31 mai 2010 , immeuble Kobama à Soanierana Antananarivo. C’est là qu’a eu la passation simultanée de pouvoir entre quatre ministres : deux sortants et deux entrants. Pourquoi ?
Le siège social de la CSCA à Antananarivo
Assistantes particulières des ministres
De gauche à droite : Augustin Andriamananoro, Soava Andriamarotafika (journal "Telonohorefy"), Nicolas Rabemanajara (Dg de TvPlus), Vola Andriamanananoro
Pour le ministère de la Communication : Félix Malazarivo et Nathalie Rabe. Au centre: Johary Rajobson, Secrétaire général du MTPNT
Pour le ministère des Télécommunications, Postes et Nouvelles Technologies : Augustin Andriamanananoro et Iharizaka Rahaingoson. A droite, Johary Rajobson
Les passations de pouvoir entre les ministres entrants et sortants de la Communication et des Télécommunications, Postes et Nouvelles Technologies avaient déjà été effectuées la semaine précédente. Cependant, il restait le passage de témoins en ce qui concerne la Commission Spéciale à la Communication Audiovisuelle ou CSCA. Pour rappel, à Madagascar, c’est la loi n°90/031 du 21 novembre 1990 qui régit globalement la communication audiovisuelle. La CSCA, quant à elle, a été créée par le décret n°94-133 du 22 février 1994. Selon ce texte : la CSCA est composée de hauts fonctionnaires du ministère de la Communication et celui des Télécommunications. Cette commission est composée de la DIRM (Direction de l’information et de la régulation des médias), de l’OMDA (Office malgache du droit d’auteur) et de l’ARTC (Autorité de Régulation des Technologies de Communications).
Sous le pouvoir Ravalomanana, soit 7 ans, cette CSCA n’a jamais fait l’objet d’un décret d’application. Comme tant d’autres lois à Madagascar... Face à la gabégie qui régnait, après la démission de Marc Ravalomanana, surtout dans les médias privés, les ministres Nathalie Rabe et Augustin Andriamananoro ont pris l’initiative de l’activer. En effet, selon toujours le décret cité plus haut : « Le pouvoir de décision appartient aux deux ministres de tutelle qui sont les co-présidents ». D’où la passation de pouvoir entre ces deux ministres et leurs successeurs, Félix Malazarivo et Iharizaka Rahaingoson.
Lors de cette passation du 31 mai 2010, le nouveau ministre de la Communication a été clair : « Les médias, radios comme télévisions, poussent vraiment comme des champignons (« maniry ohatry ny anana »). Le ministère va procéder à un profond assainissement. Il importe que tous ces supports, sans exclusive respectent leur cahier des charges ». Par ailleurs, la CSCA va s’élargir à d’autres ministères, en particulier celui de la Justice. Actuellement, un texte garantissant la pleine indépendance de la CSCA est en cours de finition.
Aparté du nouveau ministre Iharizaka Rahaingoson et de son Sg
Visite des lieux par les deux nouveaux ministres et co-présidents de la CSCA
Taitsy Gilbert, Directeur de l'Information et de la Communication dans la salle de contrôle des télévisions recensées et même autres. Il existe une autre salle où sont stockées les archives audiovisuelles numérisées (radios, télévisions) en cas de litige
Enfin, lors de cette passation dans une ambiance très conviviale, il a été révélé qu’officiellement il existe 300 radios et 25 télévisions à Madagascar. Mais des stations pirates sévissent un peu partout dans la Grande île. Comme, par exemple, la radio « Kapoaka » à Antsiranana et la radion’ny gasy qui transmettrait via internet. En tout cas, il semble que la CSCA est bien équipée pour repérer la majorité des stations qui ont déposé un cahier de charge. Pour les autres, ce n’est qu’une question de temps.
Les locaux de la CSAC se situent au 4è étage de l'immeuble Kobama
Reportage de Jeannot RAMAMBAZAFY – 31 mai 2010