Tout journaliste devrait, au minimum, savoir qu’avant d’informer les autres, il faut se former et s’informer. C’est le BA-BA du métier. Malheureusement, à Madagascar, les sources qui devraient donner des informations fiables destinées à être répercutées à l’opinion publique, se tarissent elles-mêmes en ne distillant qu’une partie qu’elles jugent à leur avantage. Or, le développement d’un pays, c’est l’affaire de tous et le journaliste y joue un rôle primordial sinon capital.
Il n’y a pas que la politique politicienne, basée sur des vils calculs, sur terre. Et un Etat de droit doit respecter des engagements universels. Saviez-vous, par exemple, que c’est en 1999 que Madagascar a signé la Convention sur les pires formes de travail des enfants? Or, que voyons-nous autour de nous? Plus on parle du travail des enfants, plus ils augmentent en nombre à casser des pierres, à porter des briques, à puiser de l’eau… Ce sont des signes flagrants d'une défaillance au niveau de la gouvernance étatique, un système de protection sociale délaissé au profit d'autres préoccupations plus personnelles...
Le Pape François en Bolivie avec des enfants et le Président Evo Morales
L'écart entre les nantis et les démunis s'élargit inexorablement. Or, la priorité du régime actuelle, c'est la recherche systématique d'accords 3P qui sapent la population dans ce qu'elle a de plus chère: la Patrie de ses ancêtres. Des dirigeants éclairés, sages et prévoyants chercheraient plutôt comment mettre en pratique ce que le Pape François a vu en Bolivie. Il s'agit d'une lutte populaire pour les 3T: Terre-Toit-Travail.
Emma Raboanaly, Assistante à la Communication et à l'Information publique, et Christiant Ntsay, Directeur du BIT Pays Océan Indien
Conscient de l’importance du rôle du journaliste, en tant qu’acteur-clé dans la transmission des informations au public, Christian Ntsay, directeur du BIT pour les pays de l’océan Indien, a organisé une "Rencontre d’échanges sur la promotion de l’Agenda du Travail décent à Madagascar". Excellente initiative, surtout pour les journalistes de la génération montante venus des quatre coins de l’île et représentant tous les supports médiatiques existant : presse écrite, radio, télévision et journaux en ligne.
L’ambiance à l’hôtel de Thermes d’Antsirabe était conviviale. En fait, les journalistes présents ce lundi 7 décembre 2015, était avides de savoir. Et avec un savoir-faire qui remonte à assez longtemps, Christian Ntsay a su répondre avec un grand sérieux teinté d’humour.
Rappelons que Madagascar est membre de l'Organisation Internationale du Travail depuis 1960, et dispose, depuis 1975, d'un Bureau de l'OIT (BIT) à Antananarivo. Ce bureau couvre également les îles de l'Océan Indien: Comores, Maurice, Seychelles, La Réunion. En clair, le BIT est un démembrement de l’OIT.
Concernant l’Agenda du Travail décent, il faut d’abord savoir que c’est en 2008 que Madagascar s'est engagé, dans le processus d'élaboration puis de mise en œuvre d'un Programme Pays de Promotion du Travail Décent (PPTD). Selon l'OIT, le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail - leurs aspirations à accéder à un emploi et à une juste rémunération, à jouir de droits, de moyens d‘expression et de reconnaissance, à bénéficier d‘une stabilité familiale et d‘un développement personnel, de justice et d‘égalité entre les sexes. Ces diverses dimensions du travail décent sont les fondements de la paix dans les communautés et la société. Le travail décent reflète les préoccupations des gouvernements, des travailleurs et des employeurs qui, ensemble, donnent à l’OIT une identité tripartite unique en son genre.
Le travail décent peut s’appréhender à travers quatre objectifs stratégiques: les principes et droits fondamentaux au travail et les normes internationales du travail; les possibilités d’emploi et de rémunération; la protection et la sécurité sociales; le dialogue social et le tripartisme. Ces objectifs valent pour tous, hommes et femmes, dans l’économie formelle ou non, qu’ils occupent un emploi salarié ou travaillent à leur compte, dans les champs, les usines ou les bureaux, à domicile ou à l’extérieur.
Le travail décent est au cœur des efforts pour éradiquer la pauvreté, il est un moyen de parvenir à un développement durable, équitable et fédérateur. L'OIT s'efforce de développer la dimension de travail décent dans les politiques économiques et sociales, en partenariat avec les principales institutions du système multilatéral et les acteurs majeurs de l'économie mondiale.
Car pour progresser, il faut aussi agir au niveau mondial. Ainsi, l'OIT propose un agenda pour le monde du travail, représenté par ses mandants tripartites, afin de mobiliser leurs ressources considérables en vue de réduire voire éradiquer la pauvreté. L’Agenda pour le travail décent offre une base à un cadre plus juste et plus stable pour le développement mondial.
L'OIT apporte son appui grâce à des programmes intégrés de travail décent, développés au niveau des pays, en coordination avec les mandants de l'OIT. Ils définissent des priorités et des cibles à l'intérieur de cadres de développement national et visent à s'attaquer aux déficits majeurs de travail décent à travers des programmes efficaces qui répondent à chacun des objectifs stratégiques. Nous en saurons plus, ultérieurement, en ce qui concerne précisément Madagascar.
Cette rencontre d’échanges a aussi été mise à profit pour parler des ODD (Objectifs de développement durable) qui renforcent les OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement). En fait, à ce sujet, la balle est dans le camp des dirigeants malgaches… Pour l'heure, place aux photos. Les vidéos seront mises en ligne incessamment.
Un dossier de Jeannot Ramambazafy
Photos : Harilala Randrianarison et Haja Randria
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Pause-déjeuner
Emma Raboanaly explique les perspectives pour 2016