Aujourd’hui, 12 mai 2021, cela fait 49 ans que l’assaut de l’université dans la nuit du 12 mai 1972 par des éléments des FRS (Forces républicaines de sécurité calquées sur les CRS français), a eu lieu. Il marque le vrai début de la fin du régime PSD/Tsiranana. Mémoire de l’Histoire.
Il faut savoir qu’en 1971, l’École de médecine sise à Befelatanà na comptait 210 étudiants. Ils s’étaient mis en grève, déjà cette année-là pour protester contre les mauvaises conditions matérielles existant et, plus précisément les conditions d’internat : interdiction des visites, fermeture des portes juste après le repas du soir, douches ne fonctionnant pas, mauvaise qualité de la nourriture et, surtout, retard dans le versement des bourses. A ce moment-là , le pouvoir dirigé par le parti PSD (Parti social démocrate) créé par le Président Philibert Tsiranana avait une toute autre priorité : l’organisation de l’élection présidentielle du 30 janvier 1972. A l’époque, les étudiants, respectueux des valeurs républicaines et de la Res publica, suspendent leur grève afin de ne pas entraver le bon déroulement de cette élection qui vit la victoire du Président Tsiranana avec un score de 99,74% ! A croire que les nouveau-nés, les mineurs et les « adala » (personnes ayant perdu la raison) avaient participé à ce vote. Passons.
Passée l’euphorie de la victoire du régime en place, la grève des étudiants médecine reprend mais sans aucune réponse quant à leurs revendications de la part des dirigeants. Cependant, leur lutte arriva jusqu’à l’université d’Antananarivo où les étudiants de toutes les filières existantes s’associèrent à un mouvement jugé alors « peu dangereux ». Mais les revendications qui, jusque-là étaient surtout d’ordre matériel, se durcirent et firent tache d’huile dans l’enseignement secondaire. Il faut rappeler qu’en 1972, seulement 50% des enfants d’âge scolaire entraient dans le primaire et seulement 2,6 % dans le secondaire. Les enfants des écoles rurales n’avaient aucune chance d’y accéder. Il faut savoir que le premier cycle du secondaire était divisé entre CEG et lycées. Les élèves de ces deux établissements scolaires avaient peu de chances d’accéder au second cycle des lycées publics. En effet, 75% des places y étaient réservées aux élèves qui avaient eu la chance de faire leur premier cycle dans un lycée. Par ailleurs, 600 places étaient attribuées d’office aux élèves français. Il était clair que l’entrée au lycée et l’accès au baccalauréat restaient le privilège d’une élite. Pour le grand nombre, cela se traduisait par un arrêt brutal de la scolarisation au niveau de la classe de troisième, avec ou sans le BEPC. Certes, le Second Plan quinquennal prévoyait l’instauration d’un concours d’entrée en classe de seconde « afin de démocratiser ce système ». Pourtant ce projet fut subitement abandonné. C’est cette décision qui a littéralement mis le feu aux poudres…
Et la grève se structura avec le mode d’organisation suivant : un conseil permanent avait été mis sur pied, qui regroupait 160 membres, composé de représentants des différents établissements scolaires de la capitale, à raison de deux délégués par établissement. Ce conseil permanent avait lui-même été divisé en diverses instances : Organe de liaison, chargé de diffuser les tracts et les consignes ; Service d’ordre et Services de sécurité et de santé. A tout cela s’est ajouté un Comité de grève comprenant l’Organe dénommé « Comité animation » chargé de la préparation du matériel et notamment des tracts. C’est au sein de ce Comité animation et d’une Commission « Études » que travaillent les militants publièrent le journal d’opposition « Andry » (Pilier), fondé déjà en 1969. Parmi les orateurs, trois étudiants se dégageaient du lot, chaque jour sur le terrain de football du campus d’Ankatso : Willy Razafinjatovo alias Willy Olala, Michou Ravololonarisoa ou «Michou vavy» (Michou la fille), et Michel Rambelo dit «Michou lahy» (Michou le garçon).
