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Home Vie politique Dossier Hery Rajaonarimampianina. Après lui, le déluge de dettes et le désert halieutique !

Hery Rajaonarimampianina. Après lui, le déluge de dettes et le désert halieutique !

Ils ne sont qu’une dizaine de bateaux-usine battant pavillon chinois sur la photo. Multipliez par 33 et vous aurez une idée du massacre qui attend les populations halieutiques malgaches

Certes, il a daigné démissionner le 7 septembre 2018 avec des larmes de crocodile du pur style Onitiana Realy… Qui ? Ben, c’est l’ex-ministre du dépeuplement qui a chialé au micro, en voyant ses damnés de la terre à Ambovombe, face au Kere (famine). Une autre histoire. Mais revenons à notre z’héros du jour : l’ex-filoha voafidim-bahoaka, Hery Martial au nom d’ancien président de la république, le plus long du monde. Ce, à propos de son ultime martingale politocarde. Pour les pas très cultivés, sachez qu’une martingale est une technique permettant d'augmenter les chances de gain aux jeux de hasard. Du coup, le tome 2 de son « unsuccess story » va prendre un retard dans sa publication. En passant, je rappelle que le tome 1, intitulé « Madagascar 2014-2016 : sous le sceau de Lucifer », est toujours disponible sur amazon.com ou amazon.fr

Les 3 et 4 septembre 2018 s’est tenu en Chine le 7e FOCAC (Forum on China-Africa Cooperation), en français FCSA pour Forum sur la Coopération sino-africaine. Où l’on parle plus anglais et chinois que la langue de Molière… Et c’est en marge de ce 7è FOCAC que l’ultime martingale de l’ex-président Hery Rajaonariampianina a pris place, avec comme cartes Hugues Ratsifeherana et Miao Jirong. Qui c’est ? Vous le saurez plus loin. Mais, je préfère vous avertir : ce dossier vous fera poser plus de questions que ne vous éclairera sur les zones d’ombre très sombres. Mais il importait de coucher sur papier, donc noir sur blanc, l’ultime haute trahison envers sa nation et son peuple d’un personnage qui, le 24 septembre 2018 à l’hôtel Hilton Midtown, à Manhattan New York, a reçu via son intérimaire, Rivo Rakotovao, le « Prix d’Excellence pour le Développement Africain » (ne ricanez pas !), décerné annuellement par la revue londonienne « African Leadership Magazine ». United Kingdom is so far…


Au premier plan, de g. à dr.: Hugues Ratsiferana, Miao Jirong, Eric Randrasana. Au fond, au centre : Hery Rajaonarimampianina encore président de la république au moment de la signature de cet accord assassin

Le 6 septembre 2018, plusieurs médias d’ici et d’ailleurs reçoivent le communiqué suivant :

Communiqué de presse

Pékin (République Populaire de Chine), le 5 septembre 2018 - Un accord-cadre entre l’Agence Malagasy de Développement Economique et de Promotion des Entreprises (AMDP) et le consortium TAIHE CENTURY INVESTMENTS DEVELOPMENTS CO. LTD a été signé ce jour à Pékin, en présence de S.E.M Hery RAJAONARIMAMPIANINA, Président de la République de Madagascar.

Le partenariat a été signé entre M. Hugues RATSIFERANA, Directeur général de l’AMDP et M. MIAO Jirong, représentant le consortium TAIHE CENTURY INVESTMENTS DEVELOPMENTS CO.LTD.

Six projets structurants pour Madagascar sont envisagés à l’horizon 2025, dans le domaine de la pêche, de l’aquaculture, de la lutte contre la pêche illégale, des chantiers navals et de centres de loisirs, ainsi que d’un centre de formation. Sur dix ans, le montant de l’investissement prévu par le consortium est de 2,7 milliards d’USD.

Une première phase de trois ans doit démarrer avant la fin de l’année 2018, avec la création de plusieurs sociétés représentant un premier investissement de 700 millions USD. Sur la première société de pêche côtière, une flotte de 330  navires est prévue, représentant 3.600 emplois directs à court terme.

