Après ses déclarations à Beloha Androy, en février 2016, il y a 5 ans, Hery Rajaonarimampianina a démontré qu’après deux ans de pouvoir, il a profondément été atteint du syndrome de Procuste. Qu’est-ce ?
Le syndrome de Procuste tire son nom d’un aubergiste de la mythologie grecque qui allongeait de force ceux parmi ses hôtes qui ne rentraient pas dans le lit qu'il leur proposait, et qui coupait les membres de ceux qui en dépassaient. Ce mythe illustre parfaitement cette tendance universelle à déformer (ou nier) des faits pour les faire concorder avec une orthodoxie rationnelle ou religieuse.
Ainsi, le Syndrome de Procuste se caractérise par l'atrophie de l'imagination et de la créativité, par une incapacité à penser de manière analogique et par une tendance à vouloir tout "formater" selon des critères propres, sous couvert d'un prétendu rationalisme. La Raison, la Science et la Vérité sont souvent pris en otage par ces individus psychologiquement hyper-rigides.
Les nouveaux Procustes sont souvent gestionnaires, comptables, administrateurs, religieux ou scientifiques. Ils exercent leur pouvoir tyrannique dans les administrations ou les grandes entreprises, au sein desquelles leur tendance à vouloir jouer les petits-chefs peut amplement s'exprimer. Autoritaires et castrateurs, ils abusent de leur position dominante en obligeant leurs subordonnés à "rentrer dans le rang". Ils usent de la critique en abondance car ils veulent toujours avoir raison et forcer les autres à accepter leurs arguments. La mauvaise foi est ainsi une seconde nature pour ce type d'individus. Ils se targuent de posséder une logique à toute épreuve, même quand les faits leur donnent tort. Leur propension à déformer ou nier la vérité les rend dogmatiques et parfois dangereux. Ceux qui s'opposent à eux ou mettent en doute leur rationalité courent le risque d'être psychologiquement excommuniés, intellectuellement discrédités et socialement persécutés.
A Beloha Androy, les déclarations de l’expert-comptable Hery Rajaonarimampianina, en tant que « président de la république », ont démontré cette maladie qui s’est aggravé de jour en jour en lui. Oui, il est devenu dangereux pour l’ensemble des Malagasy. Les preuves de son syndrome de Procuste se trouvent dans ce discours dans le Sud. Rappels. Le 6 février 2016, Andry Rajoelina, alors simple citoyen (comme aurait dit Rolly Mercia, actuel pensionnaire de la prison à Antanimora Antananarivo), s’est rendu dans les districts d’Ambovombe et de Tsihombe. Solidaire avec tous ses compatriotes, où qu’ils soient, le citoyen Rajoelina est allé dans cette région pour soulager, un tant soit peu (c’est l’empathie et le geste qui comptent quand on est un patriote authentique), la souffrance de ces centaines d’enfants au ventre ballonné, signe de malnutrition. Il n’était pas venu les mains vides mais a apporté des médicaments, 40.000 unités aliments nutritifs vitaminés, de la semoule de maïs, de l’eau potable en bouteilles en plastique, du lait, du riz ainsi que des vêtements pour 1.200 familles totalement démunies, désemparées et qui n’avaient même plus les fleurs du cactus « raketa mena » pour soulager leur faim et leur soif. En effet, ces cactus avaient disparu…
C’est la commune d’Anjapay, dans le district de Tsihombe qui avait été la plus touchée par le Kere, cette année 2016. La réaction du président Hery Rajaonarimampianina, a été tout simplement inqualifiable. Un jour après le citoyen Andry Rajoelina, il est allé, à son tour, dans le Sud, espérant effacer les traces de son ancien patron.
Mais quelle est la rançon de la haute trahison? Lui et son entourage maléfique, une fois hors du pouvoir, n’auront jamais assez de temps pour dépenser l’argent mal acquis sur le dos des Malgaches, au nom du suffrage universel et la démocratie représentative. Car, au lieu de rassembler, il a semé la discorde, la zizanie au sein de la population, guidé par une haine viscérale envers celui qui l’a nommé ministre des Finances et du Budget pour une période de 4 ans. Il tenait les cordons de la bourse de la transition.
Mais en tant que Procuste malagasy Number one, il est devenu si amnésique qu’il a osé mentir à ces populations du Sud maintes fois secourues par le président de la Transition dès la première alerte. Prions pour ce personnage qui quittera le pouvoir sans honneur ni gloire (c’est bien ainsi qu’il l’a quitté en décembre 2018). Comment le respecter s'il ne se respecte pas lui-même, hein? Comment? Ci-après l’ignominie reproduite noir sur blanc et en trois langues. Avec la vidéo sur ma chaine youtube pour faire taire à jamais les défenseurs de l’indéfendable. Pour Hery Rajaonarimampianina, je n’ai qu’une seule chose à dire: il avait oublié que nous vivons au siècle de l'Internet et non au temps du parti Psd du président Philibert Tsiranana où il n'y avait qu'une seule et unique radio comme moyen d'information. Aussi, prions pour lui car il ne sait plus ce qu’il a dit et ce qu’il a fait.
