Hôtel Panorama, avril 2015. Tous avaient été d'accord pour l'avant-projet ou projet initial de 206 articles. De g. à dr.: Tahiana Rasolojaona alias Dj Jay Taxx de la RDJ; Andry Raobelina, de Dream'In et Nicolas Rabemananjara de Tv Plus Madagascar
Les deux premiers ont enfilé la cravate bleue Hvm d'où leur silence voire leur soutien à ce code liberticide. Nicolas, lui, était présent à l'émission sur ce sujet, le dimanche 03 juillet 2016 sur sa propre station (ICI) pour affirmer et confirmer qu'il y a bien eu toilettage
En avril 2015, l’avant-projet du code de la communication comprenait 206 articles classés en neuf chapitres. Il devait être présenté à l’assemblée nationale au mois de mai de la même année.
Un an après, à l’insu des parties prenantes qui l’avaient validé (journalistes de tout Madagascar et de tous les supports: presse écrite, audiovisuel, presse en ligne, représentants des patrons de presse, représentants des opérateurs du secteur de la communication, représentants des organisations de la société civile, juristes, représentants des institutions du pouvoir exécutif malgache), il a changé de nom et a grossi avec 209 articles.
Nivo "Pierre" Ratiarson qui a renié son acolyte de ministre. Et à la Tvm, toujours pas de Directeur après le limogeage de Lantomalala Rasata... Mais où vont alors les recettes publicitaires que seuls les deux compères gèrent sans aucun droit de regard de la part du personnel?
Le ministre Vonison Andrianjato, le 3 mai 2016, Journée internationale de la liberté de presse, avait juré sur tout ce qu’il pouvait jurer que rien, pas même un iota (« tsy nikitiana na kely aza ») n’avait été changé. Puis, il s'est dédit en invoquant l'argent du FMI et a été complètement renié et contredit par Nivo Ratiarson (dans le rôle de Pierre, l’apôtre qui renia Jésus), son propre Directeur de Cabinet et acolyte de l’émission stalinienne « Ady Gasy » à la Tvm. C’était lors de l’émission « Don-dresaka » sur Tv Plus Madagascar, du 03 juillet 2016 (ICI).
Notre consœur Lalatiana Rakotondrazafy (photo ci-dessus) a même donné des exemples précis. En voici un qui concerne non plus les journalistes seuls, mais sanctionne l’ensemble de la population malgache des 22 régions de Madagascar et prouve de manière incontestable le mensonge étatique:
ARTICLE 125 de l’avant-projet ou projet initial
Dans les conditions définies par la règlementation régissant le secteur des télécommunications, et celles déterminées par l’autorité nationale de régulation des communications médiatisées pour leur application, la couverture audiovisuelle nationale EST OUVERTE A L’INITIATIVE PRIVÉE pour l’implantation et l’exploitation des stations de radiodiffusion et de télévision privées SUR TOUTE L’ÉTENDUE DU TERRITOIRE NATIONAL.
ARTICLE 126 du projet liberticide
Dans les conditions définies par la règlementation régissant le secteur des télécommunications, et celles déterminées par l’autorité nationale de régulation des communications médiatisées pour leur application, la couverture audiovisuelle nationale EST RÉSERVÉE AUX STATIONS DE RADIODIFFUSION ET DE TÉLÉVISION PUBLIQUES.
Ce n’est pas le seul article qui a été « toiletté » au niveau du Sénat mais c’est bien l’exemple même qui doit faire comprendre à la population malgache que ce code de la communication la concerne directement et sans exception, ainsi que tous les habitants de la Grande île qui seront, dès lors, privés de leur droit à l’information vraie.
Cela s’appelle communication familiale ministérielle mondialement « médiatisée ». Et lui qui est -a été- domicilé dans cette région de l'Itasy, il fait comme si de rien n'était à propos des terres pillées par les Chinois à Soamahamanina!
Ce ministre Vonison Andrianjato est un personnage très bizarroïde qui parle trop beau pour être honnête (ICI son interview -en malgache- très menaçante de ce 05 juillet 2016 qui restera dans les annales de la bêtise humaine en matière de communication en générale). Par ailleurs, depuis quand met-on le cursus de ses enfants sur un CV? Il va hurler à la vie privée? Mais le monde entier peut accéder à ce CV très m’as-tu vu, grâce à lui! Du coup, même ses enfants sont dans l’embarras.
Et, en ayant mis sur le tapis le chantage à propos du FMI, cela s’appelle haute trahison envers ses compatriotes. Surtout lorsqu’il se permet d’affirmer que « le report de l’examen de ce projet de loi est un danger pour la nation » (ICI), c’est lui qui est un danger ambulant pour l’avenir même de Madagascar.
Si vous voulez mon avis personnel, c’est simple: que ce pouvoir persiste donc à faire adopter ce code liberticide par les moyens qu’on connaît déjà . On verra bien où çà le mènera. Car personne ne restera les bras croisés. C’est tout un système démocratique qu’il est en train de tenter de mettre en ruine alors qu’il ne sera jamais que de passage au pouvoir. Et c’est cela qui est malheureux. Il faudra que les Malgaches qui nous remplaceront subissent durant combien de décennies encore avant d’atteindre le niveau du premier amendement de la Constitution des Etats Unis, ratifié en 1791 avec neuf autres?
Le texte du premier amendement est le suivant:
« Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the right of the people peaceably to assemble, and to petition the Government for a redress of grievances ».
Le Congrès ne fera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis.
De George Washington à Barack Obama, 44 personnalités politiques se sont succédé à la présidence des États-Unis d’Amérique. Mais aucun n’a même songé à toiletter ce premier amendement.
A Madagascar, tous les présidents élus après Philibert Tsiranana (Didier Ratsiraka -2 fois-, Zafy Albert, Marc Ravalomanana) se sont amusés à changer la constitution à leur avantage. On sait comment tous ces prédécesseurs de Hery Rajaonarimampianina -sans exception- sont sortis de l’Histoire. S’il ne veut prendre le même chemin, alors qu’il impose immédiatement la dictature et qui vivra verra.
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Pour l’heure, le MOUVEMENT POUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION a été mis sur pied par les journalistes et le GEPIMM. Nous reparlerons.
RESTONS DANS LA LUMIÈRE ET RECHERCHONS TOUJOURS LA VÉRITÉ
Jeannot Ramambazafy – 04 juillet 2016-07