10 août 1991. « Ici Masoandro ! Tirez sur la voiture noire. Tirez sur la voiture noire !». Dans cette voiture noire, il y avait le professeur Zafy Albert, l’un de ceux qui ont organisé cette grande marche de la liberté (« Diaben’ny Fahafahana ») qui a coûté la vie à une centaine de personnes. Le prof sera blessé « légèrement ». Celui qui a donné des ordres sous le pseudonyme de Masoandro n’est autre que l’Amiral Didier Ratsiraka, à l’adresse des militaires dans l’hélicoptère. Je vous remets ce film qui accuse sans conteste cet amnésique qui fricote actuellement avec ses deux tombeurs. Ecoutez-bien la voix :
Où est le code de moral et d’éthique appris à l’école de guerre ?  Avoir 73 ans, la vue qui baisse et le physique vacillant ne sont pas des excuses pour jouer le chapitre « je ne me rappelle plus ».  Surtout lorsqu’on s’associe à ses deux tombeurs pour s’attaque à un jeune, en argumentant avec des propos qui font ressurgir un passé douteux. A propos de la tentative d’assassinat sur Andry Rajoelina, l’Amiral vacillant a déclaré : « A qui profite le crime ? ». Lire également :
J’affirme sans ambage que l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, le 11 février 1975, a tout à fait bien profité à Didier Ratsiraka qui est resté président de 1975 à 1991, dans un premier temps. 16 ans qui lui ont permis de paupériser les Malgaches à outrance.  Il n’y a aucun doute là -dessus : le seul qui a profité de l’assassinat de Ratsimandrava, c’est bel et bien Didier Ratsiraka. « Choisi » parmi ses pairs du Directoire militaire, il s’est enraciné en mettant en pratique une logique de guerre pour que Madagascar soit sous la coupe du capitalisme d’état déguisé en Etat-providence pour ne jeter que des miettes au peuple.
Louis Michel, ce commissaire de l’Union européenne ne vaut pas mieux. « Sanctions individuelles ». Il faudrait être sérieusement timbré pour oser dire cela. Ici, comme en Afrique, la démocratie sera toujours directe tant qu’il y aura des blancs qui colonisent dans les coulisses avec les dictateurs en place. Quand c’est pour leurs intérêts, les grands pays de ce monde s’érigent en pollueurs et en marchands d’armes.  Mais quand les populations s’insurgent contre les tyrans, c’est tout de suite la condamnation, comme si les Etats-Unis et un pays comme Madagascar étaient sur le même pied d’égalité dans le domaine constitutionnel. Les dictateurs auront de beaux jours devant eux tant qu’il y aura des sbires comme Louis Michel.
Cet ambassadeur américain fait aussi partie de cette clique de vazaha qui prennent les Malgaches pour des cons. A qui profite l’AGOA sinon à quelques intérêts purement privés et personnels ? Il oublie que la Grande île, c’est 590.000 km² et 20 millions d’habitants. Mais il connaît la mauvaise mentalité des Malgaches que l’on a habitué à vivre aux crochets (de tricots) des bailleurs de fonds. C’est le fait des dictateurs que tous ces personnages protègent sous l’excuse de coup d’état, de putsch. Donc, selon la logique de Mister Marquardt, sans AGOA, fini Madagascar ? Mais alors pourquoi le retour de ces volontaires du corps de la paix ? Pourquoi aider à moitié les « pauvres » Malgaches ? Il est certain que Barack Obama n’est pas bien informé.
Mais qu’est-ce que l’AGOA plus connu sous le nom d’Africa Bill, mis en vigueur le 1er octobre 2000, par les anglophones ? En fait, l’African growth and opportunity act n’a jamais été expliqué aux esclaves modernes que forme le personnel des zones franches. Seuls les patrons en tirent profit et ils concernent l’importation de matières premières sans payer de droits de douanes. C’est çà l’AGOA en résumé. Le brillant Niels Marquardt a bien récité sa leçon : « En 2008, c’est à peu près 350 millions Usd de cotation textile et habillement qui ont été envoyés aux Etats unis. Ces usines produisent aussi pour le marché européen mais je crois que les économies d’échelle qui existent à Madagascar, c'est en partie grâce à l’AGOA ». Ah bon ? Comment est réparti ce pactole ? Personne n’ose nous éclairer à ce sujet.
