Journée mondiale de la liberté de la presse "Parlez sans crainte: assurer la liberté d'expression dans tous les médias"
03 mai 2013
L’édition 2013 de la Journée mondiale de la liberté de la presse a été marquée, à Madagascar, par deux cérémonies. La première s’est tenue à Antsirabe, à quelques 170 kilomètres au sud de la capitale, Antananarivo. Elle a été organisée par Médias en Action pour la Formation (MAF), une association de journalistes, en collaboration avec l'Organisation Internationale de la Francophonie et le Système des Nations Unies. La seconde est une initiative de l'Association des journalistes de la région Atsimo Andrefana, située au sud de Madagascar avec l'appui du Centre de ressources des médias mis en place par le PNUD pour assister les journalistes locaux.
« Il n'y a pas de vraie presse sans la liberté d'informer », a martelé, d’emblée, Radavidson Jorlyn Edouard, le président du MAF, histoire de mettre en exergue l'engagement de son association à promouvoir l'éthique et la déontologie des médias, spécialement en cette période électorale.
Il s’est appuyé sur le thème de cette année - « Parlez sans crainte: assurer la liberté d'expression dans tous les médias » - pour rappeler aux journalistes présents tout comme aux étudiants en journalisme et en communication de l'Ecole Supérieure Spécialisée de Vakinankaratra, nombreux à la cérémonie, la responsabilité des médias. « Ne laissez pas les autres vous acheter, a-t-il martelé. Votre plume, votre micro et votre caméra sont sacrés » a-t-il poursuivi.
Le MAF a profité de l’occasion pour faire la promotion de la « charte d'engagement » et du « guide des journalistes pendant la période électorale ». Plusieurs journalistes d'Antsirabe ont, en guise d’adhésion, apposé leur signature sur la charte.
« Je l'ai signée avec le secret espoir de pouvoir travailler, à l’avenir, selon des normes déontologiques plus rigoureuses », souligne Rija Rakotondanahary, journaliste à la Radio Télévision Analamanga (RTA)d’Antsirabe.
Il reconnait néanmoins la difficulté de joindre le geste à la parole, notamment à cause de l’environnement complexe qui est celui des journalistes : salaires de misère, pression croissante des patrons de presse sur leurs employés, etc.
Anaïs, étudiante en troisième année, explique que parler sans crainte reste une vue de l’esprit. Claire Mulanga, la présidente du Groupe de communication des Nations Unies, qui représentait la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies, a souligné que « le Système des Nations Unies à Madagascar s’est associé à « Médias en Action et pour la Formation » afin de promouvoir l’engagement des journalistes pour une couverture professionnelle du processus électoral ».
Le même jour, à Toliara, commune située à quelques 500 kilomètres au Sud d'Antsirabe, le débat sur le même thème a été tout aussi riche. Selon Zamandary Christian, directeur régional de la communication dans la région d'Atsimo Andrefana, il s'agissait d'une des meilleures initiatives prises par des journalistes locaux (en concours avec le centre des ressources des médias) depuis trois ans. « La population, les acteurs politiques et mêmes les hommes des médias prennent plus que par le passé conscience de l'importance du métier de journaliste. »
Francis Ramanantsoa, président de l'Association de journalistes de Toliara, a appelé au renforcement du système de protection des journalistes : « Le manque de moyens pour mener des investigations devient préoccupant ».
Un moment fort de la journée fut la signature entre le ministère de la Communication et l'Association des journalistes d'un accord au sujet de l’ouverture prochaine d’un centre de ressources des médias, une initiative à laquelle le PNUD a été étroitement associé.
Le secrétaire général du ministère de la Communication, Guy Laurent Ramanakamonjy, a, pour sa part, promis que le centre serait géré de manière indépendante et transparente. La journée s'est terminée par un match de football entre les journalistes et les associations de la société civile.
PNUD MADAGASCAR