sont :
Le PDCM (Parti Démocrate Chrétien de Madagascar), fondé par feu Alexis Bezaka, maire de la ville de Toamasina durant la première république et la première partie de la troisième; le MDC (Mouvement des Démocrates Chrétiens), créé par Jean-Jacques Rakotoniaina, ancien chef de la province d’Antananarivo. Ce parti participera à la naissance du mouvement de contestation de 1990; l’UDECMA (Union des Démocrates Chrétiens de Madagascar). Dirigé par Solo Norbert Andriamorasata, il fera partie du FNDR (Front National pour la Défense de la Révolution) sous Didier Ratsiraka. Le point commun de ces trois partis est qu’ils revendiquent tous leur affiliation à l’IDC (Organisation politique Internationale démocrate-chrétienne devenue Internationale démocrate centriste à partir de 1999).
1975. C’est l’année de la création de l’AREMA (Avant-garde de la Révolution Malgache) par Didier Ratsiraka. Les membres originels : Rakotovao Razakaboana, Léon Rajaobelina, Armand Ramambazafy, Théophile Andrianoelisoa, Ravaojanahary Charles, Lucien Xavier Michel Andrianarahinjaka, Justin Rakotoniaina, Simon Pierre, Ralahady, Ignace Rakoto, Georges Ruphin, Voantio Tsifanahy, Aristide Velompanahy, Christian Rémi Richard, Randrianasolo, Zeny Charles, Bedo Joseph, Jean Bemananjara, Lahady Samuel, Moïse Rakotosihanaka, Jean-Jacques Séraphin, Ampy Augustin Porthos, Rémi Tiandraza, Jean-Pierre Totobesola, Zasy Lucien, Henri Victor Boanoro, Indrianjafy Georges Thomas, Rantoanina Albert, Rajaofera, Razafintsalama, Dahy Adrien.
Dans le cadre de la Charte de la révolution et le petit livre rouge, la structure suivante a été mise en place, avec des membres désignés par l’amiral Didier Ignace Ratsiraka, représentant leur parti respectif :
Conseil Suprême de la Révolution (CSR). Les conseillers originels :
Manandafy Rakotonirina, Jaotombo Ferdinand, Indrianjafy Georges Thomas, Ralaidovy Samuel, Andriamanjato Richard, Razanabahiny Marojama, Mampila Jaona, Fiakara Jean Ferlin, Maro Raymond, Mora Etienne, Rakotoniaina Justin, Razafintsalama Gabriel, Andriamorasata Solo Norbert, Monja Jaona, Ratsifeherana Arsène, Randriatanany Jean de Dieu, Rakotomavo Bruno, Rakotovao Razakaboana.
1991. C’est l’année de la création du Mouvement des Forces Vives («Hery velona») qui se sont scindées en deux :
Hery Velona Rasalama (HVR), composé des partis politiques et associations politiques suivants : UNDD (Union Nationale pour le Développement et la Démocratie), AKFM Fanavaozana, PRM (Parti républicain de Madagascar), VVSV (Vahoaka Vonona Sahy Vanona ou Peuple prêt, décidé, citoyen), MDC, PSD, RPSD (Rassemblement pour la social-démocratie). Créé par Voninahitsy Eugène, c’est une émanation et même une scission d’avec le PSD de Tsiranana.
Hery Velona Madagasikara (HVM) formé essentiellement par le MFM fondé par Manandafy Rakotonirina en mai 1972... Actuellement, Manandafy est conseiller dans le régime… HVM du Hery Vaovao…
Le 11 avril 1991 est créé le bureau des Forces Vives dénommé Conseil National des Forces Vives ou CNFV. Président: Albert Zafy qui avait fondé le parti UNDD ; Vice-présidents: Francisque Ravony, Honoré Razafindramiandra, David André Silamo. Il sera suivi de la création du département politique du HVR. Président: Richard Andriamanjato. Pour le HVM, le parti VSM viendra grossir les rangs du MFM.