cadeaux mille fois empoisonnés
En réalité donc, voici en quoi cet acte consiste. L’AGOA, commencé en 2006 à Madagascar, est prévu pour 8 ans. Les pays éligibles, dont le PIB est inférieur ou égal à 1.500 USD par habitant par an, peuvent importer des matières premières en provenance de n’importe quel pays pendant 4 ans. Pour les 4 années suivantes, ils devront importer ces matières des Etats-Unis ou des autres pays éligibles. En d’autres termes, les Etats-Unis incitent les pays bénéficiaires de l’AGOA à investir dans la production et l’industrialisation en vue de disposer des matières premières nécessaires. En clair, c’est tout le circuit du minimum de dépenses, maximum de bénéfices, qui risque d’être anéanti à cause de la crise politique. Les salaires pour les Malgaches, eux, demeurent les plus pas au monde possibles. En passant, c’est comme les carburants : les prix à la pompe sont les plus chers au monde dans la Grande île. Or, si le prix du baril de pétrole baisse, monte, baisse et monte encore, aucune vérité des prix n’existe. La hausse demeure constante.
Qui a permis à certains patrons du secteur privé du textile, triés sur le volet, de bénéficier de ce circuit, si ce n’est Ravalomanana, en tant que représentant de l’Etat malgache, qui a prôné les 3P (Public Private Partnership) ? Il a des actions dans toutes ces sociétés, c’est un secret de Polichinelle même si, actuellement, les loups commencent à se dévorer entre eux. De peur d’être complices devant le tribunal de l’Histoire. Et on commence, partout, à détruire les dossiers « encombrants ». Puisque ce dossier parle de profits, où se situent alors ceux du peuple malgache ? Car il n’y a pas que le textile, sauf sur la planète AGOA.
Les grands de ce monde n’étant pas philanthropes pour un sou, quelle forêt de profits cache cet arbre que l’on brandit comme un épouvantail pour enfants attardés ? Parmi les résolutions prises par l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, sur la situation à Madagascar, du 30 novembre au 3 décembre 2009, réunie à Luanda (Angola), je lis : « 9. demande à tout gouvernement intérimaire de Madagascar de ne conclure aucun accord ou contrat avec d'autres pays ou entreprises portant sur les richesses naturelles et le patrimoine national, avant que des élections ne soient tenues et que la population malgache n'octroie un mandat légitime à un nouveau gouvernement ». Tiens, tiens.
Donc, la Grande île, question richesses naturelles et patrimoine national, est devenue la chasse gardée des bailleurs de fonds « traditionnels » qui y ont misé gros. C’est pas sorcier : Ravalomanana a tellement bradé ces secteurs, que les comptes risquent d’être un amalgame de pertes et profits. Voilà pourquoi il faut qu’il revienne ; voilà pourquoi il faut qu’Andry Rajoelina, l’empêcheur « d’agoa-iser » en rond, doit être stoppé, car il n’entend pas entrer dans ce système. Et, avec la complicité du mozambicain Chissano, ils s’y mettent à trois.
dont il est lui-même un des artisans ?
Trois anciens présidents périmés et vomis par le peuple que l’on veut remettre en selle afin de diviser pour mieux régner sur les richesses naturelles et le patrimoine national. Mais un de ces quatre matins, la mayonnaise ne prendra plus et le retour du bâton sera fulgurant. Ma connaissance de l’Histoire de l’Humanité m’a appris que tout ce qui se passe ici-bas a été, est et sera. 1972, 1991, 2002, 2009. Un éternel recommencement. Pourquoi ? Par orgueil et vanité. Le reste on verra chacun dans notre tombe.
Enfin, un autre sujet tout aussi d’actualité qui démontre que les trois présidents périmés sont rétrogrades. Récemment, début décembre 2009, les Présidents Barack Obama et Hamid Karzaï se sont entretenus, une heure durant, via une visioconférence, à propos de la stratégie américaine en Afghanistan. Cette pratique doit êtrer instituionnalisée dès la IVè république. Gain de temps, gain d’argent. Plus besoin d’Air Force One lancé par le petit laitier d’Imerikasinina qui voulait être encore plus près de Dieu qu’il offense au fil du temps. Attention, l’Ecclésiaste a déjà prévenu il y a plus de 2000 ans : « Zava-poana ».
Jeannot RAMAMBAZAFY