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Home Reportages Manifestation Mialy Rajoelina et les VBG. Traduction en français de son discours à Oslo

Mialy Rajoelina et les VBG. Traduction en français de son discours à Oslo

Honorable assistance,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis de la société civile.


Tout d’abord, permettez-moi de transmettre mes chaleureuses salutations au Gouvernement Norvégien, qui travaille depuis longtemps avec les organisations de la société civile. Permettez-moi également de souligner que la Norvège est l'un des plus grands partisans des organisations de la société civile dans le monde. C’est avec une grande humilité que je me présente devant vous aujourd’hui, pour prendre la parole devant des personnalités aussi importantes.


La séance intitulée «De la base au Gouvernement» s’accorde parfaitement avec mon parcours personnel en tant que fondatrice de l'organisation de la société civile appelée Fitia et en tant que Première Dame de Madagascar. Après le terrible cyclone dévastateur de Madagascar en 2010, j'ai créé une association apolitique à but non lucratif appelée Fitia, qui veut dire Amour. Fitia a été créée pour soutenir les personnes vulnérables, leur permettre de retrouver leur dignité et de faire en sorte que leurs droits fondamentaux soient respectés. Fitia s’efforce notamment de proposer des stratégies innovantes de lutte contre la violence sexuelle et basée sur le genre, y compris dans le cadre humanitaire.


Ma mission et mon travail de transformation dans le domaine de la violence basée sur le genre se sont récemment étendus, conformément à mes nouvelles responsabilités en tant qu'Ambassadrice du FNUAP pour la lutte contre la violence basée sur le genre et Présidente d'honneur de la Croix-Rouge Malagasy. J’ai officiellement renouvelé mon engagement de rompre le silence lors de la célébration de la Journée internationale de la femme et de la double célébration du 50èmeAnniversaire du FNUAP. Cela correspond parfaitement à ma récente mission en tant qu'Ambassadrice du FNUAP pour la lutte contre la violence basée sur le genre et le mariage des enfants.


Nos efforts communs en tant qu’organisation de base et gouvernement visant à éradiquer la violence basée sur le genre d’ici 2030, contribueront de manière efficace à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable et à devenir l’Afrique que nous voulons être, comme l’indique l’Agenda 2063. Ensemble, en tant que société civile, nous ne pouvons être associés à aucune violation des droits de l'homme, y compris les droits des LGBT. Notre voix devrait être la clé de voûte pour mettre un terme à cette tendance globale et inacceptable vers plus de discrimination, plus d'inégalités et plus de souffrances, lesquelles touchent également une personne sur trois confrontée à la violence basée sur le genre.


Mesdames et Messieurs,

En tant qu'activiste de la société civile, j'ai constaté sur le terrain combien de femmes et d'adolescentes sont confrontées à plusieurs formes de violence – notamment psychologiques, physiques et sexuelles – qui limitent leur développement. Toutes les formes de violence, nonobstant leur source, sont inacceptables. Elles constituentune violation des droits de l'homme. Malheureusement, dans de nombreuses régions d'Afrique, leur prévalence est élevée, en particulier dans les contextes humanitaires.


Pour mon pays, Madagascar, cela signifie mettre fin au fardeau de 30% de la population, qui souffre énormément de la violence basée sur le genre. Nous savons pertinemment que 30% des femmes Malagasy ont déclaré avoir vécu au moins un type de VBG, qui n’épargne aucune couche sociale. Les victimes sont des femmes et des filles des zones urbaines et rurales de toutes les régions de Madagascar, éduquées et illettrées, employées ou fonctionnaires, des femmes chefs d’entreprise ou des femmes au foyer. Mais il y a aussi des hommes et des garçons, et la moitié de la violence a lieu dans le cercle familial.

Plus de 55% des femmes ont été victimes d’une forme de violence à partir de 15 ans. Les agressions sexuelles représentent 45% des cas. Bien que l'âge légal du mariage soit de 18 ans, le nombre de mariages précoces augmente de manière alarmante à Madagascar. La fréquence est parmi les plus élevées au monde. Ce n'est plus acceptable et l’on devrait y mettre fin.


Chers amis,

Je suis vraiment reconnaissante que des événements tels que celui que nous vivons aujourd'hui existent. En fait, cela nous permet d’échanger des idées sur la manière d’avancer pour résoudre les problèmes. En tant que militante de la société civile, j'ai toujours été sensible et j'ai toujours accordé une grande importance à la dignité humaine, à la responsabilité civique en matière de droits de l'homme, à la santé des femmes et des enfants, à l'éducation, à la précarité des personnes vulnérables et à la préservation de l'environnement.


Pour continuer à réengager et même accorder plus d'attention aux survivants, en tant que Championne de la lutte contre la violence basée sur le genre, gardant mes racines en tant qu'OSC et ayant la possibilité, en tant que Première Dame, de plaider devant le gouvernement avec le soutien du FNUAP, j'ai pu :


- sensibiliser à la lutte contre la violence basée sur le genre en collaborant avec les survivants et les auteurs,

- Renforcer la capacité de la police à apporter une assistance dans les cas de violence basée sur le genre, notamment en plaidant en faveur de l'envoi d'un plus grand nombre d'unités spéciales à Madagascar afin de soutenir la réintégration économique et sociale des victimes; négociation avec le gouvernement en vue de l'adoption de lois contre la violence basée sur le genre, à la suite de deux réunions importantes que j'ai eues avec les ministres de la Justice, de la Sécurité publique et de la Population;

- mettre en place une structure de prise en charge et de soutien des survivants;

- étendre les zones d'intervention des brigades locales spécialisées dans la violence basée sur le genre sur le territoire national;

- mettre en place des tribunaux pénaux spécialisés dans les affaires de violence basée sur le genre, lesquels encouragent les femmes à s'exprimer et à dénoncer.


Il y a beaucoup à apprendre les uns des autres dans la lutte contre la violence sexuelle et basée sur le genre. Nous travaillerions sous toutes les formes de partenariats, du renforcement des capacités aux échanges, en passant par les meilleures pratiques, jusqu’à un éventuel soutien financier.

Encore une fois, merci sincèrement à vous tous. Notre implication et notre engagement pour cette cause réaffirment notre désir commun de sauver des vies humaines. Ensemble nous pouvons. Osons parler d'une seule voix.

Oui à la bienveillance, non à la violence.

Merci de votre attention.

Traduit par Hery Rakotoarijao

Mis à jour ( Samedi, 25 Mai 2019 17:21 )  
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