C’est pour la seconde fois que la Journée Mondiale de l’Action Humanitaire est célébrée à Madagascar par le système des Nations Unies. Le thème de cette année 2010 est : « Nous sommes des travailleurs humanitaires ». Ce thème est dédié en partie à la mémoire de tous ceux et celles, travailleurs humanitaires, qui ont perdu leur vie en tentant de venir en aide aux communautés en détresse et qui, pour beaucoup, provenaient de ces mêmes communautés.
Lors de cette célébration qui a eu lieu au Pnud, à Andraharo Antananarivo, une projection de vidéos a été organisée, suivie d’une série de questions-réponses. Si les paroles s’envolent et que les écrits demeurent, les vidéos sont éternelles…
ECOUTEZ LE MESSAGE INTEGRAL EN ANGLAIS DE M. Ban Ki Moon
Extraits traduits du message du Secrétaire Général des Nations Unies pour la célébration de cette journée du 19 août 2010 :
« C’est la Journée humanitaire mondiale et nous réaffirmons notre volonté de soutenir les efforts qui visent à sauver des vies humaines et nous nous rappelons ceux qui sont morts pour cette noble cause. Ceux qui ont vécu des événements terribles, souvent, n’ont plus rien. Pas de famille, pas de nourriture, pas de logement, pas de travail. Pas de passeport ni un document d’identité. Rien. Les travailleurs humanitaires les aident à se relever et à recommencer leur vie. Les travailleurs humanitaires sont ceux que nous dépêchons sur place pour montrer notre solidarité avec ceux qui souffrent. Ils représentent ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine mais leur travail est dangereux. Souvent, ils s’aventurent dans les endroits les plus périlleux de la planète.
Et souvent, ils payent le prix fort : harcèlement, intimidation, enlèvement et même meurtre. Le séisme qui a frappé Haïti en janvier était une catastrophe humanitaire pour le pays. Cette catastrophe a également eu un effet dévastateur sur les travailleurs humanitaires. Ce jour-là , les Nations Unies ont ainsi perdu certains de leurs employés les plus dévoués. En cette Journée humanitaire mondiale, souvenons-nous de ceux qui sont dans le besoin… Ceux qui sont tombés lorsque nous tentions de les relever… Et ceux qui continuent à dispenser l’aide sans être découragés par le danger pour édifier un monde plus sûr et meilleur ».
ECOUTER ET VOIR le Dr Yvette Céline Seignon (OMS MADAGASCAR)
ECOUTER ET VOIR Mme Krystyna Bednarska (PAM MADAGASCAR)
ECOUTER LE MESSAGE DE REMERCIEMENTS DE M. Peter Christopher Metcalf
Quelques clichés de cette journée au Pnud, à Andraharo, espacés par quatre messages clés.
1. Les catastrophes naturelles et anthropiques infligent d’immenses souffrances à des millions de personnes chaque année ; elles frappent très souvent les individus les plus pauvres, les plus marginalisés et les plus vulnérables de la planète. Il y a actuellement plus de 27 millions de personnes déplacées et 10 millions de réfugiés dans le monde. Une personne sur six, sur cette planète souffre de faim chronique. Les agents de l’aide humanitaire sont à l’œuvre pour apporter à toutes les victimes d’un évènement traumatique l’assistance salvatrice dont ils ont besoin, quel que soit l’endroit du monde où ils se trouvent, indépendamment de leur groupe religieux ou social ou de leur nationalité.
2. La majeure partie des agents de l’aide humanitaire sont originaires des pays dans lesquels ils opèrent. De solides partenaires locaux, professionnels et indépendants, sont pleinement associés à toutes les interventions humanitaires. Les membres du personnel humanitaire national et international, hommes et femmes, reflètent toutes les cultures, toutes les idéologies et tous les contextes. Les motifs qui les poussent à s’investir dans l’action humanitaire sont d’ordre divers mais ces agents sont tous unis par leur attachement à la cause humanitaire.
3. Pendant de nombreuses années, les agents de l’aide humanitaire ont tablé sur l’acceptation par toutes les parties de l’idée qu’il fallait les protéger pour leur permettre d’intervenir partout où l’on avait besoin d’eux. Mais aujourd’hui, le sentiment qui gagne du terrain, c’est que l’aide humanitaire est dispensée essentiellement par des organisations ou des institutions occidentales, ou encore qu’elle représente en quelque sorte une vision idéologique ou religieuse du monde. Rien n’est plus faux que cette notion mais elle s’impose avec de plus en plus de violence dans bien des régions du monde. La pire manifestation de cette croyance erronée, c’est le nombre croissant d’attaques ciblées sur le personnel humanitaire, qui augmentent chaque année le nombre de morts et de blessés parmi les agents. En fin de compte, ce sont les plus pauvres, les plus vulnérables qui sont le plus victimes de cette situation.
4. Les agents de l’aide humanitaire devraient inspirer le respect et être aidés dans leur tâche, au lieu d’être pris sur cible. Dans l’avenir qui nous attend, il faudra encore plus d’aide humanitaire. Si les agents qui la prodiguent n’ont pas libre accès à ceux qui en on besoin, des centaines de milliers de bénéficiaires ne recevront pas l’aide requise, en quantité ou en qualité. Le meilleur moyen d’aider les agents de l’aide humanitaire à remplir leur mission, c’est de faire mieux comprendre et respecter les principes qui inspirent le travail d’assistance, à savoir : les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance.
CHIFFRES A SAVOIR
278 : En 2009, 278 travailleurs humanitaires ont été victimes de 139 graves incidents de sécurité. Contre 65 travailleurs humanitaires impliqués dans 34 incidents en 1999. En 2009, 205 des victimes étaient des employés d’organisations humanitaires recrutés sur le plan national, et 73 étaient des employés recrutés sur le plan international contre 40 employés nationaux et 25 employés internationaux en 2009.
102 : En 2009, 102 travailleurs humanitaires ont été tués, dont 88 employés nationaux et 14 internationaux, contre 30 en 1999, dont 24 employés nationaux et 6 internationaux.
92 : En 2009, 92 travailleurs humanitaires ont été enlevés dont 59 employés nationaux et 33 internationaux, contre seulement 20 en 1999, dont 2 employés nationaux et 18 internationaux.
139 : En 2009, 139 incidents se sont produits, contre seulement 34 en 1999. Les enlèvements, le type d’incidents le plus fréquent, sont passés de 9 à 37 au cours de cette période ; les agressions et assassinats, de 7 à 32 ; les attentats à la bombe, de 3 à 23 ; les embuscades/attaques de véhicules, de 8 à 20.
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 20 août 2010