Le Président de la République (Ndlr : 2 jours avant sa démission) a déclaré : « Cet accord cadre est un dossier très important pour Madagascar, avec un impact immédiat pour l’économie du pays. Le développement de notre économie maritime est l’un des sept moteurs de croissance de Fisandratana 2030, le plan de transformation de l’économie à l’horizon 2030. Pour nos partenaires chinois, cet accord cadre s’inscrit également dans une dynamique globale : les nouvelles routes de la soie passent par Madagascar ! ».

Le Président de l’AMDP, Hugues RATSIFERANA ajoute : « C’est toute une industrie et une filière qui se structure grâce à cet accord. De la formation à l’emploi direct, ce partenariat est une opportunité unique pour l’économie malagasy. À terme, nos études montrent qu’un bassin de 300.000 personnes bénéficiera de cette nouvelle dynamique à Madagascar »./.

Nous ne jetterons pas la première pierre à ce Miao Jirong et d’autres Chinois très contents de faire affaires (et non d’avoir affaire) avec des dirigeants malléables aux billets verts. Mais jetons un œil sur cette Agence Malagasy de Développement Économique et de Promotion des Entreprises ou AMDP.

Paris, 14 septembre 2016. Cadre et lieu de naissance de l’AMDP.

C’est le 14 septembre 2016, à l’issue de la première « Journée de la Francophonie Economique et Numérique », qu’a été mise en place cette AMDP. « Mettre fin au paradoxe malgache en capitalisant sur l’espace économique francophone ». C’était l’objectif principal de cette agence, annoncé par son Président Steve Gentili et son Directeur Général, Hugues Ratsiferana, en fin de soirée, au siège de l’OIF à Paris, devant l’assistance qui avait participé à cette Journée de la Francophonie économique et numérique. Pour l’AMDP, « Madagascar vit un paradoxe ». Les ressources naturelles exceptionnelles et les formidables atouts pourraient structurer une économie solide, diversifiée et créatrice de richesses. Or, le pays reste confronté à la pauvreté. Ainsi, Madagascar doit créer de la valeur pour tous et transformer sur place son « pactole naturel ». C’est la vocation de l’Agence Malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de lutter contre la pauvreté, grâce à une croissance inclusive dans le cadre du Programme général de l’État (PGE) et du Plan national de développement (PND) 2015-2019.

Le comble du ridicule, qui ne tue plus de nos jours, se situe dans la chute du discours présidentiellement rajaonarimampien, à l’adresse de Michaëlle Jean, Sg de l’OIF, ce même 14 septembre 2014 : (…) Aussi voudrais-je, en terminant, exprimer ma reconnaissance à vous-même, Madame la Secrétaire Générale, et à toute l’OIF, pour avoir porté sur les fonts baptismaux aujourd’hui et ici même cette Agence de mise en valeur effective de la coopération entre Madagascar et la communauté Francophone. Longue vie à l’Agence Malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises et bon travail au service d’une croissance partagée et d’un développement responsable ! (…).

TOUS LES MEMBRES DE LA PLANÈTE AMDP AU 18 SEPTEMBRE 2016.

Sont-ils tous complices de cette mise à mort annoncée de la faune marine de Madagascar ? Il est certain que… certains ont quitté le navire depuis longtemps car seuls les imbéciles ne changent pas d’idée :

Conseil d'Administration
Steve Gentili (Président du FFA -Fonds francophone des affaires), PCA
Hugues Ratsiferana (Président du CNO -Conseil national d'orientation)
André Lenquette
Gaston Ramenason
Florence Brillouin
Elia Ravelomanantsoa
Eric Rakoto-Andriatsilavo

Lovatiana « Lova » Mickaël Rakotoarimanana (fils de l’ex-président de la république Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana)

Membres associés
Salim Ismaël (Groupe Socota)
Panayotis Taloumis (Groupe Taloumis)
Claudia Pages (Exofruimad)

AMDP Branche Madagascar
Fredy Rajaofera "Dadou" Andriambelo, Président du Comité de Pilotage