Après le carnage du 10 août 1991, un gouvernement insurrectionnel est créé. Président: Général Jean Rakotoarison dit Voay Be, Premier Ministre: Albert Zafy. Membres: Andriamanjato Richard, Andriamanjato Bao, Manandafy Rakotonirina, Francisque Ravony, Rakotomandimby E., Betiana Bruno, David A. Silamo, Razafindramiandra Honoré, Raveloson Constant, Voahangy, Jeanine Rambeloson Jeanine, Emilson, Jonarivelo.
Après quelques semaines de résistance du régime AREMA, une convention politique est signée le 30 octobre 1991 à l’Hôtel Panorama à Andrainarivo qui a abouti à la création de la HAE (Haute autorité de l’État) et du CRES (Conseil de réflexion Economique et Social). Voici les structures et les principaux acteurs de cette 4ème période de transition qu’a traversé la Grande île :
HAE. Président : Albert Zafy (UNDD). Quatre Vice-présidents : Razanabahiny (MMSM), Roger Ralison (HVR), Jules Razafindrakoto (HVM), Honoré Razafindramiandra (HVR). Membres : Abdillah, Clément Charles Séverin, Rakotovao Razakaboana, Félicien, Razanabahiny Marojama, Roger Ralison, Jean Rakotoarison, Rabenindrainy Ramanoelison, Rakotomandimby, David André Silamo,
HCC (Haute cour constitutionnelle). Président : Ratsirahonana Norbert Lala
CRES. Co-présidents : Andriamanjato Richard et Manandafy Rakotonirina. Quatre vice-présidents dont Tantely Gabrio Andrianarivo, ancien Premier ministre, et 130 membres nommés en janvier 1992.
Gouvernement de transition. Premier ministre: Guy Willy Razanamasy. Vice-premiers Ministres: Francisque Ravony, Ramangasoavina Alfred. Membres : Marson Evariste, Betiana Bruno, Beharivo, Rabevohitra Gérard, Jonarivelo, Razafindrandriatsimaniry Dieudonné, Rabenoro Césaire, Damasy Andriambao, Marcel Aimé, Rakotovahiny Emmanuel, Ramakavelo Désire Philippe, Vestalis, Latimer Rangers Andrianasolo.
Des mouvements des Forces Vives confondues sont nés de nouveaux partis politiques malgaches à partir de l’année 1990. Pêle-mêle :
AVAMAMI, créé par Francisque Ravony. Parti regroupant quelques pro-Zafy qui ne voulaient pas intégrer l’UNDD, dont notamment Serge Zafimahova, Alexandre Beranto, Athanase Tongavelo et Adolphe Rakotomanga; GRAD ILOAFO (Groupe de réflexion et d’action pour le développement Feu sacré) de Rabetsitonta Tovonanahary, André Rasolo et Manasse Isoavelomandroso: LEADER FANILO (Libéralisme Économique et Action Démocratique pour la Reconstruction nationale) de Herizo Razafimahaleo; MASTERS d’Alain Ramaroson. Ce parti regroupait les éléments des Forces Vives sans étiquettes qui devait le soutenir lors de l’élection présidentielle de 1996; GLM (Groupement libéral de Madagascar) de Tovo Ratovoarison, Bernard Ravelonjato, Julien Radanoara et Nirina Ratsimamanga; CSDDM (Comité de soutien pour la démocratie et le développement à Madagascar) de Francisque Ravony et Serge Zafimahova; Mouvement Fédéraliste de Henri Lecacheur, Victor Sikonina et Tabera Randriamanantsoa et Julliard; FARIMBONA HO AN’I MADAGASIKARA (Cercle unifié pour Madagascar) co-fondé par Henry Rasamoelina, Betiana Bruno, Pierre Andrianantenaina et Perle Rasoloarijao; PRM (Parti Républicain de Madagascar) fondé Par Ralison Roger; VVSV fondé par Daniel Ramaromisa. Le sigle s’est inspiré du mouvement VVS (Vy Vato Sakelika, mouvement de contestation durant la période coloniale); FIHAONANA (Rencontre), plateforme autour de Guy Willy Razanamasy alors Premier Ministre de la transition. Il s’agit, en fait, plus d’une association que d’un parti politique constituant l’extension nationale du groupement pro-Ratsiraka Iarivo Mandroso qui avait soutenu Razanamasy lors de son accession à la mairie d’Antananarivo; TEZA créé par Moxe Ramandimbilahatra, transfuge de l’AKFM Fanavaozana, après que le pasteur Andriamanjato Richard a rejoint le camp de Ratsiraka. Jean Louis Rakotoamboa en est l’actuel président national; AVI (Asa Vita no Ifampitsarana signifiant que c’est à l’œuvre qu’on reconnaît l’artisan) créé par Norbert Lala Ratsirahonana, président de la HCC puis nommé Premier Ministre et candidat à une élection présidentielle.
