Ce n’est pas tous les jours qu’on a 20 printemps. Surtout par ces temps de bruits, de fureur, d’incompétence et d’erreurs de gouvernance…
Mais à Madagascar, pour une association à but non lucratif, une association de personnes du 3ème âge, comme le Club des Journalistes Doyens de Madagascar (CJD) qui plus est, c’est un exploit. Seulement attention : ce ne sont pas des personnes anonymes mais des personnalités qui ont été, qui sont encore, les témoins de l’Histoire de leur pays. Ils font partie de cette histoire même. Il s’agit des journalistes doyens malgaches, les survivants de l’époque coloniale (il y en a encore) et ceux de l’après indépendance.
Le Général Ralala Roger Pierre, actuel Secrétaire général de la présidence (SGP). Merci quand même...
Malheureusement, l’actuel régime présidé par Hery Rajaonarimampianina n’a rien compris à cela, étant donné qu’il ignore jusqu’à l’Histoire de Madagascar. Je ne vais pas polémiquer sur le sujet mais je trouve très aberrant les arguments (ci-après) du Général-SGP Ralala Roger qui a refusé d’honorer, en ce grand jour -qui ne reviendra plus jamais-, 22 de mes confrères et consœurs.
Non, Monsieur, les survivants ne sont pas si nombreux que vous ne le pensez. ce document officiel fait déjà partie de l'Histoire. Pour faire réfléchir les successeurs du SGP Ralala
Il ne s’agissait pas de quémander quoi que ce soit, ni une velléité de s’arroger un quelconque droit mais, tout de même, la moyenne d’âge de ces journalistes est de 50 ans. Qu’ont fait pour leur pays les actuels tenants du pouvoir? Rien, par rapport à nous.
Rabefananina Rakotondravao (75 ans), Rémi Rahajarizafy (80 ans), Dany Be (82 ans), le 27 août 2015, au siège du CJD. Seul Rémi a été décoré le 28 août 2015...
Il suffit de taper des noms sur google pour connaître les faits d’arme et le parcours des uns et des autres. Daniel Félix Rakotoseheno alias Dany Be, par exemple, a 82 ans. A quoi çà sert d’avoir remis au lendemain ce qu’il aurait pu et du effectuer le jour même? Nombreux sont ceux qui nous ont quittés déjà . A quoi çà servira alors de décorer à titre posthume ceux qui sont encore parmi nous en ce mois d’août 2015? C’est l’image même d’un mépris flagrant vis-à -vis de la dignité humaine, de la reconnaissance de cette « notoriété reconnue » pourtant admise. Enfin, comme on dit en malgache : « Azy ny azy, satria zatra miady varotra loatra angaha».
Les 5 médaillés du 28 août 2015
Il ne s’agit pas d’un coup de gueule de ma part mais la révélation d’une triste et minable réalité: l’état d’esprit de ces nommés qui prétendent diriger le pays sans même le connaître. Où étaient-ils au temps de la colonie? Où étaient-ils sous les trois républiques malgaches? Totalement inconnus, y compris l’actuel président de la république. Pourquoi s’étonner encore que le pays va irrémédiablement à vau-l’eau?
Quoi qu’il en soit, au nom du CJD, je tiens à remercier tous les représentants de l’Etat qui étaient présents à l’Espace Dera ce 28 août 2015. En l’occurrence : le Grand Chancelier, Etienne Ralitera ; la ministre de la Culture, Brigitte Rasamoelina, venue remplacer le ministre Andrianjato Vonison Razafindambo, diplomatiquement empêché ; le Directeur de Cabinet et le Directeur général du ministère de tutelle, Nivo Ratiarison et Guy Laurent Ramanakamonjy, ainsi que le Directeur de la Tvm, Lanto Malala Rasata. Merci aussi à toutes celles et tous ceux qui étaient présents pour la postérité. Immortalisation en photos. Ci-après la seconde série. Clichés de Jeannot Ramambazafy, Mialy Ramambazafy et Harilala Randrianarison. Les autres vidéos suivront, les premières sont déjà sur www.youtube.com/papizano100. Mais un DVD sera bientôt disponible pour marquer les temps forts de cette journée inoubliable.
Jeannot Ramambazafy – 30 août 2015
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