Partenaires opérationnels
Xavier Bertrand (Positive Planet)
David Syed (Orrick)
Yun Ma (Orrick)
Adrien Guidet (Orrick)
Philippe Grandjean (35° Nord)
Romain Grandjean (35° Nord)

Comité exécutif

Hugues Ratsiferana, DG
Jaona Ravaloson, DG Délégué
Sylvia Pages
Raphaël-Ange Prebay
Mamisoa Razanajatovo

Depuis longtemps attirés par l’odeur des billets verts, voilà que Hery en fin de puissance et Hugues qui croit être sur orbite, bifurquent loin des résolutions francophones pour rejeter PGE et PND préétablis et ayant eu l’aval des deux chambres des représentants du peuple, pour se lancer vers une aventure qui va mal se terminer pour les réserves halieutiques du canal du Mozambique et du territoire maritime malgache de l’océan Indien. Et, effectivement le fameux « fisandratana 2030 » sera un plan qui va très rapidement transformer la mer entourant la Grande île en eau salée sans plus aucun poisson, bien avant l’horizon 2030. Car, avec une flotte de 330  navires (usines, n’en doutons pas) il ne faut pas être trop optimiste sur les chances de survie des poissons qui peuplent les eaux territoriales malgaches.

Sur le plan purement administratif, face donc à cette ADMP de Môssieur Hugues Ratsifeherana -qui traine des tas de casseroles-, à qui et quoi servent alors le ministère de la Pêche, les députés, les sénateurs, la Constitution de Madagascar même ? Toutes ces questions ont été soulevées par la CFFA-CAPE (Coalition for Fair Fisheries Arrangements - Coalition pour des Accords de Pêche Équitables) dans un texte écrit, le 24 septembre 2018, par André Standing, Advisor de CFFA depuis 2010. Larges extraits.

Début septembre, Hery Rajaonarimampianina, président de Madagascar, a assisté au Sommet de Beijing du Forum sur la coopération Chine-Afrique. Il a été annoncé lors de cette visite que les deux pays avaient finalisé un accord d'investissement de dix ans conclu entre l'Agence malgache pour le Développement économique et la Promotion des Entreprises et le consortium d'entreprises chinois Taihe Century Investments Developments Corporation. C'est un accord qui entre dans le cadre de l'initiative de l'économie bleue de Madagascar.

Les détails publiés de l'accord d'investissement restent limités. Selon des sources malgaches, le président a négocié l'accord sans consultation de l'administration, du parlement ou de la société civile, et les principaux partenaires de développement du pays, notamment la Banque mondiale et l'UE, n'étaient pas non plus au courant. Pourtant, ce que nous savons à ce jour suggère que l'accord d'investissement pourrait être problématique pour le pays, en particulier pour le secteur de la pêche artisanale.

UNE ÉCONOMIE BLEUE DURABLE?

Selon un communiqué de presse, l'accord de 10 ans s'accompagne d'une promesse d'investissement de la société Taihe pouvant atteindre 2,7 milliards USD. On ne sait pas exactement comment cet argent sera utilisé, bien qu'il soit décrit que les fonds iront à la construction d'infrastructures de pêche, au soutien de la gestion de la pêche et à la lutte contre la pêche INN. Une partie de l'investissement ira également à un projet de reboisement du bambou. En contrepartie, le consortium chinois sera autorisé à déployer jusqu'à 330 navires dans les pêcheries côtières. Le communiqué de presse affirme de manière audacieuse que l’accord verra à terme la création de 10.000 nouveaux emplois.

Un représentant d'un secteur de la pêche artisanale souligne que: «l'État est en train de dépouiller les pêcheurs côtiers de leur raison de vivre». Non seulement il est préoccupé par le nombre de bateaux, mais il souligne également que les 3.600 emplois promis à court terme ne représentent que 3% du nombre de pêcheurs artisanaux qui vivent de ces ressources halieutiques et qui éprouvent déjà de grandes difficultés à joindre les deux bouts. « Amener plusieurs centaines de navires entraînerait la disparition des 100.000 petits pêcheurs de l’île et de leurs familles! Cela va créer du chômage, de l’insécurité et un risque accru de conflits entre les communautés. Dépendant du type de bateaux qui viendraient, il faut craindre une dégradation des habitats des poissons, et une surexploitation. En effet, nous ne disposons que d’un ou deux bateaux garde-côtes opérationnels ». Il craint également que cet accord ne profite qu’à une poignée de personnes, la corruption mettant en péril l’avenir de communautés de pêcheurs entières.