En parallèle, des théoriciens apportaient leurs idées jamais entendues depuis. Il s’agissait de Manandafy Rakotonirina, Germain Rakotonirainy, Gérard Rajaonson et Ignace Rakoto. Les deux premiers fondèrent plus tard le parti MFM pour « Mpitolona ho amin’ny Fanjakan’ny Madinika » (Militants pour l’avènement des déshérités). Tous les matins, les grévistes organisaient des séminaires sur le campus où convergeaient étudiants, et élèves avec la permission sinon la bénédiction de leurs parents. Cela amena à un «baby boom» qui a été ignoré… Mais les après-midis étaient aussi des moments de détente, dans le cadre de l’Assemblée générale journalière. Dans un stade de football archi-plein, on écoutait les messages de soutien envoyés des provinces et les chanteurs et groupes de chanteurs venus soutenir le mouvement. C’est ici qu’est apparu pour la première fois en public le mythique groupe venu d’Antsirabe, Mahaleo… Des poèmes et œuvres d’artistes déjà confirmés comme Dox, Rado et Nalisoa Ravalitera étaient aussi récités ainsi que des œuvres improvisées par les étudiants eux-mêmes.
En ce qui concerne les tracts et les banderoles ainsi que le journal « Andry », voici les phrases clés qu’on pouvait y lire, pêle-mêle : Pas de limite d’âge pour les diplômes ; «Où en est la démocratie dans l’enseignement ?» ; «Au secours, nous étouffons» ; «Enseignement instable et non adapté aux Gasy» ; «À bas la colonisation culturelle» ; «La solidarité jusqu’au bout pour la suppression du pré-bac» ; «Il vaut mieux mourir debout» ; «Non à la violence ; Lutte ou crève» ; «Révisez les accords de coopération» ; «Les droits de l’élève ; Mort à l’impérialisme culturel» ; «Non à la répression, oui à la compréhension» ; «Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons» : «Ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables» ; «Luttons jusqu’au bout» ; «Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource». Tout cela n’était pas du tout du goût du régime de l’époque. Surtout que, parallèlement à ces meeting au campus d’Ankatso, des rassemblements se tenaient aussi dans le jardin d’Ambohijatovo et des défilés étaient organisés sur l’avenue de l’Indépendance, allant de la gare de Soarano à la statue de Jeanne d’Arc, actuellement Place du 29 mars 1947 à Ambohijatovo.
Malgré l’absence d’Internet et des actuels réseaux sociaux, tous ces évènements commencèrent à dépasser les frontières de la Grande île de l’océan Indien. Aussi, après un moment flottement, le pouvoir fit fermer l’école de médecine, mettant à la rue une majorité de Malagasy des régions côtières qui seront hébergés par des familles d’Antananarivo. Cette gaffe va mettre en scène les dirigeants d’associations dont celle des médecins formés dans cette école, le syndicat des professeurs de l’enseignement supérieur, l’association syndicale des étudiants et surtout l’association des étudiants de médecine et de pharmacie ou AEMEP. La démarche de médiation de l’AKFM entre grévistes et pouvoir est étouffée dans l’œuf à cause de la position ambiguë de ce parti girouette. Le samedi 22 avril 1972, l’AEMEP est dissoute. Mais il est déjà trop tard. Le mardi 25 avril, élèves, lycéens et étudiants se regroupent au jardin d’Ambohijavoto pour descendre ensemble vers l’Avenue de l’Indépendance. Face à cela, le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Laurent Botokeky, décide de rencontrer leurs porte-parole, deux délégués par établissement en grève, le mercredi 26 avril, au stade d’Alarobia. Mais ce seront près de 30.000 jeunes qui déferleront vers ce stade, avec des banderoles ne prêtant pas à équivoque: condamnation de la dissolution de l’AEMEP, suppression des accords de coopération, départ de coopérants français… Je me souviens parfaitement de cette « rencontre » des plus viles et basses que je n’ai jamais vécues de ma vie. La majorité de nous était en tenue très « hippy », moi, 18 ans à l’époque, en sous-vêtement orange et en jeans velours pattes d’éléphant crème. Face à nous, très bien protégés par des éléments armés jusqu’aux dents, un ministre complet-cravate très européen entouré d’une poignée de membres du PSD revêtus de costumes traditionnels des provinces malgaches. Et le ministre Botokeky s’engouffra encore plus dans des propos malheureux dans un contexte d’explosion sociale imminent: «Retournez dans les écoles ! Vous êtes des privilégiés par rapport aux paysans et aux côtiers!». Nous, on a sifflé, crié et fait entendre les premiers «malagasy protest songs». Puis un de nos porte-parole s’est adressé au ministre, malgré les gardes armés: «Puisque vous ne songez même pas à considérer nos revendications, la grève continuera! ».