TIM. Il s’agit du parti émanant de l’association du même nom Tiako i Madagasikara ou J’aime Madagascar. Il a été créé le 3 juillet 2002, après que son fondateur Marc Ravalomanana a été reconnu vainqueur de l’élection présidentielle du 16 décembre 2001 contre Didier Ratsiraka.
TGV (Tanora malaGasy Vonona ou Jeunes Malagasy prêts pour aller de l’avant). Association créée le 3 décembre 2007 par Andry Rajoelina qui allait se porter candidat à la Mairie d’Antananarivo. Elu en battant à plate couture Hery Rafalimanana, le poulain TIM du président Marc Ravalomanana au pouvoir, il transforma l’association en parti politique. Il comptait se présenter sous ce label à l’élection présidentielle de 2013 mais il a été interdit par le tristement célèbre « Ni… ni » imposé par la communauté internationale qui, pour la prochaine présidentielle, l’interdit… Madagascar indépendante et souveraine, dites-vous?...
MAPAR (Miaraka Amin’ny  Prezida Andry Rajoelina ou Ensemble avec le président Andry Rajoelina). C’est une plateforme réunissant diverses entités politiques, qui a présenté des candidats aux élections législatives du 20 décembre 2013. Certains n’ont pas respecté le mandat impératif…
Et les autres diriez-vous ? Je répondrai: quels autres? Pourquoi mettre en valeur des particules à membre unique? Et, en ce qui concerne l’actuel parti Hvm, il vous suffit de revoir les noms dans ce dossier et vous en aurez fait le contour: un mercenariat institutionnalisé grâce à Jean Eric Rakotoarisoa, mecton qui a contribué au bordel politique actuel. Ajouté à cela, ce que je peux dire c’est que les gens du premier cercle du couple Hery Rajaonarimampianina et Voahangy Randriamanana, n’ont aucun cursus politique. Des gens « neufs » (vaovao), diront les imbéciles. Mais cela signifie qu’ils n’ont jamais été formés et/ou préparés à diriger une nation. Cela su (du verbe savoir, les gars !), il ne faut donc plus s’étonner de cette vente à l’encan de tout le pays; de la paupérisation avancée; de la corruption généralisée et de l’insécurité «amiralisée» prévalant. Et le Hery vaovao pense se représenter pour finir son œuvre génocidaire. Vous savez quoi? Un adolescent m’a récemment déclaré d’une voix désespérée: le monde où nous vivons est formé de cinq grands continents. Mais pourquoi a-t-il fallu que Hery Rajaonarimampianina naisse à Madagascar? Cette question est terrible, n’est-ce pas?
Dernière info, avant la mise en page de ce dossier: figurez-vous que l’ami Rivo Rakotovao a démissionné de son poste de Président national et que le HVM s’appelle désormais Herin’ny Vahoaka Mandroso ou Force(s) du peuple se développant. C’est incroyable mais vrai !
Dossier de Jeannot Ramambazafy également publié dans « La Gazette de la Grande île » du samedi 28 juillet 2018