La signature de cet accord intervient également au moment où le pays se rapproche des élections présidentielles, en novembre. L'accord peut être une tentative de montrer au pays que le président, qui est candidat à sa réélection, apporte des investissements étrangers indispensables. Madagascar reste l'un des pays les plus pauvres du monde (…).

(…) La question de savoir si les entreprises chinoises amèneront le plein quota de nouveaux bateaux reste incertaine, et personne ne sait avec certitude quels types de navires seront impliqués et quelles espèces seront ciblées. Néanmoins, un accord-cadre autorisant 330 navires représente un apport considérable à la capacité de pêche globale dans le secteur de la pêche.

Il est également peu probable que les 2,7 milliards USD se matérialisent intégralement. Des engagements similaires ont été pris lorsque la Mauritanie a consenti un investissement de 100 millions USD de la société d’État chinoise Poly HonDone en 2011. Ce contrat a été négocié par le président sans consultation, et l’accord d’investissement n’a été publié que par une fuite dans la presse. Bien que la société ait apporté son quota complet de 100 navires en Mauritanie, il n’existe pas de preuves que cet accord a créé de nouveaux emplois pour les locaux ou des investissements massifs dans les pêcheries locales. En effet, les informations sur les activités de la société chinoise restent étroitement surveillées par les autorités mauritaniennes, qui ont également accordé des dérogations pour que l'entreprise exporte du poisson sans la surveillance habituelle du gouvernement. C'est un exemple que ceux qui protestent contre le nouvel accord à Madagascar devraient examiner attentivement.

IMPLICATIONS POUR LES PARTENAIRES DE DÉVELOPPEMENT ET L'UNION EUROPÉENNE - UE

Pour les partenaires au développement, qui ont fourni à Madagascar des millions au fil des ans pour améliorer la gestion de la pêche, l'annonce doit être profondément préoccupante. Des événements similaires ont eu lieu dans d'autres pays. Outre la Mauritanie, il y a quelques années, le président du Mozambique a conclu un investissement secret d'un milliard de dollars dans le secteur de la pêche au thon, ce qui a conduit ses partenaires au développement à suspendre temporairement l'aide au pays.

Pour l'UE, la situation à Madagascar est extrêmement sensible. L'aide au développement et les accords commerciaux ont été suspendus en 2009 en raison de la destitution inconstitutionnelle du président élu démocratiquement. Les sanctions ont été levées en 2014 et l'UE a par la suite engagé plus de 500 millions d'euros dans ce pays jusqu'en 2020, ainsi que des programmes de développement de la pêche, notamment Smartfish.

Parallèlement, la Commission européenne entame actuellement des négociations en vue du renouvellement de son accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable avec Madagascar. Le protocole d'accord précédent, couvrant la période 2014-2018, valait plus de 6 millions d'euros, dont près de la moitié était destinée à améliorer la gestion des pêches. Cependant, la finalisation d'un nouveau protocole devra être fondée sur la transparence totale du gouvernement malgache sur ses accords de pêche existants avec d'autres pays et entreprises étrangers.

Il est donc primordial que le gouvernement de Madagascar réponde aux appels à publier tous les détails de ce nouvel accord d'investissement, et que le Parlement, la société civile et les partenaires au développement aient la possibilité d'examiner cet accord avant de pouvoir progresser plus loin. Sans cet engagement, l'idée que les dirigeants du pays appuient une «économie bleue» durable doit être considérée comme douteuse.

Dossier de Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans « La Gazette de la Grande île »

Mis à jour ( Dimanche, 21 Octobre 2018 17:25 )  
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