COMMUNIQUE DE PRESSE
L’eau insalubre et le manque d’installations sanitaires et d’hygiène tuent de nombreux enfants chaque jour, rappelle l’UNICEF
Antananarivo, 22 mars 2013 – À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, l’UNICEF tient à rappeler aux gouvernements, à la société civile et aux simples citoyens le sort tragique d’enfants que masquent souvent les statistiques.
À l’échelle mondiale, on estime que 2 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies diarrhéiques et qu’environ 1 800 de ces décès sont liés à l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
« Parfois, nous accordons tellement d’attention aux chiffres que nous ne voyons plus les tragédies humaines que dissimulent les statistiques », explique Sanjay Wijesekera, responsable mondial du programme d’eau, d’assainissement et d’hygiène de l’UNICEF.
« S’il y avait chaque jour 90 accidents de cars scolaires remplis d’élèves d’école maternelle, sans aucun rescapé, la communauté internationale s’alarmerait. C’est pourtant exactement ce qui arrive tous les jours à cause du manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène adéquats ».
Près de 90 % des décès d’enfants dus aux maladies diarrhéiques sont directement liés à l’eau contaminée, au manque d’assainissement ou à une hygiène inadéquate. L’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement contribuerait pour beaucoup à la réduction de la mortalité des enfants.
D’après les données de l’UNICEF sur la mortalité des enfants, environ la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans se produisent dans seulement cinq pays : l’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo (RDC), le Pakistan et la Chine. Plus du tiers de tous les décès d’enfants de moins de cinq ans sont concentrés dans deux pays : l’Inde (24 %) et le Nigéria (11 %).
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A Madagascar, moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable (46%). Le taux d’accès aux infrastructures d’assainissement adéquates reste faible dans la Grande Ile : 15%. Selon le Joint Monitoring Program OMS – UNICEF de 2012, 30% de la population malgache utilisent des infrastructures d’assainissement non améliorées et 37% de la population défèquent toujours à l’air libre.
La Grande Ile est confrontée à des risques sanitaires majeurs face à l’insuffisance de l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et l’évacuation des déchets solides. Les problèmes liés à l’insalubrité de l’eau, au mauvais assainissement accroissent les maladies, dont les maladies diarrhéiques. La diarrhée demeure l’une des maladies les plus meurtrières des enfants de moins de cinq ans à Madagascar. Sur le classement des pays ayant le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans le plus élevé, Madagascar est classé 48ème sur 193 pays : 62 enfants de moins de 5 ans sur 1 000 meurent chaque année (SOWC 2012).
UNICEF Madagascar appuie le Gouvernement au niveau national et régional pour assurer des réponses efficaces aux demandes importantes en eau, hygiène et assainissement des populations vivant en milieu rural et périurbain ainsi qu’au sein des écoles et des centres de santé.
Pour permettre la pérennité des interventions, les institutions, les autorités, les leaders traditionnels ainsi que les communautés sont impliqués.
Par ailleurs, une stratégie d’approche intégrée a été développée pour arriver à un changement de comportement aussi bien à l'école, qu’au sein des ménages et des communautés. L’objectif est l’appropriation des trois messages clé du WASH : le lavage des mains avec du savon, l’utilisation effective des latrines hygiéniques et la conservation de la potabilité de l'eau.
L’UNICEF travaille de concert avec le secteur privé, les agents de santé et de l’éducation, les acteurs du transport, du tourisme, de l’environnement, pour mettre en œuvre ces activités.
Toutes les interventions sont coordonnées avec les différents acteurs du gouvernement, des agences internationales et des organisations nationales et locales pour assurer une cohérence, une harmonisation et une complémentarité des actions dans le secteur.
« Même si de nombreux progrès ont été accomplis par Madagascar dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, il est nécessaire de multiplier par 10 la tendance annuelle de couverture pour espérer pouvoir atteindre les OMD. Il est également nécessaire de multiplier par six le budget d’investissement afin d’accroître la couverture en matière d’assainissement, renforcer les techniciens de l’eau et de l’assainissement ainsi que les autorités locales. Le secteur de l’eau et de l’assainissement manque de capacités techniques et financières pour satisfaire aux énormes besoins de la population malgache », déclare Silvia Gaya, chef de la section WASH à l’UNICEF Madagascar.
UNICEF Madagascar/www.madagate.com