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Alors que le site de Sobika affirmait au monde que « Jeannot Ramambazafy était à Maputo » (c’est fou ce que l’on tient à moi, hein ?), j’étais à Diego Suarez constater de visu les grands changements qui ont eu lieu dans cette ville du Nord de Madagascar où j’avais été pris en otage par les fédéralistes en 1991. Un bail. Dans ce dur métier de journaliste, l’utile est toujours lié à l’agréable. Ainsi, à travers la visite du ministre Augustin Andriamananoro, il y a effectivement eu un immense changement dans le contexte des traditions Antankarana. Mais commençons par le commencement.
FISEHAGNA 2009 A AMPASIGNATEGNINA LES 6 ET 7 AOUT
L'Ampanjaka Tsimiharo III
En fait de Diego Suarez, la direction fut Ambilobe,à quelque 125 km, le lendemain même de notre arrivée. C’était le 6 août 2009, jour de mes 55 ans ! Quel beau cadeau d’anniversaire que de revoir cette ville où j’étais en 1991, lors des forums nationaux sous la HAE (Haute autorité de l'Etat). J’étais alors coincé entre les Forces Vives, les Fédéralistes et la… Place Zafy Albert. Je me souviens, j’ai habité du côté de Matsabory Ledame, peu après le grand pont enjambant le fleuve Mahavavy.
Le ministre et le roi au milieu de ceux qui forment l'Ankarabe, vaste notion géographique et socio-culturel
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En route vers le village d'Ampasignategnina. Près d'un kilomètre à marcher dans la mer. Impressionnant J'étais dans une pirogue pour avoir de plus belles prises de vue
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Pour avoir une idée de l'ambiance...
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Un Roi Antankarana et un Borizano, même ministre, se donnant la main. on aurait pas imaginé cela. Le phénomène Obama, sans doute...Â
L'accueil très chaleureux voire curieux de tous les Antankarana du village d'Ampasignategnina, en-deçà du complexe sucrier de la SUCOMA
Ce 6 août donc, après une visite au roi (« Ampanjaka ») Tsimaharo III Augustin Andriamananoro, actuel ministre des Postes, Télécommunications et  Nouvelles Technologies, a été invité pour assister  à la cérémonie dite « Fisehagna » qui consiste à des ablutions royales annuelles afin de chasser tous les mauvais esprits et redevenir un être humain nouveau à tous points de vue. On pourrait traduite ce rite par Bain de la Renaissance ou de la Rédemption.
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L'entrée dans le centre village. Une marée humaine. Really !
Devant la case royale. Matez ces très beaux couvre-chefs
Jusqu'à ce jour, aucun étranger n'avait le droit de pénétrer dans ce sanctuaire. Augustin Andriamananoro a-t-il brisé les tabous ? Non, dixit le roi Tsimiharo III qui entend être, désormais, ouvert et moderne Et puis, Augustin n'est-il pas un Malgache aussi ?
Ce 6 août 2009, c’est bien la première fois qu’un originaire des hauts plateaux (« Borizano » comme on dit dans le Nord) est accepté au sein des Antankarana assez fermés, il faut le dire. En tout cas, cette invitation aura été un symbole fort d’ouverture et de rencontre du modernisme avec la tradition. Avec le « Fisehagna », le « Tsangan-tsaigna » (lever du drapeau) constitue l’autre pilier de l’Ankarabe. Cette notion englobe tous les originaires du massif de l’Ankarana, mais Augustin Andriamanoro, qui a représenté le pouvoir de la transition actuel, en fait désormais partie.
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Joie du Roi Tsimiharo III, lorsqu'Augustin Andriamananoro a déclaré qu'il sera de la partie pour le "Tsangantsaina" au nom d'Andry Rajoelina
Il est certain qu’il sera encore présent pour la « Tsangantsaigna » prévu se dérouler fin octobre 2009.
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FESTIVAL "LIBERTALIA" PREMIERE EDITION - DIEGO SUAREZ DU 7 AU 10 AOUT 2009
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Toujours dans le contexte culturel, Augustin Andriamananoro, avec d’autres pairs, a aussi honoré l’invitation du maire de la commune urbaine de Diego Suarez pour la cérémonie d’ouverture officielle du premier festival « Libertalia », marquant les 509 de la découverte de la baie qui est la seconde au monde après celle de Rio de Janeiro au Brésil. « Libertalia » a la connotation de liberté.