Et, par la faute du ministre Botokeky, les murs à Antananarivo commencèrent à parler : «Tsiranana dictateur» ; «Tsiranana capitaliste – 40 villas, 4 châteaux». Cette année 1972, du jamais-vu ni vécu depuis le retour de l’Indépendance eut lieu. Les élèves et les étudiants ont boycotté la cérémonie du 1er mai où, pourtant, chaque année, c’était l’occasion d’une démonstration de force du parti. Surtout que ce jour avait eu lieu la prestation de serment du Président réélu le 30 janvier 1972… Tout au long de cette révolution estudiantine malagasy, le régime a alterné l’usure et la répression. Il s’agissait, en réalité, des facettes d’une stratégie peu cohérente et presque toujours en décalage avec la situation. Il faut se rappeler que le Président Tsiranana, à ce moment, n’était pas dans la Capitale. Rentré d’une tournée dans le Sud, il était se reposer dans la station balnéaire de Ranomafana, province de Toamasina, jusqu’au 13 mai, malgré l’insistance de son entourage et les pressions de l’ambassadeur de France, Alain Plantey. Mais Dadabe Tsiranana était bien malade et hémiplégique. Il se laissa emporter par de violentes crises de colère. Il s’est fait soigner en France en 1970, où il avait rédigé ses « Cahiers bleus » qui témoignent d’une croyance naïve en sa popularité, illusion renforcée par son score électoral du 30 janvier 1972. Il ne faut jamais perdre de vue la brutale répression de la révolte du Sud le 1er avril 1971 qui fit 3.000 morts, selon Monja Roindefo, le fils du leader charismatique du parti Monima, Monja Jaona. Sa paranoïa, qui lui fit voir des complots partout, qui le conduisit même à faire arrêter, le 1er juin 1971, son successeur désigné et ex-ministre de l’Intérieur, André Resampa. Celui-ci avait été accusé de conspiration avec les États-Unis. Le Président, dans sa démence, fit aussi démanteler un prétendu réseau maoïste basé à l’ORSTOM, actuel IRD. Il vit alors, dans le mouvement estudiantin un « complot communiste venu de l’étranger ». Cette obsession a été renforcée par l’expulsion de l’Ambassadeur des Etats-Unis et son incompréhension totale des revendications de la nouvelle génération.
Et c’est de son lieu de convalescence à Ranomafana que le Président Philibert Tsiranana prend une décision qui sera fatale pour son régime : Dans la nuit du 12 au 13 mai 1972, des gendarmes et des FRS envahissent le campus d’Ankatso et procèdent à l’arrestation des 400 personnes, considérées comme les meneurs de cette révolution estudiantine. Avec d’autres personnes « adultes », prêtres, médecins, parents d’élèves… Tout ce monde sera emmené à l’aéroport d’Arivonimamo, direction le bagne de Nosy Lava où avaient été envoyés les internés de 1947 et les déportés de la révolte du Sud. Puis, à la radio nationale, (il n’y avait pas encore de télévision), porte-parole du régime annonce que : «le gouvernement a neutralisé les cerveaux qui cherchaient à entraîner les jeunes gens dans une aventure criminelle qui, si elle avait réussi, devait plonger le pays dans le chaos et détruire l’unité nationale». Il annonça également la fermeture de tous les établissements scolaires.
