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Jeannot Ramambazafy aux futurs passagers vers l’au-delà

Samedi 06 aout 2022. J’ai 68 ans aujourd’hui et je suis à la sortie d’une attaque du Covid. Eh oui, j’ai la chance d’être asymptomatique car doté d’anticorps IgG et IgM permettant de mieux lutter contre cet agent infectieux qu’est le SARS-CoV-2 (Coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère) ou Covid tout court, dû à un virus à couronnes. Actuellement, je suis en convalescence.


Pour votre information, la réponse immunitaire face au SARS-CoV-2 n’est pas la même pour tous les patients. Ainsi, 40% sont asymptomatiques (ce qui est mon cas) ; 40% développent un Covid léger ; 15% une forme modérée pouvant conduire à un Covid prolongé, et 5% un Covid sévère pouvant nécessiter des soins de réanimation et même entrainer la mort. Pour les sceptiques ignorant des réalités terrestres, sachez que le nombre de personnes décédées du Covid, dépend de leur âge, de leur « aretina mitaiza » (asthme, diabète, goutte, maladie cardiaque ou rénale…) et de leur nombre selon leur nationalité.

Je ne donnerai qu’un seul exemple ici, qu’on oublie trop souvent. En ce début de mois d’août 2022, 1,03 millions de personnes sont décédées du Covid aux U.S.A. sur 91,8 millions de cas détectés (Source : Our World in Data). Mais il faut savoir que les États-Unis d’Amérique, c’est un territoire de 9.831.510 km² avec une population estimée à 338.289.857 d’habitants au 1er juillet 2022.

Nous tous, ami(e)s lectrices et lecteurs, avons perdu des êtres chers (parents, amis, connaissances) à cause de ce fichu Covid. En cette période de repos (forcé), avec plus de 40 ans de journalisme, et arrivé à l’âge assez respectable de 68 ans aujourd’hui, je me suis permis de vous plonger dans un article que je qualifie de « socio-psychologique » destiné aux futurs passagers vers l’au-delà, moi y compris. Allons-y.

Latimer Rangers

En quoi le fait d’insulter les autres, de noircir son pays natal, va-t-il contribuer au développement de Madagascar, pays anciennement colonisé par une France dont l’exploit aura été de semer la zizanie sur le continent africain, abstraction faite des pays anglophones ? Nul besoin de vous faire un dessin sur ce sujet. Lisez et écoutez les actualités… A mon sens, on est citoyen malagasy avant d’être journaliste. Certes, de nos jours, la critique est plus que permise et comme me l’a appris mon grand frère Latimer Rangers, « un journaliste est à 51% dans l’opposition ». Mais, il s’agit d’une opposition d’idées et non de personnes.


Or, que se passe-t-il actuellement ? Sans preuve concrète, le journalisme, à Madagascar, est devenu un moyen de salir une personne au nom d’on-ne-sait-plus quoi. Pour ce qui est des réseaux sociaux comme Facebook, cette attitude avilissante est devenue monnaie courante. Et c’est bien là qu’on se rend compte que la première pauvreté qui frappe la Grande île de l’océan Indien, est la pauvreté d’esprit du grand nombre, alimentée par une minorité, ici et surtout ailleurs, qui croit être le centre du monde, qui se croit supérieure et qui se persuade être en possession de la vérité absolue qui n’existera jamais, surtout sans preuves irréfutables. Et encore…

Mais, en vérité, les individus qui passent leur temps à critiquer les autres, avec force photos montées, enregistrements auditifs volés, caricatures et dessins, ignorent eux-mêmes qui ils sont vraiment dans leur vraie vie (mais égoïstes, ils le sont, c’est une certitude), jusqu’à oublier qu’ils ne seront jamais que de futurs passagers vers l’au-delà, des morts-vivants, des zombis en transit vers la mort. Ce moment venu, qui se souciera d’eux ? Car il viendra, tôt ou tard. Et quel sera l’héritage qu’ils laisseront à leurs descendants (« taranaka ») ? Une honte indélébile que ceux-ci auront à supporter malgré eux.

Inutile de les nommer ici : elles et/ou ils se reconnaîtront. Le comble est que ces êtres malfaisants font du mal de leur vivant en espérant rejoindre le « paradis » une fois devenus « razana ».

CJD ou Club des Journalistes Doyens de Madagascar

Personnellement, on m’a traité de tous les noms, on m’a insulté, menacé de mort. Et pourtant, je suis encore là, à 68 ans. Beaucoup de ces personnages qui se croyaient quelqu’un, sont passés dans l’anonymat le plus total ou ont quitté cette Terre de passage. Je l’ai su et je le sais au travers de simples conversations. A quoi, dès lors, cela leur a-t-il servi de m’avoir traité de «mamo lava», de «mercenaire», de «vendu», de «lèche-botte», de «journaleux», bref de vraiment tout ? Ils n’ont pas su vivre (« tsy nahay niaina »). Le temps a filé entre leurs doigts frappant, en ricanant, sur le clavier de leur ordinateur ou de leur smartphone, des insanités envers leurs compatriotes comme s’ils devaient… mourir le jour même.

Je ne suis pas un donneur de leçon, nul n’étant parfait ici-bas. Mais je suis conscient qu’à chaque anniversaire, l’être humain prend de l’âge. Une vérité de La Palice… Le temps passant, le poids des années se fait sentir. La vieillesse est visible et, normalement, avec ce temps qui passe, sans marche arrière possible, l’homme acquiert une certaine maturité, une sagesse certaine, propre au 3è âge. Lorsqu’on dit d’un individu qu’il a beaucoup vécu, cela signifie qu’il a une grande expérience de la vie.

Rossy avec le couple Jeannot et Ninie

Jules César avait dit : «L'expérience, voilà le maître en toutes choses». L’écrivain polonais Witold Gombrowicz a écrit : «Lorsqu'on a vingt ans, on est incendiaire, mais après la quarantaine, on devient pompier». J’ajouterai qu’étant réaliste, je suis conscient que, passé la soixantaine, on commence à pressentir que l’escale ici-bas connaîtra une fin dans un tombeau ou dans une urne… Car comme l’a écrit le journaliste, écrivain et humoriste français, Alphonse Allais : «Partir c'est mourir un peu... mais mourir, c'est partir beaucoup».


Moralité de cet article ? Il n’y en a pas. Mais n’'allez pas vous plaindre de ce que cette soixantaine passée de huit années me trouve encore étonné. Car s’étonner est un des plus sûrs moyens de ne pas vieillir trop vite. Aussi, à celles et ceux qui se sentiront concernés, un seul truc à faire : regardez-vous dans un miroir et dites-vous bien, droit dans vos propres yeux que vous n’êtes pas immortels, que vous n’êtes rien qu’un futur passager vers l’au-delà.

Et j’ai fini par devenir comme l’Ecclésiaste qui a écrit dans 1:14 : «J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent». Quoi qu’il en soit, sachez garder votre âme d’enfant (émerveillé par et de tout) sans être infantile (« manao sain-jaza »). Nuance.

Je terminerai cet article avec Jean de La Fontaine qui a écrit dans « Le vieux chat et la jeune souris » : «La jeunesse se flatte (s’illusionne), et croit tout obtenir ; la vieillesse est impitoyable». Bon anniversaire à moi !


Jeannot Ramambazafy

Samedi 06 août 2022

Mis à jour ( Dimanche, 07 Août 2022 10:20 )  
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