Mainty sy Fotsy ou Charlot et le Mime
Très bonne initiative d’Elia Ravelomanantsoa, ministre de la Culture et du Patrimoine que cette semaine de la Culture (du 16 au 22 mai 2013) qui se tient à La City Ivandry Antananarivo.
Vues d'ensemble des personnalités présentes le Jour-J
Le lancement a eu lieu le 16 mai dernier, avec une série de performances qui ont démontré que la Culture malgache a puisé ses sources dans trois continents pour devenir « uniquement diversifiée » en ayant créé ses propres « standards » : Indonésie, Afrique, Chine.
Elia Ravelomanantsoa et Désiré Philippe Ramakavelo alias le poète Madera
Elia Ravelomanantsoa et Paul Congo, le conteur au au style des griots africains
Comme l’a souligné la ministre Elia Ravelomanantsoa dans son discours d’ouverture officielle : « La culture est un élément vital pour un pays. Un pays qui n’a pas de culture, n’a pas de vie ». Pour ma part, comme l’évènement se passe dans la Capitale de Madagascar, je dirais plutôt : une ville sans culture est une ville sans âme.
Le "Salegy" avec notre Eusèbe Jaojoby national
Mais la culture d’un peuple, ce n’est pas seulement la musique. C’est aussi son histoire, ses us et coutumes. Et cette semaine de la culture, dont l’entrée est gratuite, est la bienvenue au moment où la jeunesse malgache perd de plus en plus ses repères, son identité culturelle, pour se lancer à corps perdus dans des imitations piquées facilement à travers les NTIC.
Danseuses traditionnelles indonésiennes
Le phénomène de mondialisation ne saurait être une excuse. Il semble que tout est continuellement à refaire dans la Grande île de l’océan Indien. Particulièrement dans le domaine de l’éducation nationale. Il y avait l’avant 1972, avec l’éducation civique, la morale, la discipline, le respect de soi et d’autrui, et l’après 1972 avec l’idéologie, le « samy mandeha samy mitady », l’argent comme but dans la vie, l’indiscipline et le manque de respect des biens et des personnes.
le "Bà gasy", musique unique au monde, même si le piano a été importé sous les royautés
Ce n’est pas par des mots et de belles phrases qu’on changera quoi que ce soit. Il importe de remettre dans le programme scolaire national, les principes de base d’une éducation menant au développement réel de l’homme : la connaissance de l’Histoire, la connaissance de la loi fondamentale, le respect des traditions, la fierté d’être Malagasy. C’est tout mais c’est beaucoup et c’est même vital pour aller de l’avant.
Jeunes femmes Malgaches vĂŞtues Ă la chinoise
Certes, des efforts ont été et son faits. Mais il est plus facile de détruire que de construire. En attendant, la première leçon que je donne -qu’on nous a appris à l’école-, en matière de liberté (expression, parole, etc.) : ma liberté s’arrête là où commence celle des autres. Il y a des lois pour régir cela. Mais elles ne sont pas appliquées. Comme l’a dit le Président Obama : un pays n’a pas besoin d’hommes forts mais à besoin d’institutions fortes. Hélas, c’est exactement le contraire que l’on vit à Madagascar. Comment voulez-vous que les autres nous respectent si, déjà , on ne se respecte pas mutuellement ?
Drapeau malgache et flûte... asiatique ?
J’arrête là car il y a tellement à dire. Or, tout çà , on le sait déjà . A ce rythme, dans 50 ans, Madagascar deviendra un pays irrémédiablement en voie de sous-développant super avancé. « Entre nous, je m’en fous car je serais mort », ai-je entendu maintes fois. Voilà bien le vrai problème, côté mentalité : la majorité des Malgaches vivent le temps présent sans songer une seconde aux générations futures. Et, entre-temps, nous richesses naturelles et minières foutent le camp inexorablement. Mais dans nos contrées on ignore ce que protectionnisme veut dire et nous n’avons pas les moyens intellectuels. Même pas pour récupérer nos îles éparses de l’océan Indien. Ici, tout est juridisme et connaissances livresques… Ergotons, ergotons, les Malgaches de 2050 vivront dans un désert. Au sens propre comme au sens figuré.
Spectacle de rue
Arts Malagasy
Revenons au sujet principal. La semaine culturelle, c’est à La City Ivandry Antananarivo, du 16 au 22 mai 2013. Spectacle, conférences thématiques, forums de discussion, expositions, dédicaces… Entrée gratuite.
Jeannot Ramambazafy – 17 mai 2013
Photos fournies