Richard Claude Ratovonarivo et Jeannot Ramambazafy en juin 2013
Mais voici la narration de cette nuit du 12 mai 1972 par notre confrère Richard Claude Ratovonarivo (décédé le 11 août 2013), dans son journal « Mada.pro » du 09 mai 2012 :
20 heures, ce vendredi 12 mai 1972. Les pelouses du campus d’Antananarivo se sont vidées. Les lampadaires diffusent une lumière blafarde. Les étudiants qui logent sur place ont rejoint la cité universitaire. Et comme chaque nuit, le comité de grève va se réunir; Il s’agit de préparer sérieusement la manifestation du lendemain avec les travailleurs qui intervient après trois semaines de grève des élèves et étudiants d’Antananarivo.
PLUS DE 400 INDIVIDUS ENVOYÉS AU BAGNE DE NOSY LAVA
Minuit. Le campus dort. De temps à autre, le gardien qui veille à l’entrée du grand domaine, sort de son poste, tout emmitouflé et tire la barrière pour laisser le passage à une voiture qui ramène à la cité quelques étudiants qui ont passé la soirée en ville. Tout est calme, trop calme. En cinq minutes tout va changer. Personne, pas même le gardien, n’a prêté attention à un bruit de moteurs qui transperce le silence, le vacarme s’amplifie. La route qui monte au campus est couverte d’une longue file de véhicules. Et le gardien qui sort pour tirer la barrière, sollicité par un appel de phare, ne réalise pas. Un camion militaire lui passe sous le nez, puis deux, puis dix, puis trente… Des policiers du corps urbain occupent le poste de garde. Des gendarmes casqués, en tenue de combat, sautent des camions, des FRS (Forces républicaines de sécurité), têtes noires et brillantes, pistolets- mitrailleurs à la bretelle ferment les issues. Des voitures banalisées, chargées d’inspecteurs de la police, foncent vers la cité universitaire. La grande rafle commence. « Police, ouvrez ». Pendant deux heures, des coups de poing frappés aux portes des chambres vont ponctuer cette phrase. Certains étudiants parviendront à s’enfuir, mais beaucoup seront arrêtés. Quand le jour se lève sur la journée du 13 mai, plus de 400 individus – certains ont été arrêtés en ville – entassés dans des camions sont emmenés vers Arivonimamo. Ce ne sera qu’une étape vers le bagne politique de Nosy Lava.
Dans la nuit, le téléphone a fonctionné. Le directeur d’Air Madagascar a été réveillé par un coup de fil du ministère de l’Intérieur: sur ordre du gouvernement, une partie de la flotte aérienne civile est réquisitionnée pour une mission spéciale. Sans savoir exactement de quoi il retourne, on se doute bien à Air Mad que les voyageurs seront d’un genre particulier (…).
