Effectivement, l’annonce a été sensationnelle : Eileen Akbaraly représentera Madagascar dans un évènement entrant dans le cadre du prestigieux et mondialement renommé Festival du Film de Cannes, pour cette année 2021. Mais il faut d’abord rendre à César ce qui est à César.
Eileen Akbaraly, en fait, entrera en scène, avec Pietro Paradiso, « Haute couture fashion designer », styliste haut de gamme pour faire simple, dans un évènement dénommé « Ethical Gold » signé par Better World Fund, un forum et un fonds de dotation pour un Monde Meilleur créés par Manuel Collas de la Roche, organisateur d’évènements internationaux et producteur de films documentaires.
C’est en 2015, que Manuel Collas de la Roche a décidé de créer le Better World Forum (BWF). Il s’agissait, pour lui, « d’éveiller les consciences sur les grandes problématiques de ce monde et récompenser des personnalités emblématiques pour leurs actions, leurs engagements ». Depuis, Better World Forum entend être le porte-parole du monde de demain. Ce, à travers une série de films et de documentaires issus de différents pays « afin de défendre, promouvoir et soutenir tous ces acteurs engagés pour l’avenir qui œuvrent souvent dans l’ombre. Parce qu’il faut montrer la voie, nous devons inspirer, partager agir à l’unisson. Parce qu’un monde meilleur ne peut être possible sans conscience individuelle », dixit Manuel Collas de la Roche.
En 2019, un an avant la pandémie que nous connaissons tous, cet homme extraordinaire, ancien mannequin devenu moine bouddhiste (Oui !), a jugé nécessaire de mettre en place un instrument juridique « pour accompagner les mutations du monde actuel et qui nous permettait d’agir sur un plan international ». Ainsi a été créé, à Paris, un Fonds de dotation français, même si son appellation est anglaise : le Better World Fund. Celui-ci a pour objet : la mise en œuvre et le développement de toute action d’intérêt général pouvant contribuer à  :
- L’amélioration des conditions de vie humaine à travers des actions liées notamment à l’environnement et au droit des femmes;
- La promotion de projets en faveur de l’amélioration des conditions de vie humaine;
- L’encouragement de toutes les formes de partage autour de l’environnement, du développement durable ou encore du respect du droit des femmes;
- La diffusion de messages humanitaires et positifs liés à l’amélioration des conditions de vie humaine à travers le septième art;
- L’encouragement des initiatives bienveillantes permettant le respect des conditions de vie humaine, et plus généralement l’amélioration des conditions de vie humaine.
De fil en aiguille, c’est vraiment le cas de le dire ici, il s’est avéré qu’Eileen Akbaraly et son atelier «Made for a Woman» (M4aW), sis à Anosivavaka Ambohimanarina Antananarivo, répond à tous ces critères. Et, pour la grande fierté de toute une Nation, le savoir-faire malagasy sera mis en valeur à travers un défilé de mode qui alliera : mannequins internationaux ; créations de l’atelier « Made for a Woman » d’Eileen Akbaraly ; et savoir-faire de l’Italien Pietro Paradiso. Mais laissons Eileen se présenter brièvement, dans le cadre de cet évènement cannois :
« Je suis Eileen Claudia Akbaraly, une enfant issue d'un milieu multiculturel : italien, indien, français et malagasy.  J’ai grandi dans ce qui est paradoxalement considéré comme le dernier « Eden » du monde, -en termes de biodiversité-, tout en étant l'un des pays les plus pauvres au monde : MADAGASCAR. Être indienne me rend particulièrement sensible aux vibrations de couleurs. Avoir passé ma jeunesse en Afrique est ce qui a déclenché en moi une fascination pour l’artisanat véritable. C'est ce qui a inspiré ma créativité tactile, fortement liée à l'artisanat manuel. Et c’est la raison pour laquelle, après avoir travaillé avec plusieurs ONG sur le terrain, et avoir étudié les arcanes du monde de la « Fashion mode » à l’Istituto Marangoni de Milan, j'ai décidé de me concentrer sur un sujet très actuel : la responsabilité sociale de l'entreprise, qui m’a permis d’être titulaire d’un master universitaire en communication globale - spécialisation en responsabilité sociale des entreprises dans la mode, à Paris. À la fin de mes études, j'ai réalisé que l'objectif principal de la mode n'était ni l'art ni l'autonomisation de quiconque, mais l’attrait de l’argent avec comme principale question : comment gagner plus d'argent ? Ce concept me dérangeait vraiment et c'est pourquoi, fin 2018, j'ai fondé Made Pour une Femme, en « Made For A Woman », un entrepreneuriat social dédié à l'autonomisation (« empowerment ») des femmes malagasy, à travers l'art de tisser des produits de luxe en respectant l’éthique de l’artisanat. Ensemble, avec mon équipe féminine, nous façonnons manuellement des créations uniques et des produits exclusifs qui valorisent les femmes artisanes de ma bien-aimée patrie, MADAGASCAR »./.
L’évènement « Ethical Gold » aura lieu au « 3.14 Plage » à Cannes, France, le 12 juillet 2021, incluant donc un « Fashion Show » qui mettra sous les feux des projecteurs mondiaux le savoir-faire artisanal bien malagasy.
Jeannot Ramambazafy - Egalement publié à la "Une" de "La Gazette de la Grande île" du samedi 10 juillet 2021