Version originale en malagasy
« Fa 100% ny fitiavanareo anay. Izahay dia sahy milaza aminareo koa fa tsy anesorina tsy anampiana. Olona efa mba nitondra ihany olona efa mba tao anatin’ny fitondram-panjakana ihany, fa inona no nataon’ireny ? Tsy misy nataon’ireny ! Mivezivezy fotsiny ! Mitondra vola kely, mitondra eau Vive, hoy ny Chef de région teo. Tsy izany no ilainareo aty amin’ny faritra androy. Misy ny mamendrofendro anareo ; misy ny mihazakazaka sahady any aloha any amina zavatra tokony tsy iazakazahana. Fa izahay dia tsy hamindra fo fa hiaraka hanohitra izany, Tompokolahy sy Tompokovavy ».
Version française
L’amour que vous nous portez est à 100%. Et nous osons affirmer qu’il n’y a rien à retirer, rien à ajouter. Voilà un individu a dirigé, un individu qui était au pouvoir, mais qu’a-t-il fait ? Il n’a rien fait ! Il n’a fait que se promener, amenant de l’argent, amenant de l’Eau Vive (Ndrl: merci pour la pub gratuite). Ce n’est pas ce dont a besoin cette région de l’Androy. On veut vous influencer. On s’empresse d’aller de l’avant pour courir après quelque chose pour laquelle il n’est nul besoin de courir. Mais nous serons impitoyables et nous nous lèverons ensemble pour empêcher cela, Mesdames et Messieurs.
Version anglaise
Love which you carry us is 100%. And we dare to assert that there is anything has remove, nothing to add. Here is an individual managed, an individual who was in power, but whom did he make? He made nothing! He was only walking, bringing some money, bringing of the Running water (Editor’s note: thank you for the free advertising). It is not what needs this region of Androy. We want to influence you. We hurry to forge ahead to run after something for which there was no need to run. But we shall be merciless and we shall get up together to prevent it, Ladies and Gentlemen. For Hery Rajaonarimampianina, I have only a single thing to be said: let us pray for him because he does not know any more what he says and what he is doing.
Ainsi, Hery Rajaonarimampianina a totalement oublié qu’il avait été le ministre des Finances de celui qu’il a qualifié d’«individu». Plutôt que d’être un leader apaisant et rassembleur, il a créé la zizanie et incité à la haine de l’autre. Puis, sans état d’âme il a demandé une aide internationale de 70 millions de dollars, pour lutter contre le Kere qu’il avait nié quelques mois plus tôt, pourtant. Oui, le fric c’est donc chic face aux chocs.
Publicité pour le 16è Sommet de la francophonie organisé à Antananarivo en 2016
Ainsi donc, pour lui, à Madagascar en ce début d’année 2016, il n’y avait ni Kere, ni kidnapping, ni trafics en tous genres (bois de rose, or, pierres précieuses et espèces en voie de disparition), ni insécurité urbaine et rurale, ni dahalo, ni politisation de l’administration, ni délestages (mais des « coupures »), ni corruption. La Grande île baignait dans une atmosphère paradisiaque et n’attendait donc plus que n’arrivent des centaines de milliers d’étrangers pour goûter à cet exceptionnel « centre du monde » (Slogan du 16è Sommet de la francophonie organisé à Antananarivo). Merci, amis de Madagascar d’avoir prêté des millions de dollars à notre pays pour que les Malagasy qui nous survivront puissent mieux s’enfoncer sous le fardeau de ces dettes et de leur service…
Madagascar ? Un paradis (fiscal) ! Mais, lui, en 2018, après une démission obligée par la loi fondamentale, il est sorti par une minuscule lucarne du pouvoir avec le minable score de 08% et des miettes, au premier tour de l’élection présidentielle, alors que son acolyte -actuel ex-Président du Sénat, parachuté Chef d’Etat par intérim selon la constitution- Rivo Rakotovao, avait en mains tout le système électoral : infrastructures, hommes, système informatique, pouvoir avec un grand P.
A présent, lui et Marc Ravalomanana sont devenus les Dupont et Dupond de l’opposition à la sauce malagasy, via le trio infernal Hanitra Razafimanantsoa, Fidèle Razara Pierre (députés Tim bavards au style radio des mille collines ayant amené au génocide rwandais de 1994) et Vonison Andrianjato Razafindambo (ministre de la communication sous Rajaonarimampianina, qui avait concocté un code de la communication liberticide, votée par une assemblée nationale carburant avec les fameuses mallettes. Mais, de nos jours, ce code Andrianjato a été rectifié). Ils n’auront bientôt que ce qu’ils méritent, la liberté d’expression ayant ses limites… Voyez déjà , ça rime.
Jeannot Ramambazafy – Egalement publié dans « La Gazette de la Grande île » du 03 février 2021