Mais le lendemain 13 mai 1972, une foule de manifestants (étudiants, fonctionnaires, employés, ouvriers…) a envahi la place de l’Indépendance et les abords de l’Hôtel de ville. On dénombre jusqu’à 100.000 personnes dans la rue pour une ville qui en compte 250.000. Les travailleurs portent des pancartes sur lesquelles sont inscrits les noms des établissements où ils travaillent. On réclame le retour des « enfants » incarcérés. Face à eux, des éléments des FRS peu nombreux, postés notamment sur le toit de l’Hôtel de ville -et qui n’ont apparemment reçu aucun ordre cohérent-, ouvrent le feu sur la foule. Cela déclenche une véritable guérilla. Il y eut des morts par balles réelles… Les manifestants se regroupèrent alors par dizaines, se dispersèrent, se regroupèrent de nouveau, osèrent attaquer les FRS, dont quelques-uns ont été lynchés, et leurs armes ont été prises sur eux. Curieusement, ni les policiers ni les gendarmes, regroupés à côté du restaurant « Le Glacier » n’ont toujours pas bougé et s’apprêtaient même à vider les lieux. Et où sont passés les autres FRS? Je vais aux nouvelles. Ils se sont tous enfuis, laissant quelques morts. Certains s’étant réfugiés dans l’Hôtel de ville, la foule y a mis le feu, avec des véhicules en prime. Les pompiers n’ont rien pu faire car leur camion-citerne a aussi été incendié. Puis, un groupe de manifestants s’en était allé attaquer la radio à Anosy, considérée comme la voix du pouvoir. Un autre a mis le feu au siège du « Courrier de Madagascar », situé dans les pavillons d’Analakely, considéré comme le journal de la France…
Après son arrivée en hélicoptère en fin d’après-midi, Philibert Tsiranana prononce un discours peu propice à calmer les manifestants, qu’il accuse tout simplement d’être des fumeurs de chanvre («mpifoka rongony») : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants […]. Ce sont des politiciens rusés. Attention, ce sont des bandits, donc des communistes […]. Quant au gouvernement, il est prêt à examiner les revendications des élèves. Ici, maintenant, il y a des morts. Qui les a tués ? Ce sont ces meneurs de grève […] parce que s’ils n’avaient pas inventé cette grève, il n’y aurait pas eu ces morts. Voilà  ! S’il y a eu beaucoup de morts, c’est parce que vous l’avez voulu […]. Si vous ne vous arrêtez pas, vos enfants mourront. Et vous aussi. Voilà  ! C’est moi le Président qui vous le dis. Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez à la vie, ne participez pas à la grève […]. Si c’est nécessaire, même s’il faut 2.000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2.000, même 3.000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! Voilà des morts. Après cela, même si vous êtes 5.000, 6.000, 100.000, on vous aura ! Tssak ! Tssak ! ».
La suite ? Le monde entier la connaît : le Président Tsiranana remet les pleins pouvoirs au Général Gabriel Ramanantsoa, le 18 mai 1972. Premier président de la première République de Madagascar, il décède le 16 avril 1978 sans plus avoir pu revenir à la tête du pays. Mais là où je veux en venir, avec cet article c’est ceci : parfois il suffit de quelques personnages zélés, inconscients des réalités qui prévalent, autour d’un dirigeant pour qu’il finisse comme Philibert Tsiranana. Tant qu’ils persistent à croire que tout va bien, ils arrivent à tromper le Chef d’État par des rapports faux, créés de toutes pièces. Il ne faut jamais minimiser ce qui se dit, se fait ou se trame en dehors des palais et ne pas prendre pour de l’argent comptant tout ce que déclarent les personnages nommés qui peuvent réserver de très mauvaises surprises.
Et c’est ainsi que ma phrase philosophique préférée est « Je cherche un homme » du philosophe grec de l’Antiquité, Diogène de Sinope, appelé aussi Diogène le cynique. Dans sa phrase, il voulait dire un homme vrai, bon et sage. Ainsi, il lançait cette phrase à ses concitoyens en parcourant les rues, brandissant sa lanterne allumée en plein jour et qu'il approchait du visage des passants. Et la phrase suivante, en malgasy, est proche du concept diogénien : « Madagasikara dia firenena manan-karena olona manam-mpaizana maro fa mahantra olona manam-panahy ». Madagascar est un pays riche en savants mais pauvre en hommes vrais, bons et sages. La Vérité, la Bonté et la Sagesse étant incluses dans le mot « Fanahy » (âme, esprit).
Jeannot Ramambazafy – Sources : Centre des Archives diplomatiques de Nantes (CADN), Archives de l’ambassade de France à Tananarive ; Archives nationales de Madagascar : Fonds de la présidence. Journal « Lumière » de l’année 1972