A peine a-t-il eu le temps de s’initier à la langue malgache que déjà , Alain Le Roy, Ambassadeur de France à Madagascar est sur le départ. Appréciations personnelles sur ce grand homme (dans tous les sens du terme) qui aura donc séjourné deux ans en terre malgache.
Successeur de Catherine Boivineau en 2005, Alain Le Roy n’a donc pas vécu les affres des derniers jours du pouvoir Ratsiraka. Cependant, il était en mission dans des endroits chauds comme Sarajevo et le Kosovo… J’étais présent lors de son premier 14 juillet célébré à la Résidence de France à Ivandry. s
Déjà , sa grande taille à la De Gaulle et à l’Abdou Diouf réunis démontrait que nous avions affaire à un homme… d’envergure. En écoutant son tout premier discours, prononcé avec une voix énergique sans être autoritaire, j’ai compris qu’il allait œuvrer pour les intérêts de la France -comme tout ambassadeur passé, présent et à venir- mais sans perdre de vue que le temps béni du « pré carré » était bel et bien révolu. Car pour s’impliquer, malgré son regard, a priori, perçant, il s’est beaucoup impliqué pour les causes sociales, économiques et culturelles malgaches. Il s’est tellement bien impliqué qu’il a oublié la complexité de la mentalité du Malgache (lire mon article « Voyage dans le passé » à ce sujet sur ce même site). Ainsi, lors de l’affaire Sylvain Urfer, le président Marc Ravalomanana l’a tancé, sans le nommer évidemment, mais c’était lui qui était visé, presque au lendemain de l’intervention des marins du porte-hélicoptère « Jeanne d’Arc » et de la mobilisation d’un Transall, lors du cyclone qui avait sévi sur la côte est. C’est pour ce déplacement qu’il n’a pas pu assister au lancement du soixantenaire de l’Alliance française de Tananarive lors qu’il est le président d’honneur de l’Alliance française à Madagascar. Dans ce contexte, Alain Le Roy était omniprésent. Je ne sais pas s’il sera là , en novembre pour assister aux cérémonies de clôture mais son absence laissera un grand vide. Certes, nul n’est irremplaçable mais ce n’est pas tous les jours qu’on a affaire à un diplomate qui sait écouter les autres et qui possède une mémoire fantastique. « Ah ! Jeannot, madagate ? ».
Mais où va aller l’Ambassadeur Le Roy ? Rejoindre le « French Doctor » Bernard Kouchner -ministre français des Affaires étrangères et européenne de nos jour- qui a révélé le fameux « droit d’ingérence » pour une mission humanitaire en Somalie. Il sera chargé du projet d’Union de la Méditerranée. Cet ingénieur civil de l’Ecole des Mines de Paris, nanti d’un DEA de sciences économiques et d’une agrégation en économie et gestion sera ainsi une pièce maîtresse sur ce nouvel échiquier géopolitique créé par le Président Nicolas Sarkozy.
Veloma Andriamatoa Le Roy !
Jeannot Ramambazafy