Après avoir trahi Andry Rajoelina, Hery Rajaonarimampianina a trahi son pays en le vendant aux plus offrants, et son peuple en lui mentant près de quatre ans durant
Démissionnaire, le 7 novembre 2018, de son mandat présidentiel commencé en janvier 2014, Hery Rajaonarimampianina n’a toujours pas compris qu’il est le seul et unique maître d’œuvre de la relégation de son propre pays à la 4ème place des nations les plus pauvres de la planète. Ce, en moins d'un lustre. Où étaient tous ceux dont il a eu le plaisir sadique à accuser gratuitement à chacune de ses sorties inaugurales, uniquement théâtrales sans plus? Je parle des anciens présidents élus Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Marc Ravalomanana. Mais également Andry Rajoelina, celui qui l'a nommé ministre des Finances et du Budget pour toute la période transitoire 2009-2014. Qu’ont-ils eu à voir dans la mauvaise gouvernance rajaonarimampienne teintée de corruption généralisée, d’abus de pouvoir de toutes sortes et de vente de la Terre-des-Ancêtres à des étrangers, pour quelques misérables ariary de plus ?
Jusqu’au bout, ce président élu, pas comme les autres, aura entretenu une situation si floue depuis le début, qu’il a terminé son mandat en ayant donc bien ancré Madagascar sur le quai du 4ème pays le plus pauvre du monde. Exploit d'un recul d’une place, effectué en une année seulement, de 2017 à 2018. Mais les racines de son incompétence proviennent de lui-même si l’on remonte en 2016.
Ainsi, en juin 2016, le président Hery Rajaonarimampianina était l’invité de Tokunbo Salako, dans l’émission « The Global Conversation » sur Euronews. Ci-après des extraits de l’interview en anglais traduits en français.
Tokunbo Salako: Monsieur le Président, vous avez traversé deux années difficiles, comment vous sentez-vous ?
Hery Rajaonarimampianina: « Je me sens engagé, engagé davantage pour le bien de la population malgache, pour le bien de ce pays. Aujourd’hui, le plus important pour moi c’est la détermination d’aller de l’avant, de sortir ce pays et sa population de la pauvreté, d’amener un développement, d’exploiter les ressources qu’il y a dans ce pays pour le bien de sa population ».
TS: Avez-vous toujours eu l’ambition de devenir Président ?
HR: « Non je n’avais jamais pensé en 2009 à être président, moi je pensais tout simplement que j’avais une responsabilité lorsque j’étais ministre des Finances et du Budget. C’était une grande responsabilité, et je crois que c’était déjà l’occasion pour servir le pays. Par la suite, je suis devenu Président, donc cela me donne encore l’occasion de servir un peu plus. Et puis comme je suis jeune, réfléchir à ce pays, le bien de ce pays, la formation que j’ai eue, la profession que j’ai exercée, mais tout cela à mon avis ce sont ce que j’appellerais le socle qui ont forgé un homme ».
Franchement, sait-il de quoi et de qui il parle ou bien a-t-il réellement une case en moins? Après 2016, il faut encore remonter le temps de deux ans pour être définitivement convaincu que Hery Rajaonarimampianina est vraiment dérangé du cerveau. Ci-après sa définition personnelle de l'État de droit, qu'il a révélée lors d'un point de presse au siège de l’Union européenne à Bruxelles, le 3 avril 2014. Mais avant cela, voici la définition de l’État de droit selon les Nations Unies :
Définition: « L’ONU définit l’État de droit comme un principe de gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions et des entités publiques et privées, y compris l’État lui-même, ont à répondre de l’observation de lois promulguées publiquement, appliquées de façon identique pour tous et administrées de manière indépendante, et compatibles avec les règles et normes internationales en matière de droits de l’homme ».
Application : La promotion de l’État de droit aux niveaux national et international s’inscrit au cœur de la mission de l’Organisation des Nations Unies. Il est indispensable de respecter l’État de droit si l’on veut instaurer une paix durable au sortir d’un conflit, assurer efficacement la protection des droits de l’homme et réaliser des progrès économiques soutenus et le développement.
A présent, voici ce qu'est l'État de droit selon l'ex-président Hery Rajaonarimampianina plus ignare que jamais et que quiconque :
« Vous savez, lorsqu’on parle d’État de droit, c’est un ensemble de démarches, de structures, heu, à mettre en place. Heu, un des volets dont j’ai parlé tout à l’heure, heu, c’est la remise, heu, heu, sur les rails d’une justice impartiale, heu, et équitable, donc, heu, à ce titre, y’a déjà des activités de, heu, je veux dire, de formations qui seront mises en place avec le personnel de la justice, heu, à tous les niveaux ; la mise en place, heu, d’un certain, heu, organisme de contrôle heu, au niveau de la justice qui permet de, de, je veux dire, de réguler de manière, heu, beaucoup plus équitable les décisions qui sont rendues et les comportements de tous les agents au niveau de la justice. Ce n’est qu’un exemple. Il faut remettre aussi, heu, je veux dire heu, sur les rails, heu, l’organisme qui gère, heu, la lutte contre la corruption. C’est un dispositif important pour asseoir un environnement, heu, sécurisé. Donc, nous sommes en train de voir l’autonomie, l’indépendance de, heu, de cet organisme, heu, mais il y aussi, et surtout, la remise en place de l’autorité de l’État, à travers l’administration ; à travers, heu, heu, différentes, heu, institutions qui seront mises en place. Donc, voilà quelques exemples, me semble-t-il, qui sont importants pour, heu, revenir à l’État de droit, heu, et notamment, heu, le respect des lois. Je, heu, j’avais toujours dit que, y’aura pas d’impunité. Et çà je pense que c’est un engagement fort de la part du pouvoir. Pour mettre en place l’État de droit, çà devrait commencer par les dirigeants ».
Inutile de revenir encore sur les quatre dernières années jalonnées par la montée en puissance de la corruption à tous les niveaux sous le règne de Hery dernier. Ce qui a permis la vente à l'encan du pays tout entier, mais en privé, et la paupérisation de la majorité du peuple. Sincèrement, quel Malgache sensé va encore vouloir voter pour un tel individu complètement déjanté par l'amour d'une jeunesse en seconde main ? Plus moi en tout cas. Et les Malgaches des régions -parfaitement au courant de l'incompétence et l'inconsistance de ce personnage qui a trahi celui avec qui il se retrouve en concurrence dans l'actuelle course à la présidence de la république- commencent à réagir. en le huant spontanément dans les meetings où ce candidat n°12 ose encore faire des promesses sur celles qu'il n'a jamais tenu ou encore en vantant des projets ne lui appartenant même pas.
Au final, il n'aura que ce qu'il mérite : un sévère verdict des urnes extrêmement loin des 15% qu'il a engrangé au premier tour en 2013. Malgré toutes les tentatives de reculer sa déchéance totale en cette année 2018.
Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans « La Gazette de la Grande île » du samedi 20 octobre 2018