Le Capitaine de Vaisseau Rajaonarivelo Philippe, le Quartier-maître Andrianarivelo Bondy, le Matelot Razaka Oliva, le Premier-maître Raberanto Bob, tous des anciens Matafs
Acte de souveraineté.
Des pieds malgaches ont foulé le sol des Iles éparses dans les années 60. Ils étaient présents sur ces îles sans avoir besoin de visa, ni de quelconque autorisation. Ce sont des matafs de la Marine nationale malgache de l’époque, des fonctionnaires de l’Etat.
Le "PC Mailaka" derrière le GC "Fanantenana" dans le Canal de Mozambique jouxtant Juan de Nova
Entre Nosy-be et Nosy Mitsio, préparatif de tir au canon sur les ilots de granit les Quatre Frères
Le Premier-maître Raberanto Jean Robert alias Bob, Radio-Détecteur du Garde-côtes "Fanantenana", a découvert pour la première fois Juan de Nova en 1969. Quant au Quartier-maître Andrianarivelo Ernest dit Bondy, ce Timonier à bord du patrouilleur-côtier "Mailaka" a excursionné sur les espaces d’Europa et des îles Barhein en 1968. Les deux vieux loups de mer témoignent de leur présence sur ces petites îles du Canal de Mozambique, et se rappellent de petites anecdotes vécues à cette époque, hélas, révolue...
La carte des îles à la passerelle supérieure du "GC Fanantenana"
Bob : « Notre navire s’appelait « Fanantenana » (un nom malgache). Les membres de l’équipage sont tous des Malgaches. Le seul Français était le Commandant, un Assistant technique comme on disait. Nous avons effectué le tour de Madagascar via ces petites îles: Europa, Bassas-da-India, Juan de Nova, les Glorieuses, Barhein… Nosy Mitsio et les Quatre Frères constituaient des cibles pour nos exercices de tirs aux canons. C’était dans le cadre d’une mission de présentation pour montrer que la République malgache dispose de bâtiments de guerre. La Marine nationale malgache arraisonnait les bateaux qui sillonnaient les eaux territoriales et les parages. »
Pont milieu du GC " Fanantenana", le Lieutenant de Vaisseau Noël Pitrat, avec casquette sous l’aileron bâbord était le seul officier expatrié du bord
Passage du courrier postal entre "Mailaka" et "Fanantenana" au large de Tuléar près d’Europa
Bondy : « Nous, à bord du Patrouilleur côtier "Mailaka", nous étions tous des Malgaches, y compris le Commandant. Nous avons fait mouillage aux larges de ces îles. Je me souviens exactement de mon unique débarquement sur Europa. Nous étions quatre à bord d’un dinghy (zodiac) : deux Mécanos, un Bosco, et moi le Timonier. Nous circulions librement sur l’île. Nous avions rencontré un cabri. L’île est très couverte de fiente d’oiseaux (guano). Des citronniers y poussaient. Des pêcheurs malgaches y construisaient des huttes pour y passer la nuit. Cela signifie que nos pêcheurs arrivaient jusque dans ces îles en ces temps. Ils nous ont offert un cabri que nous ramenions à bord pour un méchoui. »
Au poste de manœuvre : déroulement de l’aussière de chanvre sur la plage arrière de "Fanantenana" près des bites, pendant l’appareillage
Ces témoignages de Bob et de Bondy sont des preuves de la souveraineté malgache dans ces îles, bien avant l’Accord de coopération dénoncé par le Gouvernement malgache en 1973.
Retour des deux bâtiments de la Marine nationale malgache à Diego dont le "Mailaka"
Aux panneaux de cale sur le local commando de "Fanantenana"
Propos recueillis par Razaka Oliva et Jeannot Ramambazafy