Le message de M. Christian Ntsay a été lu par Mme Nombana Razafinisoa, Chargée de programme
Message de M. Christian Ntsay, Directeur du Bureau Pays de l’OIT pour Madagascar, Les Comores, Maurice et les Seychelles
Mesdames et Messieurs,
A l’occasion de cette journée de célébration de la Journée Mondiale de la Sécurité et la Santé au Travail (JMSST), permettez-moi de vous transmettre les salutations de Monsieur Christian Ntsay qui, actuellement en mission à l’extérieur du pays, nous a chargé de vous livrer ses messages.
L’Organisation internationale du Travail a déployé de multiples initiatives dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail depuis sa création en 1919, et les normes internationales du travail sur la sécurité et la santé au travail sont parmi les premières conventions et recommandations adoptées par l’Organisation. C’est la raison pour laquelle, depuis 2003, la Journée mondiale sur la Sécurité et la Santé au Travail est un événement annuel pour les Etats membres de l'OIT, célébré le 28 avril de chaque année. Cette journée est retenue par l'OIT pour souligner la nécessité urgente d'améliorer les données nationales sur la sécurité et la santé au travail. En effet, l’on estime que plus de 2,3 millions de décès et 300 millions d'accidents causant des blessures se produisent sur le lieu de travail chaque année. Cela est énorme. Toutefois, ces estimations ne reflètent pas correctement l'ampleur du problème, ni l'impact réel des accidents du travail et des maladies professionnelles sur les travailleurs, les familles et les économies. De meilleures données nationales sont nécessaires pour une meilleure compréhension des dimensions et des conséquences des accidents du travail, des blessures et des maladies et pour soutenir des politiques et des stratégies efficaces pour des lieux de travail sûrs et sains.
Mesdames et Messieurs,
A l’instar de tous les pays du monde, Madagascar a choisi de marquer cette année cet évènement autour du thème mondial: « Optimiser la collecte et l’utilisation des données sur la Sécurité et la Santé au Travail ». Ce thème appelle tous les États membres de l’OIT à améliorer leur capacité à collecter et à utiliser des données fiables sur la sécurité et la santé au travail. En effet, l’adoption par les Nations Unies de l'Agenda 2030 pour le développement durable exige aux États membres de disposer des données sur tous les indicateurs afin de mesurer les actions menées. En ce qui concerne la sécurité et la santé au travail, la cible 8.8 de l'ODD 8 la « Protection des droits du travail, la promotion de la sécurité sur le lieu de travail et l’assurance d’une protection de tous les travailleurs, y compris les migrants, en particulier les femmes, et ceux qui ont un emploi précaire », porte sur l’importance d’avoir un milieu de travail salubre et en sécurité. Spécifiquement, pour la sécurité et la santé au travail, les pays sont invités à rendre compte sur l'indicateur « Fréquence des accidents du travail mortels et non mortels, par genre et statut de migrant » ce qui de ce fait met l'accent sur la nécessité cruciale, pour les pays, d'améliorer leur capacité à collecter et à utiliser des données fiables sur la sécurité et la santé au travail.
Avec cette louable initiative de la célébration de cette Journée Mondiale, je voudrais féliciter le Ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Administration, du Travail et des Lois Sociales, son équipe et les organismes sous-tutelle pour leur engagement à poursuivre l’adhésion de Madagascar à cette valeur fondamentale de l’OIT.
Mesdames et Messieurs,
La nécessité de promouvoir au niveau national une plus large culture de la sécurité et de la santé au travail basée sur la promotion d’un milieu de travail souciant de la santé des travailleurs et écarté de tous risques liés au travail fait partie de la priorité de l’OIT. La disponibilité des données fiables constitue ainsi un pré-requis permettant au pays de mettre en place un système de prévention et d’honorer ses obligations de rapporter sur les risques en milieu de travail.
D’autant plus que plusieurs conventions de l'OIT en matière de sécurité et santé au travail exigent que les États Membres les ayant ratifiées établissent des mécanismes de collecte et d'utilisation de données fiables sur la Sécurité et Santé au Travail à des fins de prévention. Ces instruments de l'OIT reconnaissent que la collecte et l'utilisation de telles données sont indispensables pour détecter les nouveaux dangers et les risques émergents, identifier les secteurs dangereux, développer des pratiques préventives, ainsi qu’élaborer des politiques, des systèmes et des programmes aux niveaux international, national et dans les entreprises. Ces données sur la Sécurité et Santé au Travail fournissent la base pour établir les priorités et mesurer les progrès.
Afin d’aider les États Membres à améliorer leur capacité de collecte et d’utilisation de données fiables sur la Sécurité et Santé au Travail, l’OIT a créé une boîte à outils avec des ressources pertinentes et des fiches d'information.
A Madagascar, le BIT a toujours annoncé sa volonté d’accompagner les mandants tripartites dans cet exercice. Aujourd’hui, je réitère cette volonté de mon Bureau de vous appuyer, d’autant plus que cette action contribue à la réalisation de la priorité 2 du Programme Pays pour le Travail Décent 2015-2019 de Madagascar qui est d’« améliorer la productivité du travail par la promotion du dialogue social, le respect des principes et des droits fondamentaux au travail, ainsi que l’effectivité de la protection sociale ».
Mesdames et Messieurs,
J’ose espérer que les travaux d’échanges prévus pour cette Journée et appuyés par les expériences de chacun et chacune d’entre vous, amènent les acteurs du monde du travail à affirmer davantage leur engagement pour un meilleur système de collecte et d’utilisation de données en matière de Sécurité et Santé au Travail avec un renforcement de la coordination dans ce domaine qui implique les entreprises de tous secteurs d’activités, formel et informel, les ministères, les institutions de statistiques, le système médical inter-entreprises, la CNaPS, les formations sanitaires, etc. Une étape primordiale y relative consiste, bien entendu, à la ratification des conventions pertinentes de l’OIT touchant le domaine de la sécurité et santé au travail.
Le BIT estime qu’il est important que les recommandations ressorties de telle journée soient suivies d’effet. Sur ce point, j’exhorte Madagascar à avancer dans:
· la ratification des Conventions internationales de l’OIT y relatives; j’ai cité en particulier la C.187 sur le cadre promotionnel pour la santé et la sécurité au travail et la C.155 sur la sécurité et santé des travailleurs;
· la mise en place des systèmes efficaces pour l’optimisation de la collecte et l’utilisation des données à tous les niveaux pour s’assurer que la vie de chaque travailleur soit épargnée des maladies professionnelles et des accidents liés au travail, pour que les entreprises puissent tirer profit d’une croissance de leur productivité liée à la performance de son capital humain, et pour que le pays soit apte à honorer ses obligations de reporting sur l’indicateur 8.8 de l’ODD 8.
Pour terminer, Madagascar gagnera sur tous les plans à renforcer et développer son système statistique sur la sécurité et la santé au travail pour aider à améliorer davantage le climat des affaires dans le pays. L'OIT se rend disponible pour appuyer Madagascar dans cette voie.
Je vous souhaite ainsi plein succès à vos travaux.
Je vous remercie.