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Un « Varatraza »  nouveau souffle sur cette garnison française avant les évènements de 1972. C’était le 7 août, date de l’anniversaire de feue ma mère. Bien qu’étant le benjamin de l’équipe gouvernementale présente, c’est à Augustin Andriamananoro qu’est revenu l’honneur d’annoncer l’ouverture de ce festival exceptionnel qui s’est étalé sur trois jours. « Libertalia, LI-BER-TE ! », a fait hurler l’Augustin, très inspiré, au public qui a suivi. il était exactement 18h30. Sur la photo en bas, à gauche, assis en sweat shirt blanc : Pierre van den Boogaerde, représentant résident du FMI à Madagascar
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INAUGURATION DU SIEGE SOCIAL DE TVG, ROUTE DE L'ANKARANA A DIEGO SUAREZ LE 8 AOUT 2009
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A peine le temps de souffler que le 8 août 2009, l’infatigable Augustin Andriamananoro, a coiffé sa casquette de vice-président national de l’association Andry TGV. Déjà , il avait effectué une réunion d’information avec les responsables à Ambilobe. De retour à Diego, il s’agissait d’inaugurer le siège social de cette association pour la région DIANA.
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Sitiué sur la route de… l’Ankarana, le « V » de la victoire a été peint quatre fois sur le fronton de la bâtisse. A l'animation… culturelle, un orchestre local et des femmes membres de l’association mahoraise « Wadraha » de Diego qu’on nomme Antsiranana en malgache.
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Là , il a été accueilli par Jocelyne Maxime, coordinatrice régionale de l’association et M. Aël, président pour Antsiranana II. Un repas a été servi aux membres de l’association auquel ce vice-président de l’association Andry TGV a participé à hauteur de 200.000 ariary. Tous ces évènements ont faits l’objet d’une série de séquences filmée qui feront l’objet de documentaires.
Vous ne direz pas le contraire : elle a la beauté de Shakira et J'Lo réunie ! Si !
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PHOTO DE LA JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE 2009
Le ministre Augustin Andriamananoro et l'ancien ministre Tsilavina Ralaindimby, lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse au CITE Ambatonakanga, le 4 mai 2009. Tsi tsi est un grand découvreur de talents artistiques et grand communicateur. Au fond, à droite, Anicet Andriantsalama qui a été président de l'Ordre des Journalistes de Madagascar, au moment où j'ai été pris en otage à Diego Suarez en 1991. Un bail, vous ai-je dit. On peut pardonner mais on ne pourra jamais oublier
Une question qui titille certains : Augustin Andriamananoro, combattant des premières heures dans la révolution orange, qui a subi autant de menaces sur sa personne et sa famille sera-t-il gardera-t-il son portefeuille où il nage comme un poisson dans l’eau ou sera-t-il promu un poste mérité qui lui permettra encore mieux de montrer sa discrète efficacité ? Le jeune homme parle peu mais son leitmotiv demeure : anticiper l’avenir. Je ne suis pas dans le secret des dieux mais je dirais tout simplement qu’il faut toujours se référer à l’histoire récente du pays durant laquelle j’ai entendu par deux fois, pour l’après 1991 et l’après 2002 : « Aza mitsipaka ny lakà na nitanà  »… En effet, et cela semble avoir déjà commencé, une fois la situation des messies normalisés, ces derniers oublient qui les ont fait rois. Et, par deux fois, ce sont ceux-là même qui auront été à l’origine de leur chute brutale : ses « amis » de l’Assemblée pour Zafy Albert, à travers une motion d’empêchement présidentiel (bon à remettre dans la future constitution, en passant) ; les « zanadambo » (réservistes) et par extension les militaires pour Marc Ravalomanana, à travers la remise du pouvoir à Andry Rajoelina.
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PHOTO... D'ANTAN
Photo pour me faire plaisir, cadeau de mes 55 ans, prise bien avant que ces deux là ne soient ministre et président. Et encore bien avant qu'Andry Rajoelina n'ait été élu maire de la ville d'Antananarivo. Moi, au milieu, je resterai journaliste dans mon faire-part. Et ne croyez surtout pas que je vais rester les doigts croisés si quelque chose cloche... L'amitié, les liens familiaux sont faits pour supporter les critiques constructives et non pas pour bayer aux corneilles (selon le dictionnaire Robert : rêvasser, perdre son temps en regardant en l'air niaisement ) jusqu'à la chute irrémédiable par faute d'écoute. Car il y a un gouffre énorme entre entendre (les beaux parleurs) et écouter (les gens sincères). Y en a qui vont encore bloguer à mort !
Mais il ne s’agit pas non plus de garder les médiocres sous prétexte « qu’on ne change pas une équipe qui gagne ». un slogan de l’amiral Ratsiraka en son temps. La future transition aura besoin d’hommes compétents, responsables, innovants  et actifs pouvant critiquer dans le bon sens. Mais des hommes neufs et non plus des personnages résiduels des trois défuntes républiques qui n'ont apporté aucun développement humain et social palpable pour le peuple malgache qui détient son avenir acuellement. Il n’est plus temps de se justifier ou de démentir ni de s’entourer de bouffons budgétivores qui n’ont cesse de rapporter tous les ragots possible, jusqu’à en inventer pour bien se faire voir. Que cesse l’amateurisme, après ces mois… d’essai. L’enjeu est de préparer un avenir meilleur pour les Malgaches et n’ont pas de distribuer des « récompenses » à des individus que personne n’a jamais vu sur la place du 13-mai.
Textes et photos : Jeannot RAMAMBAZAFY